Alors que tout le monde avait fini de pleurer sa disparition ainsi que celle de ses compagnons engloutis dans les décombres d’un éboulement sur le site minier artisanal de Imyiré (Kongoussi) le samedi 27 février 2021, un miraculé sort des décombres le 7 mars aux environs de 3h du matin. Il s’agit de Assami Soré, frère du défunt enterré le jour de l’éboulement. Ayant appris cette bonne nouvelle, une équipe de Minute.bf s’est déportée sur les lieux ce 7 mars.
C’est une armada de personnes que l’équipe de reportage de www.minute.bf a trouvé au Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Lourgou ce dimanche. Parents, amis, connaissances et curieux, personne ne voulait se faire conter la nouvelle sur le miracle qui venait de se produire. La « résurrection » d’Assami Soré, 8 jours après sa disparition sous cette grande charge de terre morte après qu’une bonne partie du site minier de Imyiré dans le Centre-nord s’est affaissée sur lui et ses camarades ce samedi noir, a surpris plus d’un en cette journée dominicale. Après sa sortie des décombres de l’éboulement, il a été admis au CSPS de la localité.
Témoins de la scène, Oumarou Sawadogo, gardien des lieux, membre du groupe d’auto-defense Koglweogo, revient sur l’apparition du miraculé. « Aux environs de 3 heures du matin, j’ai entendu quelqu’un tousser. J’ai dit a mon frère d’aller voir. Il a braqué la lumière de sa torche au lieu indiqué et le rescapé sollicitait d’éteindre la lumière car il ne voyait pas. C’est ainsi que nous l’avions récupéré et conduit à notre siège », a-t-il confié à www.minute.bf

Très tôt le matin, il sera vite conduit au CSPS de Lourgou. Après une douche chaude, Assami Soré est conduit dans sa salle d’hospitalisation où il recevra les soins. Complètement déshydraté, c’est après avoir reçu trois poches de sérum que le miraculé nous dira comment il a pu sortir sans aide extérieure, de cette « tombe commune » qui s’était abattue sur eux il y a de cela 8 jours. « J’ai eu la chance que pendant l’éboulement j’étais dans un coin. J’ai utilisé mon bracelet que je portais pour creuser jusqu’à ce que le bracelet finisse. Puis, je me suis servi d’une torche usée que j’ai retrouvée dans le trou pour continuer à creuser. Celle-ci aussi est finie entre temps mais j’ai pu monter en altitude. N’ayant d’autres moyens, je me suis servi par la suite de la torche qui me servait pour l’éclairage pour creuser jusqu’à ce qu’elle aussi se détériore complément. Ne sachant plus que faire, j’ai cherché un coin pour me reposer et réciter des versets du coran. Mais à chaque fois que le sommeil me prennait, je vois en cauchemar deux personnes qui viennent se servir de la viande rouge. Je leur demande à tout moment de me montrer l’issue ou de m’apporter une pioche pour que je puisse m’en servir. Mais ils me disent que c’est trop loin. Cependant, ils me proposent de l’eau à boire, ce que je refusais à tout moment. C’est dans le noir que j’ai erré jusqu’à me retrouver à la sortie d’un autre trou. Celui-ci étant couvert de sacs usés et de bois, j’ai déchiré les sacs et poussé le bois. Voilà comment je me suis retrouvé dehors », nous a confié Assami SORE.

À la question de savoir s’il a côtoyé des camarades dans le trou, Assami a signifié que juste après l’éboulement il a vu une personne engloutie par la terre jusqu’à la tête. Ayant tenté en vain de le sauver, ils se sont encouragés jusqu’à ce que cette personne rende l’âme une vingtaine de minutes plus tard.
L’eboulement qui avait fait 14 morts selon les habitants le samedi 27 février est désormais passé à 13 morts le dimanche 7 mars 2021. Les habitants attendent encore que d’autres miracles de ce genre se produisent pour d’autres orpailleurs toujours sans nouvelle…
Jacques SAWADOGO, correspondant
Minute.bf
Une anecdote très touchante. Que Dieu soit loué.
Gloire à DIEU au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aiment.