L’inhumation des 13 gendarmes tombés le dimanche 13 mars 2022 dans une embuscade près de Taparko a eu lieu ce 17 mars 2022 au cimetière militaire de Goughin, à Ouagadougou. L’inhumation a été faite en présence de la famille des victimes, du Chef d’État-major Général des Armées, le colonel-major David Kabré, du Chef d’État-major de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrad Somda et en présence des différents corps militaires et paramilitaires.
Lamentations, amertume, désolation, mais aussi courage, se lisaient sur les visages des parents et proches venus accompagner ces pandores tombés sur le champ d’honneur. « Ce n’est pas ce qu’on s’était dit(…) Tu ne peux pas partir comme ça », se désole un jeune au pied de la tombe d’un de ces gendarmes avant de fondre en larmes. Il est tout de suite pris dans les bras d’un de ses accompagnants qui ne tarit pas de consolation à son endroit. Que dire de cette dame inconsolable qui s’écriait : » On en a marre d’enterrer nos enfants, on en a marre. Mon Dieu à quand la fin? » Le cimetière était véritablement devenu une scène de lamentations pour certains parents de ces gendarmes tombés.
Le vieux Da a fait preuve de courage
Mais parmi ces parents, il y en avait qui étaient dotés d’un courage au-dessus de la mêlée. C’est le cas du représentant des parents des victimes. Il a fait preuve de courage lors de sa prise de parole et a galvanisé pour l’occasion la Nation et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à poursuivre dans leur travail de défense de la nation. « Je souhaite à notre nation qu’elle soit forte. Forte plus que le mot, car ce qu’il s’est passé, ce n’est pas du mal. Nous voyons cela comme tel parce que ce sont nos enfants qui sont tombés. Mais nos enfants ne sont pas tombés pour rien. Ils sont tombés en défendant la nation. J’aimerais que les autres (gendarmes, ndlr) continuent de défendre la nation autrefois Haute-Volta aujourd’hui Burkina Faso qu’on connaissait, nation intrépide », a souhaité M. Da, représentant des parents des gendarmes tombés.
La soixantaine révolue, le vieux Da a poursuivi en galvanisant la troupe à continuer le combat. « Je prie Dieu de donner la force au reste de la troupe pour continuer le combat afin de préserver le Burkina Faso. Le Burkina est à nous, on ne négocie pas. Quelle qu’en soit la situation, nous allons mourir pour nos terres. Là, au moins, on pourra expliquer pourquoi nous sommes morts », a dit avec fermeté le représentant des parents des treize gendarmes tombés.
Cependant, il a fait savoir que ce qui lui blesse le cœur, c’est d’être un père et d’avoir à enterrer son fils. « C’est mon fils ou nos fils qui devraient être à cette place pour vous parler de leur papa. Si c’est moi le papa qui le fait, c’est un peu difficile. C’est seulement ça le mal, sinon rien d’autre », a précisé M. Da.
Après ce discours empreint de franchise, les chefs militaires avec à leur tête le Chef d’État-major Général des Armées suivis du Chef d’État-major de la gendarmerie nationale ont salué les parents des victimes, montré leur compassion et leurs encouragements.
En rappel, les treize gendarmes sont tombés le 13 mars 2022 dans une embuscade tendue par des hommes armées sur l’axe Kaya Taparko-Tougouri alors qu’ils étaient en mission de reconnaissance.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf