Le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT), Dr Ousmane Bougouma, représentant le chef de l’État, a présidé ce mardi 15 octobre 2024, la cérémonie de commémoration du 37e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons. Il a déposé une gerbe de fleurs en hommage au Président Sankara et ses 12 compagnons d’infortune.
Cela fait 37 ans, jour pour jour, que Thomas Sankara, figure emblématique du panafricanisme et de la révolution burkinabè, a été assassiné, au Conseil de l’Entente. Avec lui, 12 autres camarades ont péri un soir du jeudi 15 octobre 1987.
En son honneur et en l’honneur de ses compagnons d’infortune, chaque année, une commémoration est effectuée pour leur rendre hommage. Cette année, c’est le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT), Dr Ousmane Bougouma, représentant le chef de l’État, qui a posé les fleurs au pied de la statue de Thomas Sankara et ses compagnons. Dr Ousmane Bougouma perpétue ainsi une tradition qui dure depuis la chute du président Blaise Compaoré en 2014.
Le ministre d’État, ministre de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, prenant la parole, a salué la mémoire des illustres regrettés.
Pour lui, malgré « les stratégies et stratagèmes officiels et officieux orchestrés pour effacer méthodiquement sa mémoire et son histoire », force est de constater que la vision et les idéaux de Thomas Sankara résonnent encore à travers le monde et son héritage demeure une intarissable source d’inspiration pour des millions de personnes.
Pour le ministre d’État, Thomas Sankara n’était pas seulement un dirigeant, il était un visionnaire. « Il (Thomas Sankara, ndlr) a rêvé d’un continent africain libre, où les peuples pourraient s’épanouir sans entraves. Sa lutte pour l’autonomie, le développement de notre pays, le Burkina Faso, son engagement dans divers domaines en général et pour les droits des femmes en particulier ainsi que son audace à remettre en question les structures établies pour nous maintenir dans la dépendance coloniale, font de lui un Héros indiscutable tant sur le plan national que Mondial », a relevé Jean Emmanuel Ouédraogo.
Mener la lutte entamée par Sankara !
A en croire, le porte-parole du gouvernement, rendre hommage au Président Sankara, est non seulement un devoir de mémoire, mais aussi une nécessité pour rappeler ses idéaux et continuer sa lutte.
C’est pourquoi, le ministre de la communication s’est montré ravi des actions déjà mises en œuvre dans ce sens. A titre illustratif, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a cité, l’institution d’une journée d’hommage au Capitaine Thomas Sankara ; la construction d’un mausolée pour Thomas Sankara et ses compagnons d’infortune ; le baptême du Boulevard Thomas Sankara et la construction d’un mémorial Thomas Sankara.
Parlant de la construction du Mémorial Thomas Sankara, le ministre d’État, a indiqué que cet espace sera un point de rencontre pour tous ceux qui croient en la justice sociale et aux droits de l’homme. Cet espace sera consacré, dit-il, à la promotion des initiatives artistiques en hommage à Thomas Sankara. « Comme vous le savez, la culture a un pouvoir immense pour rassembler les gens et faire passer des messages forts. À travers des concerts, des pièces de théâtre et des expositions, nous mettrons en lumière la créativité de nos artistes, tout en rendant hommage à l’homme qui a toujours soutenu la culture comme un vecteur de changement », a-t-il annoncé.
S’engager à bâtir un avenir…
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a appelé de tous ses vœux, chaque Burkinabè, en là mémoire du Président Thomas Sankara, à s’engager à bâtir un avenir serein pour le Burkina Faso, « où chaque voix est entendue et où chaque rêve a sa place. Continuons à avancer, unis et déterminés, sur le chemin qu’il a tracé pour nous », a-t-il invité.
« J’ai été bercé depuis mes années du lycée par la révolution burkinabè. J’ai découvert la rhétorique, l’éloquence de Thomas Sankara. Surtout son discours, son projet de société qui recherche l’émergence, le souverainisme, l’émergence de l’Afrique, nous pouvons le faire. Nous pouvons concrétiser ses idéaux. Ayons simplement le courage de commencer », a indiqué le politologue, Dr. Jacques Okoué, venu expressément du Canada pour cette commémoration.
Pour sa part, la sexagénaire Célestine Minougou/Sandaogo a fièrement porté un pagne du Conseil national de la révolution (CNR) pour marquer la commémoration des 37 ans de disparition de l’Homme et ses compagnons d’infortune. « Je suis là aujourd’hui pour montrer mon admiration pour le Président Sankara. Au président Traoré qui se veut être un continuateur de l’œuvre de son aîné, je lui souhaite de continuer sur sa lancée actuelle. Il est sur le bon chemin et nos prières l’accompagnent », a-t-elle soutenu.
En rappel, le Capitaine Thomas Sankara a été élevé au rang de héros de la Nation l’an dernier. Le 15 octobre 2023, Ibrahim Traoré, a rebaptisé le Boulevard Charles de Gaulle en Boulevard Thomas Sankara.
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Mathias Kam
Minute.bf
