Inoussa Bulgo est le président du rassemblement patriotique pour l’intégrité(RPI). Nous avons eu avec lui le 30 juillet dernier un entretien sur plusieurs sujets notamment la vie de son parti, la gestion du pouvoir par le président Kaboré, entre autres. Concernant son parti, il a soutenu que : « Nous ne sommes pas venus pomper les gens , nous sommes venus pour les éclairer ». Lisez plutôt !
Comment se porte le RPI ?
Le RPI se porte très bien. Il n’a qu’une année de vie d’abord, un bébé d’une année mais en tout cas, nous sommes un peu partout au Burkina Faso. Donc on se réjouit de l’ampleur où le parti se propage.
Le parti est-il de la Majorité ou de l’Opposition ?
Oui, notre parti le RPI est de la majorité. Seulement il y a une petite nuance, puisque nous soutenons le président
Roch Marc Christian Kaboré. Mais nous ne sommes pas affiliés à l’Alliance des partis politiques qui sont réunis autour du MPP.
Pourquoi cela?
Nous l’avions décidé comme cela, parce que dès la création du parti, les uns et les autres avaient facilement étiqueté certaines personnalités du pays soi-disant que ce sont elles les investigateurs. Voilà pourquoi nous avons décidé de voler de nos propre ailes pour que les uns et les autres sachent que la jeunesse à son mot à dire dans le jeu politique.
En un an d’existence, peut-on dire que vous avez couvert l’ensemble du territoire national ?
En une année de vie du RPI, je disais que nous réjouissons de l’ampleur à laquelle le parti se propage.
Présentement nous sommes sur 36 provinces au Burkina su 45. On dit comparaison n’est pas raison, mais il y a des partis qui ont 10, 7 ans et qui ne sont pas représentés comme le RPI. Nous sommes donc fiers de ce que nous avions déjà abattu en une année d’existence.
Le RPI sonné la mobilisation de ses troupes le 25 juillet dernier. Quelles sont les ambitions du parti aux prochaines élections ?
Nous sommes prêts pour accompagner le président Roch Marc Christian Kaboré pour l’ élection présidentielle du 22 novembre. Et partant de là, nous allons nous positionner pour les législatives. Je disais que nous sommes représentés dans 36 provinces et 15 provinces sont déjà prêtes pour que nous puissions postuler aux élections législatives.
Pourquoi votre choix sur le président Roch Kaboré ?
Nous avions choisi le président Roch Kaboré, parce qu’on ne fait pas la politique politicienne. Il faut d’abord voir le programme des uns et des autres. Certes nous avions des ambitions, nous sommes jeunes, mais il ne faut pas être pressé. Surtout si aujourd’hui nous avons décidé que nous allons être nous-mêmes candidat, c’est osé. Ce n’est pas qu’on se sous-estime mais cela veut dire que nous ne sommes pas fin prêts, nous n’avons pas fini d’apprendre. Et je parlais tantôt du programme et quant vous regardez le programme du président Roch Kaboré on retrouve du patriotisme, de l’intégrité qui sont des valeurs que nous tenons vraiment à promouvoir au Burkina Faso, à rebeloter dans la vie politique du Burkina. Vous voyez comment ce président mouille le maillot. En 5 ans ce qu’il a déjà fait pour les Burkinabè est énorme. Par conséquent, on doit taire les jalousies et puis accompagner celui la qui bosse. Comme le disait un de vos confrères, lorsque vous êtes le milieu de terrain dans un terrain de football, vous aviez un attaquant de pointe qui n’attend que le ballon pour marquer les buts. Pardon, laissons tomber la jalousie et donnons- nous lui le ballon pour qu’il marque parce que c’est la victoire que nous cherchons. Et aujourd’hui le Faso n’attend que le développement et nous pensons que c’est la personne idéale actuellement. Il l’a prouvé, il le prouve et il le prouvera.
Pour ce qui est des législatives, comment le parti s’organise-t-il pour faire face à des concurrents comme le MPP ?
Les gens ont accepté lire nos documents, nos manifestes, ils ont accepté lire nos statuts et règlement intérieur et ils ont vu que ce nous voulons faire pour le Burkina Faso. Ils ont épousé le parti du mortier et du pilon. La politique ce sont les idées, les gens comprennent la vision de la jeunesse actuelle, la vision de ceux-là qui veulent vivre avec l’intégrité. Je pense donc que nous ne souffrons pas. C’est sur le terrain on verra si ces mêmes hommes ont accepté nous écouter, former des sections, des bureaux pour nous accompagner, c’est qu’ils veulent vraiment travailler avec nous.
