Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a rendu public, lors d’un déjeuner de presse le jeudi 11 février 2020 à Ouagadougou, son rapport sur l’observation de la fraude et de la corruption électorale avant, pendant et après la campagne électorale de novembre 2020.
Selon le REN-LAC, la fraude et la corruption électorale s’entendent comme des pratiques ou des manoeuvres illégitimes dans le processus électoral qui pourraient entacher la sincérité des votes. Comme cas de fraude et de corruption électorale, le REN-LAC note : « l’achat de conscience, la manipulation des listes électorales, l’utilisation des biens publics à des fins de campagne et le détournement des vote, etc. ».
En effet, lors des élections, il a été recensé des agissements de plusieurs partis allant dans le sens de la fraude et de la corruption électorale. Ainsi, le MPP vient en tête de ces partis avec 46,9% de cas, suivi du CDP 10,3%, de l’UPC 7,3%, du RPI et de Agir ensemble avec chacun 5,5% et du NTD avec 3,2 %.
Les cas de corruption électorale les plus illustratifs sont d’abord, selon le rapport du REN-LAC, celui du « 18 novembre 2020, où des groupes composés chacun de 10 femmes accèdent dans la cour de Jean Claude Bouda, ex-ministre de la défense. Après les échanges sur la consigne de vote en faveur du MPP, chaque groupe ressort avec 20 000 FCFA ».
En plus, au matin du 19 novembre, dans le village de Tamissi à 63 km de Ziniaré, les responsables du RPI ont donné 20 sacs d’engrais aux jardiniers et 50 000 FCFA aux vieux du village, d’après le rapport du REN-LAC. Également, le réseau contre la corruption mentionne que le 12 novembre à Ouahigouya, des tee-shirts avec l’effigie de Zéphirin Diabré ont été distribués à des jeunes de différents secteurs pour accueillir le candidat et participer au meeting.
« Les partis n’ont pas de conviction idéologique »
Aussi, selon le rapport, le 19 octobre aux environs de 12h, une député du MPP a rencontré des populations du secteur 10 au domicile de feu Salifou Diallo afin de demander leur soutien pour la réélection de Roch Kaboré. À l’occasion, deux enveloppes de 100 000 FCFA chacune ont été remises aux hommes et aux femmes. Toujours selon le REN-LAC, le 13 novembre à l’école C de Ziniaré, des responsables de campagne du CDP y ont organisé un mini meeting où ils ont donné 50 000 FCFA aux participants.
Enfin, le REN-LAC fait savoir sans indiquer la localité en question, que le 08 novembre, le NTD à procédé à la distribution de 200 000 FCFA à des secteurs après une rencontre avec eux. Le parti, souligne le réseau, a aussi déboursé un million de FCFA pour acheter du thé pour distribuer aux gens et dans les grains de thé.
La corruption et la fraude ont donc joué un rôle majeur dans l’issue des élections du 22 novembre 2020. Ce qui laisse dire d’ailleurs le secrétaire exécutif du REN-LAC, Nacanabo Sagdo, que la corruption semble être un moyen de subsistance des partis politiques. « Les partis n’ont pas de conviction idéologique pour dire que la corruption électorale est mauvaise. D’autres mêmes en arrivent à affirmer que s’ils ne le font pas c’est parcequ’ils n’ont pas les moyens », a déploré le secrétaire exécutif du REN-LAC.
Hervé KINDA
Minute.bf