Prorogée jusqu’au 30 juin, la mesure restrictive de la circulation des motos dont la cylindrée vaut 125 cm3 a refait surface le 22 avril dernier après un temps de latence de près d’un mois. Il était 20h23 minutes ce mercredi 20 mai 2020 quand le Pick-up de la police nationale avec ses occupants apparaissait au bar dancing « Le repère » de Kongoussi communément appelé « Sodigaz ».
Brusquement on entendait l’accélération des motos des avertis. Ce fut alors une course poursuite entre les forces de l’ordre et les fautifs. Il n’est pas l’heure du couvre-feu fixé à 21h dans le cadre du Covid-19, mais cette première sortie vise à interpeller les propriétaires des motos dont la cylindrée est supérieure ou égale à 125 cm3 qui ne devraient plus circuler à partir de 18h30 minutes, à cause de l’insécurité dans la région du Centre-nord.
Sur place, la chasse n’a pas été bredouille. Quelques engins ont été embarqués par la police en un laps de temps. Cette patrouille de la police ne se limitera pas là, car presque tous les points de rassemblement ont été visités.
Une autre visite inopinée des forces de l’ordre a eu lieu dans le même bar situé à quelques encablures du service de la police nationale. 21h03 minutes, c’était le sauve qui peut dans ce débit de boisson à l’arrivée des policiers. Visiblement en déphasage avec le temps, le « manager » des lieux trouve cette sortie tôt, après avoir tenté de se justifier devant les garants de la sécurité. « Avant, on fermait à l’heure juste mais on avait le temps d’arriver à la maison à temps », a-t-il expliqué.
Dans notre tournée autour de 21h23 minutes, deux personnes qui roulaient à vive allure sur une moto nous dépassent non loin du commissariat central. Elles sont interpellées par les flics. « J’ai eu peur quand vous nous avez obligés le stationnement, surtout que vous étiez nombreux », se justifie le motocycliste devant les flics. « C’est parce que vous roulez à grande vitesse que nous vous avons arrêtés car nous ne savions pas qui étiez-vous », a répondu un des flics.
« Vous me connaissez tous ici et vous savez que je ne peux pas faire quelques chose de mal à quelqu’un dans cette ville », a argumenté l’usager. « Oui, mais c’est après le stationnement que nous t’avons connu » rétorque le policier qui, après toutes les vérifications faites, a autorisé l’usager à poursuivre son chemin, « mais à une vitesse raisonnable ».
Après cette tournée, ce que l’on puisse dire, c’est que dans l’ensemble le couvre-feu est respecté mais néanmoins nous avons croisé quelques individus avec des motivations diverses.
Pour rappel, le gouverneur de la région du centre-nord avait interdit la circulation des gros engins à une certaine heure. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui sévit dans la région depuis plusieurs mois. La commune de Kongoussi, dans la province du Bam, accueille des milliers de déplacés pour cause de terrorisme. Des dizaines de villages sont aujourd’hui vidés et ces mesures restrictives du gouverneur avait pour but de faciliter la lutte contre le terrorisme engagée par nos Forces de défense et de sécurité.
Jacques SAWADOGO, correspondant
Minute.bf