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jeudi 25 avril 2024

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Formation Universitaire : L’AUF analyse la problématique de l’employabilité des jeunes en Afrique

« Les Universités africaines face au défi de l’employabilité ». C’est sous ce thème que le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, Slim Khalbous a animé une conférence devant un parterre d’universitaires présents à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La cérémonie a été concomitamment suivie par vidéo conférence par bien d’autres personnalités des universités membres de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et le ministre nigérien de l’enseignement supérieur. 

« En Afrique, 1 jeune sur 2 est au chômage. Le continent compte 200 millions de jeunes avec 60 % de chômeurs. Ce taux est plus élevé en Afrique subsaharienne, car si on prend en compte les emplois précaires, il y a 30 % de chômeurs permanent dans cette partie de l’Afrique ». C’est ce constat qu’a dressé d’emblée Slim Khalbous, recteur de l’Agence Universitaire de la francophonie, au cours de sa conférence. 

Pour lui, ce qui semble paradoxal dans cet état de fait, c’est que « depuis 20 ans, l’Afrique a pourtant un taux de croissance incroyable qui avoisine les 5 % ». « Une croissance pourtant impuissante face au chômage », déplore Slim Khalbous.

Ce problème, à l’en croire, n’est pas passager. Il en prend pour preuve les statistiques de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui indiquent que l’Afrique produit 3 millions d’emplois chaque année alors que de ses universités, sortent chaque année entre 10 et 12 millions de demandeurs d’emplois. 

De l’analyse  du recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), « il y a véritablement un déséquilibre entre ce que l’économie africaine absorbe comme emploi et ce que les universités africaines proposent comme demandeurs d’emplois ». 

Il a ainsi décrit l’Afrique comme « un continent dont l’économie est basée à 80 % sur l’économie rurale pendant que le continent offre très peu de formation sur l’agriculture appliquée aux secteurs spécifiques de l’Afrique ». 

Y’a t-il péril dans la demeure ? 

Malgré cette situation, Slim Khalbous dit ne pas être pessimiste, car pour renverser la tendance, des solutions existent. « Il y a des solutions globales, intégrées et complexes de création d’emplois qui consistent à mettre en synergie les structures publiques et privées, mais aussi les structures formelles à celles non-formelles (intégrer petit à petit l’informelle dans le formel afin d’augmenter les emplois) », a expliqué Slim Khalbous. 

Dans la stratégie de résorption du problème d’emploi en Afrique plusieurs structures ont des rôles à jouer. « L’État dans ce processus doit bien jouer son rôle de régulateur, d’impulseur de la politique industrielle, éducative. Il doit mieux structurer les marchés. Il ne doit pas être trop employeur et pas assez régulateur », pense Slim Khalbous. 

Aussi, les entreprises également doivent jouer un rôle dans la question de l’employabilité des jeunes. « Ils doivent participer à la formation des jeunes en y apportant une certaine expertise entrepreneuriale mais aussi en ouvrant la porte des entreprises pour les besoins de stage des jeunes étudiants ».

En ce qui concerne les formations, celui-ci indique que les universités doivent adapter leur pédagogie de sorte à permettre l’acquisition et la qualification de compétences plutôt que de l’obtention des diplômes par leurs étudiants. 

D’ailleurs, « l’Université doit être en relation avec le monde socioéconomique, elle doit être acteur de développement des pays africains en adaptant sa formation au contexte économique et entrepreneurial », est convaincu Slim Khalbous. 

Aussi, a-t-il fait savoir que « l’AUF compte accompagner les universités africaines membres de l’AUF à atteindre cette dynamique de transformation et d’adaptation. Elle a pensé, pour ce faire, à la création des centres d’employabilité qui seront déployés dans plus de 40  pays (Universités) ». Ces centres d’employabilités, à l’entendre, regrouperont au sein des universités, « l’étudiant, l’entreprise qui est le futur employeur et des conseillers en emploi ». 

« Ces centres offriront également des formations complémentaires aux étudiants afin qu’ils soient plus compétitifs sur le marché de l’emploi », a expliqué pour conclure Slim Khalbous. 

Hamadou Ouédraogo

Minute.bf

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