Qui dit élection dit forcément moyens. Le RPI a-t-il les moyens de rivaliser avec les autres partis ?
C’est justement notre cheval de bataille. Nous voulons faire la politique autrement. Certes quand on parle de
moyens, il n’y a rien sans moyens, car quand on se lève pour prêcher la vérité à des gens, il faut bien un moyen de
déplacement, du carburant et bien d’autres choses. Mais nous, nous travaillons à minimiser certaines pratiques de la politique ancienne de notre pays. Que les gens sachent que tout ce qui est d’accompagnement financier à gauche,qu’on vous donne ceci ou cela, n’améliore pas la politique du pays, n’améliore pas notre manière de penser et notre manière de se responsabiliser. Et c’est d’ailleurs notre cheval bataille parce que nous voulons vraiment que les gens comprenne que le développement est local. C’est de nous-mêmes que viendra le développement. Par conséquent, n’attendez rien de quelqu’un pour le choisir député de votre province, maire ou conseiller de votre localité ou pour qu’il soit votre président. Voter en tenant compte du programme qu’il propose pour la localité.
Moi je suis natif d’une province pour qui je me bats. Le koulpelogo profond, le Centre-est. Nous avions des problèmes de routes, d’eau potable, d’écoles, de maternités, etc.et lorsque je vais leur parler, je ne vais pas leur dire que je suis à mesure de faire ceci ou cela mais il faut leur faire comprendre que eux et moi nous devrions nous organiser pour travailler. Organiser de telle sorte que l’Etat sache qu’il y a une province qui veut telle chose. Mais si vous attendez seulement bras ballants et vous êtes assis, ce que vous pouvez dire c’est que nous n’avons pas de route. Qu’est-ce que vous avez fait pour ne pas avoir de route, d’écoles ? il faut amener les populations à se poser ces genres de questions. Ainsi naitra la responsabilité. C’est de cette manière que nous allons nous faire comprendre.
On vous prête l’intention de soutenir Raphael Kouama aux législatives. Confirmez-vous cela ?
Nous avions déjà commencé à produire nos documents des candidats pour déposer à la CNI mais jusque-là nous n’avons aucune candidature venant de Raphaël Koama et nous n’avons pas sa candidature au niveau du RPI. Vous savez qu’au Burkina, quand on vous voit avec quelqu’un, et que tu vole demain, on va aller lui demander.
C’est cela le problème. Parce qu’ ici le lien de parenté, de fraternité, d’amitié est soumis à telle enseigne que tu connais quelqu’un et que tu fais quelque chose, on va chez lui. Les besoins d’enquête, c’est comme cela. Sinon pour le moment, nous n’avions pas une candidature provenant de l’honorable Raphaël Koama qu’on prétend qu’il bosse avec le RPI . Mais si l’occasion se présentait de travailler avec des personnalités crédibles pareilles, cela fera plaisir parce que quand vous voyez quelqu’un qui bosse, qui est serein dans ce qu’il fait, qui est local, appuyons nous sur cela. La politique a tant duré au Burkina Faso mais n’a pas changé des choses parce que les gens pensent qu’il faut seulement vivre à Ouagadougou et attendre qu’il y ait des élections et ils partent en province pour sa campagne. Mais quand vous vivez avec la population et connaissiez les besoins de la population, si ce dernier décide de prendre l’arène politique, de diriger votre commune ou votre province, vous savez qu’il connaît vos problèmes. C’est ce que nous voulons que les gens comprennent. C’est ce que le RPI illustre par le « développement local avec des locaux, des idées locales ». Nous n’avons pas besoin de quelqu’un qui vit aux Etats-Unis qui va venir proposer quelque chose à nos villageois.Qu’il vive là-bas aux Etats-Unis,son doctorat, tous ses masters, nous n’en voulons pas. C’est parce qu’il a entendu qu’il y a des élections qu’il veut venir se présenter, alors qu’il ne connait pas les réalités du terrain, il ne connait pas les gens et ne sait comment ils vivent, ce n’est pas bien. Dans nos listes de candidatures, il y aura des agriculteurs, ce sont eux qui iront dire exactement ce qui veulent pour le développement de leur province. Souvent, les gens sont flattés à cause des longues études qu’ils font alors que ceux qui vivent la réalité du terrain savent la route qu’il faut emprunter pour aller vers le développement.
Que pensez-vous des cinq ans de gestion du pouvoir par le président Roch Marc Kaboré ?
