Laurent Gbagbo n’a pas mâché ses mots sur les questions liées aux violences meurtrières post-électorales en Côte d’Ivoire, pendant la crise. Dans l’entretien qu’il a accordé au journaliste de RFI, l’ancien président ivoirien estime que les problèmes qui se sont posés en Côte d’Ivoire et qui se posent encore sont des « problèmes graves ».
« Il ne faut pas s’amuser avec ; il faut les mettre sur la table et discuter, dégager les responsabilités des uns et des autres, et prendre des décisions au niveau de l’Etat pour avancer », a conseillé l’ancien président.
Sur ces questions, son Co-prisonnier, Charles Blé Goudé avait demandé « pardon au peuple ivoirien » sur les antennes de RFI, lors d’un entretien, pour tout ce qui est arrivé aux Ivoiriens durant la crise. Laurent Gbagbo va-t-il aussi demander pardon ? « Je ne suis pas Blé Goudé. Je ne parle pas comme Blé Goudé. Moi j’étais président de la république de Côte d’Ivoire. (…) Je ne suis pas là pour dire que je demande pardon. Non ! », a répondu le Woody de Mama.
Pour l’ex président qui a passé une dizaine d’années à la Haye puis acquitté définitivement en mars dernier des crimes contre l’humanité, les victimes attendent d’être plutôt situées sur les auteurs de ces crimes.
« Les victimes attendent qu’on discute le problème, et qu’on voit quels sont les responsables. Elles attendent qu’on dégage les responsabilités de ceux qui ont fait presque 1000 morts en une journée à Tékoué. Les victimes attendent qu’on trouve ceux qui ont commis des crimes à Abobo ici ; elles attendent qu’on trouve ceux qui ont commis des crimes à Yopougon ; elles attendent à ce qu’on trouve ceux qui ont commis des crimes à Cocody. Une fois qu’on aura trouvé les coupables, alors et alors seulement, on peut dire qu’on avance », argumente-t-il.
Revenant sur la présence de l’armée française pendant la période de crise post-électorale en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a confié que c’est l’ancien président français, Nicolas Sarkozy « qui a bombardé » sa maison. « C’est lui qui a bombardé la résidence présidentielle de Côte d’Ivoire. Il a envoyé des chars américains et français pour encercler (ma résidence) pour me capturer comme un malfrat », dénonce-t-il.
« A partir du 31 mars jusqu’au 11 avril, bombarder une maison où se trouve un chef d’Etat, je me suis demandé au fond, que vient faire la France dans une affaire de contestation électorale en Côte d’Ivoire », conclut-il sur ce sujet.
Pour rappel, Laurent Gbagbo a été président de la République de Côte d’Ivoire de 2000 à avril 2011.
Minute.bf