Débuté le 24 octobre dernier, le recrutement des 50 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) se déroule sans trop grande affluence dans la région du centre ouest, selon un constat fait par une équipe de Minute.bf.
En vue de lutter efficacement contre le terrorisme, le gouvernement burkinabè a lancé un recrutement de 50 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) devant venir en appui aux Forces armées déjà engagées sur le terrain. Pour un projet longtemps souhaité par les populations elles-mêmes pour faire face aux agressions des terroristes qui souvent en petit nombre parviennent à déloger des villages entiers, le moins que l’on puisse dire, c’est que la mobilisation n’est pas au rendez-vous. C’est du reste le constat fait pas Minute.bf à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-ouest.
Tout de même, aucun sacrifice n’etant de trop quand la nation est en péril, il y a toujours des Burkinabè prêts à s’engager. Et c’est le cas de Boukaré (nom d’emprunt), venu déposer son dossier pour se faire enrôler en tant que VDP.
Boukaré explique son engagement : « Si nous appelons des forces extérieures pour nous aider, c’est encore nous livrer à l’esclavage, c’est aussi être dépendant ». Pour autant, il ne cache pas son inquiétude à certains niveaux. Il estime notamment que dans ce recrutement, on peut enrôler quelques-uns de nos ennemis. « Je me demande s’il y a un dispositif mis en place, pour être sûr que ceux qu’on va recruter sont vraiment pour la cause nationale », s’est-il interrogé.
Selon lui, la lutte doit être nationale et pour tout le monde. Avec ou sans armes, de son avis, chacun doit s’impliquer.
« Lorsqu’on fait un recrutement en temps de guerre, il y a la peur qui anime l’intéressé qui veut s’enrôler », admet notre interlocuteur, qui juge cependant le temps de la formation insuffisant.
Comme Boukaré, Joseph (nom d’emprunt), venu lui aussi s’enrôler, apprécie l’idée de ce recrutement initié par les autorités. Il reste optimiste car, dit-il, « si 50 à 60/% de la jeunesse s’inscrit, on pourra vaincre les terroristes qui ne sont pas aussi nombreux que la population burkinabè ».
Sa motivation en venant s’enrôler est d’aider la population, surtout les personnes âgées à ne plus vivre dans la peur de voir leurs enfants mourir sur le champ de bataille.
Joseph dit être prêt à tout, car l’essentiel pour lui, c’est de voir les déplacés internes retourner chez eux. Il entend donner le meilleur de lui-même sur le terrain de combat et invite par ailleurs la jeunesse à s’enrôler massivement, lui qui estime que , « si les Burkinabè ne se réveillent pas, les terroristes vont récupérer tout le territoire et on sera tous appelé à l’exil ».
Pour l’instant, dans la région du centre-ouest, les gens viennent à compte goute dans les lieux de dépôt des candidatures.
Alors que les dépôts des dossiers devraient prendre fin ce 04 novembre 2022, il convient de rappeler que le Commandant de la BVDP a, ce jour-même (04 novembre ndlr), prolongé le délai au 18 novembre prochain.
Sakina ROAMBA
Minute.bf