Nous apprécions très positivement l’effort fourni par l’attaquant Christian Kaboré dans la gestion du pouvoir durant ces 5 ans de gestion. Vous avez vu en 5 ans les infrastructures routières, les écoles, les dispensaires qui ont été réalisés. Ce que nous avions eu en 5 ans comme réalisations est énorme. Si à chaque 5 ans depuis les années 60 à nos jours, nous avions eu ce que le président a eu comme réalisations à chaque 5 ans, le pays ne serait pas à ce stade aujourd’hui. La dernière fois, le ministre des Infrastructures disait que lorsqu’il prenait le pouvoir, le pays n’était qu’à 3000 km de routes, aujourd’hui ils sont à 5000 km de routes, voyez-vous la différence. Si les années 60 à nos jours, pour ne pas dire les 27 ans, car les autres en ce moment étaient en train de travailler à reconstituer le pays, donc si depuis les 27 ans, nous avions chaque 5 ans, 5000km de routes aujourd’hui nous ne parlerons pas de routes au Burkina Faso. Donc nous tirons notre chapeau au président Roch Christian Kaboré, nous l’encourageons et nous serons avec lui pour qu’il puisse terminer son programme. Regardez la gratuité des soins et autres, il a fallu quelqu’un de cette carrure pour réveiller les choses au Burkina Faso. Mais, il y a un mais, car il y a l’insécurité qui sévit au Burkina Faso. Je voudrais profiter de cette occasion pour lancer un appel aux hommes politiques du Burkina Faso, de savoir raison gardée. Si les uns et les autres vont utiliser les catastrophes naturelles pour battre campagne, je suis désolé mais nous allons porter plainte contre certains politiciens, car il y a certains qui disent que depuis que le président a pris le pays, nous avions perdu tel nombre de kilomètres et d’autres choses. Faisons très attention, c’est comme l’inondation de septembre 2009,est-c qu’on pouvait en vouloir au président Blaise Compaoré parce qu’il y a eu l’inondation ? ce que nous vivons en matière d’insécurité, je le prends comme une catastrophe naturelle qu’il faut chercher à circonscrire. Pourquoi il y avait une inondation ? Parce que non seulement nous n’avions pas de caniveaux, parce qu’il a beaucoup plu. Pourquoi le Burkina est attaqué ? on s’assoit et on cherche les vraies raisons de cette situation. Le Burkina est attaqué parce qu’il y a un certain nombre de jeunes qui se sont radicalisés, qu’il faut chercher à raisonner. Et c’est ce travail que nous tous homme politiques devrions faire. Mais j’attends un politicien dire que s’il prend le pouvoir, il mettra fin au terrorisme, je dis que c’est lui notre terroriste, nous ne laisserons pas, il faut qu’on pose plainte contre cette personne. Il veut que les gens meurent, qu’on continue de souffrir dans l’insécurité pour qu’il vienne au pouvoir pour trouver une solution au terrorisme ? C’est lui notre terroriste. Sinon à Part cela, ce n’est pas de la faute du président Roch Kaboré, c’est une catastrophe naturelle. Il fait de son mieux en prenant en compte cette situation et c’est aux hommes politiques de tout parti politique confondu de s’asseoir avec les leaders religieux afin de trouver une solution à cette situation.
Récemment, le CDP, le MPP et l’UPC ont fait le plein du palais des sports de Ouaga 2000. Est-ce le signe, selon vous, que la bataille de novembre prochain sera ardue ?
A ce niveau, je fais fi des meetings pompeux du stade omnisports de Ouaga 2000, parce que ce sont les mêmes personnes qui remplissent le même stade. Dans ce stade si vous demandez à certains de présenter leur carte d’électeur , vous ne trouverez pas la moitié. Ce sont des jeunes qu’on ramasse, c’est trop dire, qu’on négocie sur place avec des billets de banque afin de faire une impression. C’est pourquoi je disais que d’ici le 22 novembre, on saura qui est le RPI, qui est le parti du mortier et du pilon. Ce sont nous qui allons impressionner le pays, parce que nous disons la vérité, rien que la vérité à notre population. Nous ne sommes pas venus pomper les gens , nous sommes venus pour les éclairer , pour leur faire savoir que le développement collectif passe par le développement individuel de nous tous. Et par conséquent, cela ne viendra de nulle part. C’est notre collaboration interne à nous , notre union, notre manière de nous interroger sur les problèmes de notre pays, de notre province, de notre commune que viendra la solution. Donc tout ce qui se passe au stade, nous considérons cela comme du folklore, car tout près n’est pas loin, on verra. C’est quand vous partez au stade que vous vous rendez compte que ces gens sont train de faire du folklore, cela n’est rien. Je préfère m’asseoir avec 50 personnes qui ont des cartes d’électeur que de m’assoir avec 10000 personnes où il n’ y a que 2 personnes qui ont une carte d’électeur. Donc nous n’avons pas peur, le RPI n’ a pas peur. Je vais dire au président Roch Kaboré de ne pas avoir peur, je sais qu’il est serein vu ce qu’il a fait comme travail, mais je le rassure qu’il a du soutien de taille du Rassemblement patriotique pour l’intégrité.
