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jeudi 18 avril 2024

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IUTS : Après la marche, les travailleurs préparent la grève générale

La coordination des syndicats signataires du préavis de grève du 16 au 20 mars 2020 contre l’IUTS appliqué sur les primes et indemnités des travailleurs a livré son message à l’issue de la marche de protestation qu’elle a initiée le 7 mars 2020. A la bourse du travail de Ouagadougou les travailleurs ont fustigé le pouvoir en place qui selon eux, ferme les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et les malversations tout en mettant la pression sur les travailleurs pour récupérer des fonds en lui ajoutant des impôts supplémentaires.

« Le pouvoir MPP, une fois de plus, a engagé une opération de saccage des conditions de vie et de travail des travailleurs de notre pays », a indiqué Bassolma Basié, SG de la Confédération générale des Travailleurs du Burkina (CGT-B) lors de sa prise de parole face aux travailleurs. A l’endroit de ceux-ci, le SG de la CGT-B estime que depuis la prise de pouvoir par le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), les dirigeants se sont illustrés par des « tentatives de remise en cause de la loi 081 portant statut général de la fonction publique en passant par des propositions de loi visant à restreindre le droit de grève et la déclaration de sit-in pour en arriver à une volonté manifeste de réduire la masse salariale à travers divers mesures notamment l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents publics ».

A bien comprendre les syndicalistes, ce qui fâche spécifiquement les travailleurs, c’est l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités. Pour eux, « ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens de façon générale, c’est que le gouvernement, au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs, fermes les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et autres malversations qui font perdre à l’État des centaines et des centaines de milliards de francs CFA. A titre d’exemples les leaders syndicaux ont cité comme malversations : « Les restes à recouvrer révélés par le rapport d’enquête parlementaire du conseil National de la transition, des membres du gouvernement, sont payés sur la base de contrats individuels qui gonflent leurs traitements.

« C’est l’exemple de ce ministre de Dabiré qui, au lieu de 1.155.000f prévus par le décret, se fait payer 2.940.705F en violation du décret 2008-891/PRES/PM.MEF du 31 décembre 2008 portant rémunération du premier ministre, des présidents d’institutions, et des membres du gouvernement », déplore M. Bazié.

Aussi, selon le président de la commission d’enquête parlementaire sur le foncier, le député Boureima Barry, « pratiquement tous les promoteurs immobiliers ne sont pas à jours. La dette fiscale est estimée à plus 16 milliards ».

Les syndicats dénoncent aussi la fraude douanière des motocyclettes qui fait perdre à l’Etat plus de 60 millions de francs par jour; les caisses noires appelées « fonds spéciaux » dont le nombre et le montant total sont passés respectivement de 5 à 11, puis de 31,5 à 205 milliards de francs courant 2019; les évasions fiscales et les exonérations fiscales injustement opérées au niveau des sociétés minières qui ne paient pas d’impôts à la hauteur de leurs productions; plus de 600 milliards de perte de détournements (pertes) mis à nu par les enquêtes parlementaires sur le foncier et dans le secteur, etc.

C’est entre autre « des malversations » qui révoltent les leaders syndicaux. Pour ce qui est sûr, les travailleurs semblent être déterminés et ne comptent pas lâcher la lutte. Comme il fallait s’y attendre, Bassolma Bazié a donc invité les travailleurs sur l’ensemble du territoire à poursuivre les actions sectorielles, à préparer la grève prévue du 16 au 20 mars 2020 ponctuée par une marche-meeting le mardi 17 mars.

Hamadou Ouédraogo
Minute.bf

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