Le 20 décembre 2012, l’Organisation des Nations unies instituait le 6 février comme «Journée internationale tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines (MGF) ». Placée sous le signe du plaidoyer pour une unité d’action contre les MGF avec comme message central : « Comprendre et agir ensemble pour la fin des MGF au Burkina », l’édition 2021 a été commémorée au Burkina Faso en différé le 25 mars 2021.
Le Burkina Faso s’est engagé depuis trois décennies dans la promotion de l’élimination des MGF. La journée internationale de « tolérance zéro aux MGF » est à sa 18e édition en cette année 2021. Ainsi, placée sous le haut patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, cette journée a été célébrée par le Ministère en charge de la Femme à travers une cérémonie ayant réuni l’ensemble des acteurs œuvrant dans la lutte contre les MGF et des partenaires techniques et financiers qui accompagnent le gouvernement pour l’éradication des MGF dans le pays.
Pour cette 18e édition, le thème retenu est: « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». Ce thème a été choisi, a justifié la ministre chargée de la Femme, Laurence Ilboudo/Marchal, en dépit du fait que dans la lutte pour l’élimination des MGF, certains gouvernements, organisations internationales et acteurs de la société civile n’ont pas toujours fait des MGF une problématique prioritaire.
En plus, Mme Marchal a révélé dans la même veine que : « depuis une décennie, l’on constate un phénomène de réduction des financements des programmes de lutte pour l’élimination des MGF, et la Covid-19 a apporté un coup sévère aux engagements des partenaires techniques et financiers dans le domaine de la lutte pour l’élimination des MGF ». C’est au regard de ces situations que le ministère en charge de la femme a engagé le présent plaidoyer afin de créer une dynamique pour que les acteurs nationaux et internationaux s’investissent et conjuguent leurs efforts dans la lutte contre les MGF.
Baisse de la prévalence des MGF
S’adressant aux acteurs du secteur privé, le président du Faso, représenté à la cérémonie par le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré, les a exhorté à s’impliquer activement dans la lutte pour l’élimination des MGF, à travers leurs contributions financières et matérielles, toute chose qui permettront une meilleure protection juridique des femmes et des filles ainsi que la prise en charge des victimes de MGF. « Pour ma part, je renouvelle mon engagement pour la promotion de l’élimination des MGF. Je m’investirai davantage non seulement pour maintenir le leadership dont jouit notre pays dans le concert des nations en matière de lutte pour l’élimination des MGF mais aussi pour l’atteinte de l’objectif ‘tolérance zéro au MGF’ d’ici 2030 », a infiqué le premier ministre.
Par ailleurs, les actions du Conseil national de Lutte contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) ont permis d’enregistrer une baisse de la prévalence des MGF. En effet, s’agissant des femmes de 15 à 49 ans, le taux de prévalence est passé de 75,8% en 2010 à 67,6% en 2015, selon les données de l’Enquête démographique et de Santé IV de 2010 et de l’Enquête multisectorielle continue de 2015. En ce qui concerne les filles de 0 à 14 ans, le taux de prévalence est passé de 13,3% en 2010 à 11,3% en 2015, selon les mêmes sources.
Hervé KINDA
Minute.bf