C’est la fête de la nativité ce 25 décembre à Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, dans la région du centre-nord. Comme d’habitude, l’ambiance est particulière dans la cité du haricot vert. Nous avons visité certains sites de déplacés dans la ville en cette fête de la Noël.
Dans le site des déplacés du secteur N°2, les habitudes ne semblent pas changer. Sous un Neemier dressé à côté du site sont assises des femmes qui disputent dans le vacarme des tout petits. Plus loin, quelques hommes sont couchés sous un hangar dans le silence. Au terrain de football, plusieurs enfants s’adonnent aux dribbles, aux tirs du ballon rond pendant un match de football qu’ils ont organisé entre eux.
« Nous avons eu la viande cet après-midi sinon nous avons déjeuné avec du haricot », nous a confié Kané Bibata. Dans la tradition, nombreuses sont les familles qui se partagent la nourriture pendant les fêtes. Mais, à en croire ces dames, elles n’ont pas bénéficié de don du genre cette année.
Pour les hommes, même s’ils n’étaient pas musulmans, cette fête serait le dernier de leur soucis. « On ne peut pas parler de fête quand on est affamé, quand on n’a pas l’esprit tranquille », a laissé entendre Boureima Kinda, couché sur une natte, le regard hagard.
Après le tour dans plusieurs sites, le constat est le même. La fête ne semble pas intéresser les déplacés qui évoquent d’autres problèmes. La paix et la quiétude au Burkina Faso sont leur vœu le plus cher.
En rappel, les attaques armées au Burkina Faso depuis plus de quatre ans ont entrainé plus de 560 000 déplacés selon un bilan des Nations unies. Ces déplacés sont accueillis dans certaines familles où sur des sites spécialement dédiés aux déplacés dans plusieurs communes du pays.
Jacques SAWADOGO (correspondant)
Minute.bf