Dans un droit de réponse adressé au maire de la commune de Ouaga, Armand Béouindé, et parvenu à www.minute.bf, le promoteur du jardin Yennenga donne sa version des faits sur ce qu’il convient d’appler l’affaire jardin Yennnenga.
DROIT DE REPONSE GAETANO SANTOMENA
A
Monsieur le Maire de la Commune
de OUAGADOUGOU
A en croire, Monsieur le Maire de la Commune de Ouagadougou, la mairie aurait ordonné la destruction d’un bâtiment construit illégalement au square Yennenga le mardi 22 octobre 2019. Je tiens à préciser au regard de tout ce qui a été dit autour de ce projet, que je n’avais nullement l’ambition de m’approprier un patrimoine historique et national en m’accaparant les symboles de YENNENGA mais plutôt j’avais élaboré un projet économique pour la zone, qui d’ailleurs est une zone d’activité économique. Ce projet connu des services de la mairie a fait l’objet de différentes autorisations, d’abord celle du Ministère du commerce par arrêté portant autorisation d’implantation d’une pâtisserie moderne dans l’arrondissement n°1 de Ouagadougou de la société MIC MAC FOOD le 19 juillet 2016 et avis favorable de la délégation spéciale le 04 juin 2016, par correspondance.
L’Etat étant une continuité, j’ai informé à l’époque le maire élu de notre projet, qui d’ailleurs nous a répondu par correspondance datée du 18 septembre 2016, en invoquant des irrégularités ayant justifié l’arrêt des travaux, sans pour autant dire en quoi consistait ces dites irrégularités, si ce n’est que le projet a été validé du temps de la délégation spéciale au temps de la transition. Mais à ce propos, il existe des voies légales pour les dénoncer, les corriger ou a défaut les interdire définitivement.
C’est pourquoi, j’entends par la présente, tout comme Monsieur le Maire de la Commune de Ouagadougou, l’a fait, user de mon droit de réponse.
Tout d’abord, il ressort de ce qui précède, que nous n’avons pas ciblé le square Yennenga pour y construire sans droit ni titre ou pour nous accaparer un patrimoine national. Monsieur Guillaume SOME était déjà locataire depuis 1997 avant que nous ne tissons ensemble un partenariat consistant à faire évoluer la structure existante pour mieux l’exploiter. Un plan a été joint d’ailleurs au projet. Les questions concernant le permis de construire ont été soulevées devant le juge administratif et lui appartient de trancher cette question de fond.
Poursuivant ainsi dans cette logique, il n’appartient pas à Monsieur le Maire, encore moins à ses services, de qualifier une construction intervenue conformément aux prescriptions légales « d’illégale » et intervenue en vertu d’un projet dument réfléchi, nourri mais surtout réadapté avec les services de la Délégation Spéciale, pour correspondre évidemment aux caractéristiques requises pour édifier une telle bâtisse sur ledit site.
Je tiens à préciser également, quand au coût de 400 millions, puisqu’il y a eu une polémique autour de ce montant, que cette somme ne représente pour 20% la construction, pour 15 % les frais d’architectes, et touts les éléments liés aux spécifités du dossier et 65 % des équipements et aménagements spécifiques acquis en vue de l’ouverture de cet établissement. Les factures relatives à cet investissement figurant dans le dossier au parquet.
Ensuite, en tant que partenaire de feu Monsieur Guillaume SOME, j’ai initié de son vivant avec lui, une procédure judiciaire devant le juge administratif burkinabè le 09 mars 2017, relativement à la suspension des travaux de construction qui lui avait été notifiée par le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat le 18 juillet 2016. Conformément à cette procédure pendante devant le juge compétent depuis plus de deux ans, nous avons stoppé les travaux afin que le droit soit dit et je demeurais jusque là convaincu que c’est à l’issue de cette procédure, que Monsieur le Maire pouvait qualifier la démolition intervenue d’ « illégale » ou de « légale ».
En cela, il a outrepassé ses pouvoirs et a empiété sur les prérogatives du juge administratif. Il y a eu malheureusement dans cette affaire beaucoup de précipitation et certainement une erreur manifeste d’appréciation de la part de la mairie sur la suite à réserver au projet qui était en cours sur le square Yennenga.
Ainsi, Monsieur le Maire est mal fondé à dire que feu Monsieur SOME était le seul et unique contractant de la mairie, puisque ce projet d’investissement bâti communément était connu de la mairie (voir courrier du 19/09/16 vous portant partie prenante).
Malheureusement il a été travesti par différentes spéculations ayant justement jeté l’opprobre sur le bien fondé de notre action.
Par ailleurs, Monsieur le Maire évoque une décision de justice ayant débouté feu Monsieur SOME devant le tribunal administratif concernant l’arrêt des travaux. Il convient à ce niveau de relativiser ces propos d’autant plus qu’il s’agissait d’une saisine d’urgence, selon la procédure des référés du Président du tribunal administratif. Monsieur le Maire est censé savoir qu’une telle procédure ne peut se faire sans qu’une procédure de fond n’ait été initiée et jusqu’à preuve du contraire l’affaire n’a pas encore été jugée.
Dans cette affaire, l’opinion publique, les riverains ont été mal informés, instrumentalisés , de sorte à développer une hostilité sur un projet qui allait contribuer à créer de la valeur ajoutée, par des emplois, par l’embellissement de l’espace vert mais malheureusement tué dans l’œuf par toute la publicité négative l’ayant précédé.
Sur le site, il n’y avait pas que le bâtiment, qui d’ailleurs n’occupait pas toute la surface de l’espace vert conformément aux normes requises par les services compétents. Il y avait aussi divers matériaux de construction qui ont été volé, suite à cette démolition, ayant laissé libre accès au site.
Monsieur Guillaume SOME étant décédé le 06 novembre 2018, le Conseil de la Mairie a informé mon avocat par correspondance datée du 25 janvier 2019 et reçue le 11 février 2019, que ses ayants droit entendaient résilier le bail. Ils auraient pu tirer également toutes les conséquences de ce fait nouveau en me notifiant l’avis de démolition.
Cela m’aurait permis de parer au plus urgent en accomplissant les diligences nécessaires en ce qui concerne non seulement l’accès au site, mais aussi la récupération du matériel stocké sur place.
Aujourd’hui, le site est un tas d’immondices et de gravas. Monsieur le maire a défié les autorités judiciaires en ne respectant pas une procédure en cours devant une juridiction interne. Ce droit de réponse vise à relativiser les propos qu’il a tenu lors de sa sortie médiatique et je suis disposé lors d’un débat public et télévisé s’il est d’accord, à apporter toute la lumière sur les zones d’ombre d’un projet qui a été dénaturé, d’un appel à stigmatiser un étranger devenu pourtant burkinabè, qui a investi, et créé, avait objectif de continuer à créer, des emplois au Burkina malgré le climat économique compliquée , et dont une partie de ma famille à malheureusement péri lors d’attaques qui dépassent l’entendement humain.
Monsieur GAETANO SANTOMENA