dimanche 8 septembre 2024
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Journalisme sensible au Genre : Une trentaine d’hommes et femmes de médias à l’école du ROAJEG

Le Réseau Ouest-africain des Journalistes engagés pour la promotion du Genre (ROAJEG) a, en collaboration avec l’ONG Oxfam, initié dans la journée du samedi 05 novembre 2022, un atelier de renforcement des capacités sur le journalisme sensible au genre, au profit des hommes de médias. La formation qui s’est tenue à Ouagadougou, a connu la participation d’une trentaine de journalistes.

Renforcer les capacités des journalistes sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) en vue d’améliorer la qualité des contenus sensibles au Genre produits dans les différentes rédactions, c’est l’objectif poursuivi par le ROAJEG à travers cette formation. Selon Tapé Augustin, Président de ce réseau de journalistes, par ailleurs formateur en Journalisme sensible au Genre en République de Côte d’Ivoire, les violences basées sur le Genre se sont accentuées au Burkina Faso ces dernières années, en raison de la crise sécuritaire que traverse le pays depuis 2015. C’est au regard de ce phénomène, a-t-il dit, que le présent atelier a été initié au profit des hommes médias, en vue de leur permettre de s’imprégner du phénomène, et d’accroître leur intérêt pour la production et la diffusion de contenus sensibles au Genre.

Tapé Augustin, Président du ROAJEG, Formateur en journalisme sensible au Genre

« On a constaté que la crise sécuritaire que le Burkina Faso connait a occasionné des violences qui touchent les couches les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Et ce contexte là nous a révélé qu’il est important de relever le défis du traitement médiatique des VBG, parce qu’il faut reconnaître que les journalistes de façon générale ne savent pas dépister les VBG, pour dire qu’ils ne savent pas reconnaître ce que c’est qu’une VBG. Donc l’objectif c’est de susciter l’intérêt des journalistes à produire et diffuser des contenus sensibles au Genre dans leurs organes respectifs », a-t-il indiqué.

Pour ce faire, trois communications ont été développées durant les six (06) heures de temps qu’a duré la formation. La première, animée par Isabelle Otchoumaré, formatrice et experte en Genre, a porté sur des généralités. Des explications de Mme Otchoumaré, les violences basées sur le genre (VBG), désignent l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Cette expression est généralement utilisée, d’après ses dires, pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir fondés sur le genre, placent les femmes et les filles dans une position qui leur fait courir un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence.

Isabelle Otchoumaré, Formatrice, experte en Genre

Dans son exposé, l’experte a établi une différence entre la notion de sexe et celle de Genre. « Le Genre est un attribut social tandis que le sexe est un attribut biologique où les individus sont presque toujours clairement homme et femme », a-t-elle détaillé. Pour elle, c’est la société qui forme et normalise les différents rôles et comportements basés sur le sexe masculin ou féminin des gens. Il est donc nécessaire de son avis, de déconstruire ces conceptions qui sont du reste, essentiellement fondées sur des stéréotypes et des préjugés.

Accorder aux femmes le même traitement que les hommes dans les médias…

Intitulée « Journalisme sensible au Genre et traitement des Violences basées sur le Genre», la deuxième communication a été développée par Monsieur Tapé Augustin, lui-même. A en croire ses analyses, le journalisme sensible au Genre consiste à établir l’équilibre, l’égalité des genres dans le traitement de l’information en donnant les mêmes chances de prise de parole aux hommes et aux femmes dans le traitement de l’information ou dans la réalisation d’une émission. « On a constaté que bien qu’elles jouent un rôle fondamental dans notre société moderne les femmes ne sont pas représentées dans les médias proportionnellement à leur nombre, à leur participation à la société et à leur quotidien. L’analyse de milliers de journaux du monde entier a révélé en effet que 80% des sujets proposés concerne les hommes et 20% les femmes. Cela veut dire que les journalistes ne donnent pas assez la parole aux femmes», a-t-il relevé en soulignant que cette attitude découle elle aussi, de préjugés et de stéréotypes qui entourent la profession de la femme.

Photo de famille entre les participants

Le Formateur a, ce faisant, exhorté les hommes de médias et surtout les rédacteurs en chef présents, à se départir de ces considérations, en accordant aux femmes le même traitement que les hommes au sein des différentes rédactions.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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