Après sa première œuvre « La vallée des larmes », un recueil de nouvelles, parue en 2013, le docteur Hyacinthe Wendlarima Ouédraogo signe son second ouvrage avec « Le rêve burkinabè » (Tome 1), un écrit satirique et interpellateur qui « promène sa loupe sur le passé et le présent, les hommes et le milieu du Burkina Faso et de l’Afrique ». Cette œuvre de 359 pages a été dédicacée le mardi 3 décembre 2019 à Ouagadougou par l’auteur, en présence de ses enseignants, amis, proches, élèves, frères de plume, Hommes de presse, etc.
Appelé à présenter l’œuvre, le diplômé de lettres, Parfait Ilboudo, a expliqué ce qu’il se cache derrière le titre « Le rêve burkinabè ». Selon ses explications, cette œuvre qui, en elle seule, contient des traits d’histoire, de philosophie, de morale… fait une « part belle à l’histoire du Burkina Faso en particulier et de l’Afrique noire en général ».
Le Burkina Faso, selon l’auteur de l’ouvrage, vient de loin et il n’est pas question aujourd’hui de « désespérer ». « Quand on considère notre histoire, on se rend compte qu’elle a été faite par des hommes valeureux. Quand nous parcourons notre histoire, nous nous rendons compte qu’elle est jalonnée d’actes héroïques. Il est vrai qu’actuellement, nous assistons à un délitement social, mais selon ma description dans l’œuvre, c’est un accident de parcours. Il y a eu un temps où la désillusion a commencé à s’installer, où le peuple burkinabè a perdu ses repères. Le rêve burkinabè vient rappeler que nous pouvons espérer au Burkina Faso », a soutenu Hyacinthe W. Ouédraogo.
« Le sort du Burkina Faso n’est pas une fatalité »
En effet, le livre vient rappeler, selon l’auteur, que le peuple burkinabè a des atouts naturels, une histoire glorieuse, des valeurs nationales, sociales ; un patrimoine culturel, assez d’atouts sur lesquels l’on peut s’appuyer pour bâtir un Burkina émergent. « Je crois que le sort du Burkina Faso n’est pas une fatalité ; c’est juste une question de révolution des mentalités et d’engagement à payer le prix pour se réserver un bon pays comme l’ont fait les Japonais, les Chinois, les Américains », relève le Dr. Ouédraogo.
Ainsi, dans ce Tome 1, l’auteur décrit et s’attaque aux causes du délitement social qui procède de la dégradation continue de la mentalité humaine, à savoir la perversion des mœurs, la corruption et la concussion, le laxisme, l’incivisme, la cupidité, l’exploitation de l’homme par l’homme, etc. L’autopsie passe également en revue les raisons de la déliquescence de l’Etat et des crises socio-politiques actuelles que sont la mal gouvernance, l’irresponsabilité des populations, le naufrage du système éducatif et la perte continue de l’identité culturelle et nationale.
Fortement inspiré du Sankarisme, cette deuxième œuvre de Hyacinthe Ouédraogo est une invite à « une révolution des mentalités, à un changement du style de vie, à l’appropriation de la glorieuse histoire nationale, à la requalification du capital humain, à la valorisation du patrimoine national et des potentialités naturelles multiformes ». C’est aussi un appel à un sursaut patriotique pour sortir « des méandres du néocolonialisme et s’affranchir de toutes les formes de dépendance ».
« Ce livre est un art… »
« Le rêve burkinabè » rappelle également que la pauvreté et le sous-développement ne sont point une fatalité mais une question de vision et de prix à payer. Une conscientisation qui fait de ce livre « une aspiration au réveil économique et à la transformation sociale du Burkina Faso et de l’Afrique, des contrées où devront paraitre les tares sociales et l’anomie, un monde du triomphe de la vertu humaine, de la démocratie et de la bonne gouvernance ».
Présent à cette dédicace, Me Bénéwendé Sankara, vice-président de l’Assemblée nationale, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) a fait savoir que ce qui nous rend différents des autres peuples, est que nous avons en partage au Burkina Faso, notre intégrité. « Ce rêve voudrait qu’ensemble, tous les Burkinabè, dans la cohésion, dans l’unité nationale, nous puissions emprunter le même chemin, les mêmes aspirations de ce rêve, qui est de savoir vivre en tant que Burkinabè, mais aussi dans notre culture, notre partage, dans nos valeurs pour créer les conditions d’un développement harmonieux du Burkina Faso », a-t-il souligné.
Pour Parfait Ilboudo, ce « livre est un art parce qu’il a la capacité de modifier nos comportements ». Il a cependant invité chaque Burkinabè à se l’approprier pour actionner en lui, le réarmement mental, la révolution mentale, de sorte à contribuer au développement du Burkina Faso.
Armand Kinda
Minute.bf