Qui est selon vous le favori pour accéder au pouvoir ? Pourquoi ?
C’est bien le président Roch Christian Kaboré. Tous ces adversaires savent qu’il est le favori de cette présidentielle. Si tu demande tout de suite à Zéphirin Diabré en lui demandant honnêtement en le réveillant à minuit qui sera le président après l’élection du 22 novembre 2020, il vous dira que c’est le président Roch Kaboré, chez Eddie Komboïgo, cela sera la même réponse. Car les Burkinabè veulent aujourd’hui des preuves et il a prouvé. Chaque jour que Dieu fait malgré les multiples obstacles, il y a de l’innovation au Burkina Faso, il y a un changement considérable au Burkina Faso, donc on ne change pas une équipe qui gagne. Le gars marque des buts, donc attendez la fin du match qui prendra fin en 2025. Sinon à la mi-temps vous voyez encore que le gars est encore solide et il marque des buts et vous voulez le remplacer pourquoi ? laissez le gars marquer des buts.
Donc il y aura le « coup KO » alors ?
Oui il y aura le « coup KO ». Il n’y a pas de second tour. C’est peut-être en 2025ou au fil du temps au moment où nous allons vouloir briguer la magistrature suprême. Sinon pour l’instant le président Roch Christian Kaboré n’aura pas besoin d’un second tour pour rebeloter.
Avez-vous quelque chose d’autre à ajouter pour clore notre entretien ?
Je voudrais lancer un appel à la jeunesse burkinabè qu’il est temps d’accepter les obstacles. Il est temps que la jeunesse accepte s’assumer car ceux-là aujourd’hui qui sont dans l’arène politique ont accepté très tôt prendre leurs responsabilités. J’ai lu un livre de mon frère et ami Lionel Bilgo qui a retracé comment tous ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, tous ceux qui sont dans l’arène politique aujourd’hui ont commencé . Les Simon Compaoré, les Zéphirin Diabré, les Ablassé Ouédraogo eux tous, c’est à l’âge de 25, 26, 27, tout au plus 30 ans qu’ils ont commencé à prendre des responsabilités dans ce pays. Et aujourd’hui nous avons des jeunes de 40 ans qui ne peuvent même pas être leaders d’une association. L’ânesse met bas pour que son dos se repose. C’est vrai que nous voudrions toujours avoir des leaders devant nous, nous voudrions avoir nos papas devant nous, nous voudrions avoir nos « yaaba » (grand-mère) devant nous mais c’est la loi de la nature, certes, des jeunes peuvent mourir et laisser les vieux mais il n’ y a pas ce vieux qui aimerait que son enfant meurt le laisser . Nous pensons que tous ceux-là qui prennent des décisions aujourd’hui sont appelés à nous céder la place et s’ils cèdent la place et que nous sommes nuls, cela n’et pas bien. Il est temps que les jeunes s’organisent, qu’ils rejoignent les paris des jeunes, qu’ils viennent on va apprendre sans pour autant piétiner nos valeurs. Apprendre dans le civisme, dans la discipline, dans la courtoisie. Côtoyer nos papas et vieux, côtoyer nos doyens. Etre dans un parti politique différent d’un autre, ne veut pas dire que nous sommes ennemis. Le RPI est de la majorité mais nous n’avons de rapport avec le MPP. Nous soutenons le président Roch Christian Kaboré mais nous ne rendons pas compte à que ce soit au MPP, mais est-ce que c’est pour autant dire que nous sommes des ennemis ? Nous ne sommes même pas des adversaires peut-être des concurrents entre guillemets. La jeunesse doit s’assumer. Je voudrais dire à la population de la province du Koulpeogo car c’est une province qui a tant souffert, souffert de ses propres hommes, de ses propres fils parce que depuis belle lurette ils n’ont jamais accepté se responsabiliser et il est temps qu’on mette fin à cela, l’union fait la force, que les fils et filles de la province s’unissent et laissons ces histoires qui disent, je suis un tel ou un tel m’a envoyé, mettons fin à cela. Dans le jargon moagha on dit un fils a plusieurs mères, mais la véritable mère de l’enfant est toujours là.
La Rédaction
Minute.bf