dimanche 8 septembre 2024
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Koudougou : SUPLAMAR sensibilise 5 établissements scolaires aux droits humains et à l’égalité des genres

Sous le leadership de l’organisation Supprimons la Marge (SUPLAMAR) et en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne au Burkina Faso, a eu lieu la deuxième édition de « Immersion scolaire dans les droits humains », à Koudougou, dans la région du Centre-ouest. La cérémonie de clôture du projet qui vise à « éduquer les élèves sur les questions de Droits humains, de violences basées sur le genre et d’hygiène menstruelle », est intervenue symboliquement, le vendredi 22 décembre 2023 à Ouagadougou.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) caractérise les droits humains par « l’universalité, l’inaliénabilité, l’indivisibilité, l’interdépendance et la corrélation ». Cela, pour dire que « tous les individus sont égaux en tant qu’être humain ». Cette donne n’est pourtant pas la chose la mieux partagée dans tous les cercles.

Yénoudié Rébéka Roxane Lankondé, présidente de SUPLAMAR

Du reste, SUPLAMAR a fait le constat de « l’insuffisance de connaissances des élèves sur les droits humains ». Ainsi, convaincu que « cette méconnaissance est un frein à l’égalité des droits, des genres et du respect de la dignité humaine », SUPLAMAR a lancé le projet « Immersion scolaire dans les droits humains ». 

Cette 2e édition du projet, qui a eu lieu à Koudougou, a touché 5 établissements et 16 classes, en tout, selon Yénoudié Rébéka Roxane Lankondé, la présidente de SUPLAMAR. « Ça été un travail de terrain durant lequel nous avons pu sensibiliser, éduquer les élèves dans le sens qu’ils puissent être des relais au sein de leur communauté, leur établissement, parce que nous pensons que l’homme de demain se construit aujourd’hui », a laissé entendre la présidente de SUPLAMAR. 

Les élèves Ahmed Roamba (extrême gauche) et Ange Prisca Sombié (en pull rouge) du Lycée Proncial de Koudougou expliquant ce qu’ils ont appris de la sensibilisation

En clair, a-t-elle expliqué, « les élèves ont été formés en droits fondamentaux, sur le genre, la protection et l’hygiène menstruelle ». 

Elle s’est satisfaite notamment de ce que les élèves ont été réceptifs aux messages de sensibilisation, aux connaissances qu’ils ont acquises et qui, est convaincue Mlle Lankondé, « leur seront utiles pour leur propre avenir et aussi pour la communauté entière ». 

Ange Prisca Sombié, élève en classe de terminal au Lycée provincial de Koudougou retient de la sensibilisation de SUPLAMAR que « les droits humains sont des droits inaliénables à tous les êtres humains sans aucune distinction ». Ces droits, dit-elle, présentent plusieurs avantages en milieu scolaire : permettre aux élèves de s’exprimer librement et de donner leur point de vue, créer des associations pour promouvoir leurs droits…

Son camarade, Ahmed Roamba, a relevé que ces droits sont souvent confrontés à des obstacles. Il a notamment souligné « l’absence de centres adéquats pour la prise en charge des filles en période de menstrues ». Ahmed Roamba a ainsi plaidé pour la mise en place de centres pour permettre aux filles de se prendre en charge pendant leur période menstruelle, tout en invitant ses camarades garçons à avoir des regards bienveillants envers les filles, pendant cette situation. 

Songuimanegda Benaza Ouédraogo (extrême gauche) et Sidbewendin Mireille Leticia Gansaoré du Lycée de Koudougou dénonçant les VGB

Comme eux, Sidbewendin Mireille Leticia Gansaoré et Songuimanegda Benaza Ouédraogo du Lycée de Koudougou sont des bénéficiaires du projet. 

Sur la question des Violences basées sur le genre (VBG), Mlle Gansaoré pense que « les conceptions patriarcales et sexistes confèrent une légitimation à la violence afin d’assurer la domination et la supériorité des hommes sur la femme ». Elle a également pointé du doigt les stéréotypes et les préjugés fondés sur le genre, la faible représentativité des filles dans les sphères décisionnelles… 

Dénonçant les agressions comme les viols, les coups et blessures, la dépression, le stress et les stress post-traumatiques que peuvent engendrer les VBG, Songuimanegda Benaza Ouédraogo a aussi ajouté qu’elles constituent une entrave à l’éducation, la santé, etc. 

Pour cela, ces élèves bénéficiaires de la sensibilisation de SUPLAMAR proposent d’étendre la sensibilisation sur les VBG, l’égalité des genres et des droits humains à l’ensemble des populations, l’adoption et l’application de lois pour protéger les victimes des VBG et punir les auteurs.

Jan Meise, chargé d’affaires à l’ambassade d’Allemagne rassurant de l’engagement de son pays à défendre l’égalité des genres et des droits humains

Pour ce faire, SUPLAMAR peut compter sur l’accompagnement de l’ambassade d’Allemagne au Burkina Faso qui, depuis maintenant 2 ans le soutient dans la mise en œuvre de son projet. Pour Jan Meise, chargé d’affaires à l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne « l’engagement [de son] pays pour l’égalité des droits se concrétise aujourd’hui, à travers ce projet mis en œuvre par SUPLAMAR ».

Il a salué « des actions concrètes de promotion des droits humains, notamment sur le droit à l’éducation, l’égalité des genres et la prévention des violences basées sur le genre », surtout en milieu scolaire, avec des jeunes. « Là où les droits humains sont violés, il ne peut y avoir de paix et de développement à long terme », a-t-il laissé entendre, justifiant l’accompagnement de SUPLAMAR par « l’engagement de l’Allemagne sur la protection des libertés fondamentales et la dignité humaine, dans tous les secteurs »

Photo de famille à la fin de la cérémonie

« Par ce projet, nous voulons éradiquer la violence. Nous devons enseigner à nos enfants l’égalité et le respect des droits et des libertés des autres », a soutenu M. Meise, rassurant qu’une évaluation de l’impact du projet est en cours, dans la perspective de la poursuite du partenariat. 

Pour information, SUPLAMAR est une ONG à but non-lucratif qui existe depuis 6 ans. Elle milite, en milieu scolaire et estudiantin, pour « les droits humains, la santé sexuelle et reproductive et plus particulièrement l’hygiène menstruelle ». Dans ce sens, l’organisation a pu doter « plus de 1 000 filles en protection hygiénique et culottes menstruelles réutilisables sur 5 ans » et installer des clubs dans les 6 régions où elle intervient maintenant. Pour le projet « Immersion scolaire dans les droits humains », la première édition a concerné la région du Plateau central.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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