Au secteur 6 de kaya, quartier Bollé, les habitants ont dénoncé à travers une mobilisation, leur désaccord pour l’implantation d’une antenne d’une téléphonie mobile au sein de leurs habitations. Ce dimanche 18 septembre 2022, chefs coutumiers, religieux, hommes et femmes ont répondu présents à l’appel du chef du quartier pour demander à la téléphonie mobile de délocaliser l’antenne loin de leurs habitations.
Que se passe-t-il réellement entre Orange et les habitants du quartier Bollé ? Les faits remontent à juillet 2022. A écouter les habitants, le projet d’érection de l’antenne n’est pas du goût du voisinage du fait de son implantation dans une parcelle à usage d’habitation et non commerciale. Autres aspects dénoncés, c’est la non concertation et aussi les conséquences éventuelles que les habitants peuvent encourir au vu de sa proximité de leurs maisons.
En effet, lors d’une rencontre entre les responsables du projet, le propriétaire et quelques voisins qui ont manifesté leur désaccord, un procès verbal a été rédigé faisant cas de la délocalisation du projet surtout avec la signature du propriétaire, P. Roméo Sawadogo.
Des explications de leur porte-parole, Ousséni Sawadogo, l’on retient que certaines étapes n’ont pas été respectées. « Le désaccord est dû au fait qu’ils veulent implanter l’antenne sur une parcelle à usage d’habitation et non commerciale. Le 25 juillet passé, il y a eu une rencontre avec trois personnes de Orange Burkina et à l’issue de cette rencontre, ils ont décidé que suite au désaccord avec les riverains, ils vont délocaliser le projet. Un procès verbal a été rédigé par une de ces trois personnes et signé par le propriétaire de la cour », a-t-il expliqué.
Des promesses non tenues ?
L’étonnement qui a prévalu une telle mobilisation ce dimanche 19 septembre est qu’à la grande surprise de tous, les prévenus sont revenus pour démarrer les travaux comme si rien ne s’était décidé. « Nous sommes très étonnés qu’après avoir signé un tel procès verbal, qu’ils reviennent encore pour commencer les travaux.», a dénoncé Ousséni Sawadogo.
Selon les populations, il s’est avéré qu’aucune demande n’a été déposée à la mairie pour une implantation de l’antenne. Les plaignants s’étant approché de la mairie pour comprendre, le secrétaire général de la mairie de Kaya leur aurait indiqué qu’il n’y a eu aucune demande d’un projet d’implantation d’une antenne dans le secteur.
Des démarches judiciaires ont été déjà enclenchées auprès du procureur pour interpeller Orange Burkina SA sur ce projet. «Dès lundi 19 septembre 2022, une plainte sera déposée à la justice pour demander examen de l’affaire», ajoute leur porte-parole.
Des conséquences négatives sur la santé des populations?
Selon Ousséni Sawadogo, des conséquences négatives sont envisageables. « Les pylônes ont des conséquences négatives sur la santé des hommes. Ces conséquences sont entre autres des céphalées, des insomnies, une conséquence plus redoutable qui est le cancer du sang. Nous espérons qu’ici, il n’y a pas quelqu’un qui peut se prendre en charge pour le traitement du cancer du sang.», pense-t-il.
Qu’est-ce qui a réellement manqué pour que l’on en arrive à cela ? Les démarches n’ont pas été respectées, selon les habitants. Le voisinage n’a pas été concerté ni associé au processus d’implantation et aussi, pensent les habitants, un tel projet mérite l’indemnisation du voisinage.
A la suite de la plainte, les habitants restent déterminés pour s’opposer à un tel projet. Ils exigent que Orange implante son pylône loin des habitants, sur les collines. Des propos qui ont été soutenus par le chef du quartier Naaba Siguiri. « Nous avons appris que quelqu’un a pris sa parcelle à usage d’habitation pour donner au réseau de téléphonie Orange pour qu’il fixe son antenne. Mais quand nous avons écouté les agents de santé, ils révèlent que l’antenne peut avoir des conséquences négatives avec le temps et pour se soigner cela demande beaucoup de moyens. Nous demandons tout ce qui est bon pour nous et non ce qui peut nous exposer. Nous leur demandons pardon pour cela car nous sommes déjà confrontés à des difficultés pour en rajouter d’autres », a imploré le chef.
En attendant la décision de justice, les travaux ont commencé dans le site avec les soubassements et le convoi des poteaux sur le lieu.
Sampawendé Sawadogo (Correspondant)
Minute.bf
Pas question qu’on met la vie des habitants en danger