Depuis l’avènement au pouvoir du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) II, des grandes mobilisations de soutien se tiennent « à chaque fois que l’ennemi tente de saper le moral des Burkinabè ». Pour cette fois-ci, la mobilisation est générale et se tient dans tous les quatre coins du pays. De Ouagadougou à Ouahigouya en passant par Fada, et même ailleurs, les populations ont battu le pavé pour dire non « aux manœuvres suicidaires de l’impérialisme et prouvé aux autorités de la transition que le peuple est son bouclier ». A Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, la place de la nation qui a servi de point de rassemblement a refusé du monde ce samedi 6 mai 2023.
Jeunes femmes, hommes, enfants, autorités religieuses, coutumières et administratives se sont retrouvés à la place de la nation pour accompagner la jeunesse dans son élan de soutenir la Transition, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Sous un soleil assez brûlant, on entend les voient scander : « vive la transition ! Vive Ibrahim TRAORE ! ». L’on peut également lire sur les pancartes : « non à la France ! Non à l’ONU ! On est au courant de vos manipulations ! », « soldats, je vous aime ! », « vive le Capitaine Ibrahim Traoré ! ».
Ces messages qui inondent la place publique se traduisent dans les actes car une contribution a été demandée et tous se ruaient à mettre quelque chose dans le panier. Des billets de 500 F CFA, 1 000F CFA et 10 000 F C FA coulaient à floc. La somme de 508 650 FCFA a été mobilisée à Kaya.
Pour le comité d’organisation, le peuple a compris le message et l’urgence du moment au moment il se mobilise d’elle-même. Il a salué la forte présence des coutumiers et religieux à cette mobilisation.
Pour le premier adjoint au président du comité d’organisation, Joseph Bamogo, « cette manifestation s’inscrit dans une dynamique de reconnaissance de la bravoure de nos FDS et VDP ». Et à M. Bamogo de soutenir : « nous ferons un seul bloc derrière ces personnes qui sont au front. Aux autorités coutumières et religieuses mobilisées ce matin, l’heure est à la survie de la nation et nous saluons leur présence parmi nous. »
Quant aux coutumiers, ils estiment que la lutte n’est pas seulement l’affaire des jeunes. Elle implique toutes les couches sociales et tout Burkinabè a intérêt à ce que la transition réussisse.
« Nous sommes venus soutenir la transition et non les jeunes. C’est l’amour de la patrie qui nous a fait sortir aujourd’hui. Nos enfants ont dit qu’ils ne sont plus d’accord avec certains accords. Nous rejetons ces accords plus qu’eux car c’est nous qui les avions mis au monde. Personne ne doit se mettre à l’écart de cette dynamique pour laisser la lutte à une partie de la population. Cette façon de se mobiliser remonte le moral de nos FDS et VDS », ont-ils affiché.
Les femmes ne sont pas restées en marge de cette mobilisation. Elles ont répondu présent et ont même donné de la voix. « Ce matin, nous sommes venues ici pour montrer au Capitaine Ibrahim Traoré qu’il a notre soutien. Toute décision qu’il viendra à prendre trouvera notre adhésion. Nous sommes venues dire non aux manigances de l’ONU, de la CEDEAO et de la France. Qu’elles sachent que nous sommes au courant de tous. Nous sommes décidés à prendre notre indépendance et prêts à soutenir nos autorités », a parlé Apolline Ouedraogo, au nom des femmes.
Si une telle mobilisation se tient à Kaya dans ce contexte, c’est une preuve de résilience car la région du Centre-Nord est fortement menacée par la crise sécuritaire depuis des années. Cela montre une fois de plus l’engagement des populations aux cotés des autorités et plus précisément des FDS et des VDP sur le théâtre des opérations.
Samdpawendé SAWADOGO/Correspondant
Minute.bf