Le gouvernement et le Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail (SYNACIT) étaient parvenus le 29 décembre 2017, « après moult concessions et moult sacrifices » consentis par le syndicat, à la signature d’un protocole d’accord. Malgré tout ce sacrifice pour enfin aboutir à la signature du protocole, déplore le SYNACIT, il y a un retard accusé dans sa mise en œuvre. En conférence de presse ce mercredi 22 mai 2019, le syndicat a dénoncé la mauvaise gouvernance et la mauvaise foi de leur ministre de tutelle, Séni Ouédraogo.
« Plus d’une année après cette signature, les engagements pris par le gouvernement peinent à être mis en œuvre », a déploré Saadou Salembéré, Secrétaire général adjoint du SYNACIT, estimant à « moins de 10% », la mise en œuvre du protocole d’accord signé depuis le 29 décembre 2017.
Plusieurs points sont toujours en souffrance dans le protocole d’accord, à en croire le syndicat, qui cite le manque de moyens roulant, aucune action « sérieuse » dans la réfection des locaux en passant par la construction des sièges des inspections de Ouagadougou et de Bobo, le non-respect des engagements du gouvernement dans l’augmentation des ressources et de la question de la formation continue. Des inspections de zone également, note le syndicat, l’engagement conjoint y relatif attend d’être réalisé. Quant à la relecture de l’arrêté conjoint portant prestation en nature, elle est acquise mais son exécution peine à se concrétiser.
Le syndicat a aussi dénoncé le « déni de dialogue social » malgré l’existence d’un arrêté instituant un cadre de concertation entre le ministère et les organisations syndicales du ministère ; le manque de volonté réelle pour résoudre les préoccupations des inspecteurs et contrôleurs du travail, voire le mépris du corps des inspecteurs du travail au sein du ministère caractérisant, selon lui, le quotidien du Pr. Séni Ouédraogo et de son Secrétaire général.
Six demandes d’audience ont vainement été formulées par le syndicat à l’endroit du ministre Séni Ouedraogo. « Depuis son arrivée à la tête du ministère, il n’a jamais reçu le syndicat (…). Pourtant, c’est le ministère qui devrait promouvoir le dialogue social », s’est indigné Yacouba Bologo, Secrétaire aux relations extérieures du SYNACIT.
« La mauvaise gouvernance du ministre Séni Ouédraogo a conduit la direction du travail dans une situation délétère. Avant l’arrivée de Séni Ouédraogo, les contrôleurs et les inspecteurs travaillaient en parfaite harmonie. Le ministre est venu diviser les agents et au ministère du travail, les agents ne sont plus motivés », enfonce Seny Pama, Secrétaire adjoint à la formation syndicale. « Il faut que le ministre arrête ses manœuvres, sinon nous allons aller plus loin en demandant sa démission », a-t-il mis en garde.
Le SYNACIT estime que « les difficultés de mise en œuvre de certains aspects du protocole sont l’émanation de la mauvaise foi, l’inexpérience, l’incurie, voire l’incompétence du Directeur de l’administration et des finances (DAF) ».
Ainsi, au regard de tout ce qui précède comme difficultés et manquements énumérés au sein de son ministère de tutelle, le SYNACIT entend mener d’autres actions encore plus fortes en vue d’amener le gouvernement à respecter ses engagements pris à la signature du protocole d’accord. Ces actions peuvent aller des sit-in à un arrêt total de travail en passant par le boycott de certaines obligations. Mais le syndicat, pour le moment, dit compter sur « un sursaut patriotique des autorités » afin d’épargner les travailleurs des conséquences de ces actions à venir.
Le syndicat affirme être invité à des échanges demain jeudi 23 mai. « Si rien de sérieux ne se dégage, le SYNACIT prendra ses responsabilités », a prévenu Saadou Salembéré.
Armand Kinda
Minute.bf