dimanche 15 décembre 2024
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Insécurité dans le centre nord : « Les terroristes sont actuellement dans ma cour à Foubé » (Young Naaba)

Des ressortissants des communes du centre-nord en proie aux attaques terroristes ont animé une conférence de presse ce 9 mai 2022 à Ouagadougou pour évoquer la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut actuellement dans ces localités. Une occasion qu’a saisi Young Naaba, chef du village de Foubé, pour manifester son mécontentement face aux autorités actuelles du pays.

Pour le chef de Foubé, il y a des non-dits dans cette guerre contre le terrorisme qui fait quotidiennement des victimes dans les rangs de l’armée ainsi qu’au niveau des populations civiles. « S’il y a quelque chose, dites-nous, là, même si c’est au Ghana on peut se réfugier », a-t-il déclaré.

Young Naaba a par la suite relevé que même l’acheminement des vivres  sur Foubé relève d’un parcours de combattant. « Nous avons rencontré des autorités et nous leur avons demandé un ravitaillement de vivres sur Foubé. Ils nous avaient promis qu’ils allaient voir, mais jusqu’à ce jour rien n’est fait. Nous avons payé les vivres qui sont déposés à Kaya, mais difficile de les acheminer vers Foubé », a-t-il déploré. 

Le chef de Foubé dit surtout ne pas comprendre pourquoi les détachements militaires ne réagissent pas ou réagissent tardivement dès lors qu’il y a des attaques dans ces zones. « Les terroristes sont actuellement dans ma cour à Foubé. Quand les femmes repartent pour ramasser leurs effets ils (les terroristes, NDLR) leur somment de ne pas s’arrêter à Pensa, mais de continuer à Ouagadougou, car eux ils arrivent très bientôt à Pensa. Il y a des camps militaires à Barsalgho, Pensa et à Foubé, mais qu’est ce qui les empêche de lancer des opérations communes pour nettoyer les zones ? », s’interroge Young Naaba.

« Il y a certainement quelque chose que nous ignorons. Qu’ils nous disent clairement s’ils ne peuvent pas gérer le pays, là on va chercher d’autres coins plus stables pour s’installer au lieu de dire tout le temps aux populations de rester qu’ils vont les sécuriser pendant que les hommes armés viennent les assassiner. Nous ne sommes pas contents de l’armée. Qu’elle cherche des solutions rapidement pour protéger les populations. Nous avions eu un petit espoir avec l’arrivée de Damiba au pouvoir, mais lorsque nous allons regarder, la situation est pire qu’avant », a fustigé le chef coutumier dont le village est actuellement sous le contrôle des groupes armés, selon des ressortissants.

Mouni Ouédraogo

Minute.bf

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