dimanche 8 septembre 2024
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« Le terrorisme ou l’échec de la démocratie française en Afrique : Cas du Burkina Faso » : La nouvelle parution de Adama Amadé Siguiré

L’écrivain professionnel burkinabè, Adama Amadé Siguiré, a procédé le 18 février 2023, à la dédicace de son 11e ouvrage intitulé : « Le terrorisme ou l’échec de la démocratie française en Afrique : Cas du Burkina Faso ». Dans cet essai politique, l’auteur revient sur l’origine du terrorisme et sur les facteurs de son expansion en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso.

Après dix ouvrages qu’il a publiés en l’espace de 10 années, l’écrivain burkinabè, Adama Amadé Siguiré, vient d’inscrire pour la 11e année consécutive, son 11e ouvrage au compteur de sa bibliographie. C’est un livre de 180 pages reparti en 4 chapitres et subdivisé en 08 parties que l’écrivain met à la disposition de son lectorat. Dans le premier chapitre de l’œuvre, Siguiré s’interroge sur les raisons de l’expansion du terrorisme en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso.

Par cette interrogation, il dit être arrivé à plusieurs réponses parmi lesquelles le bouleversement de l’ordre social africain suscité par un certain nombre de phénomène avec à leur tête, l’avènement des religions importées. « L’ordre social africain a été bouleversé par la religion. Quand vous arrivez avant au village, vous partez voir le roi ou le chef du village. Actuellement quand vous arrivez au village, c’est l’imam, c’est le pasteur, c’est le prêtre. Le chef du village est là mais quel rôle social il joue encore ? Quand les gens se lèvent souvent le matin, ils ne partent plus saluer le chef, ils partent voir le pasteur ou l’imam. Il y en a même qu’on appelle papa», a-t-il soutenu. De ses dires, la religion a ôté aux chefs traditionnels et aux rois, leur pouvoir discrétionnaire au profit des leaders religieux.

Les officiels à la dédicace de l’œuvre, avec l’auteur au milieu (costume)

A en croire Amadé Siguiré, la démocratie française y est aussi pour une grande part, responsable dans le bouleversement de cet ordre africain. Mais, à l’opposé du volet social, c’est plutôt au niveau politique que l’avènement de démocratie a entraîné des mutations en Afrique. La démocratie a contribué, dit-il, au retrait du pouvoir des mains de ses dépositaires traditionnels au profit de personnes élues ou nommées. Des mutations qui, selon l’écrivain, ont contribué à accentuer la propension du phénomène terroriste à son arrivée dans les contrées africaines.

Dans la troisième partie de son oeuvre, Adama Amadé Siguiré fustige un décalage entre le modèle démocratique français et l’organisation classique des sociétés africaines. « Cette démocratie et ses représentants ne sont pas reconnus par la majorité. Les populations ne s’identifient pas aux élus. Il y a des ministres même qui ne connaissent pas leur village , des deputés qui ne vont jamais au village mais on les nomme quand même. Voilà comment la démocratie française, surtout, fonctionne. On choisit des gens qui doivent nous représenter mais qui, dans la réalité, ne nous représentent en rien. Donc à un certain moment les populations ne se retrouvent pas dans ces gens-là», a-t-il décrié.

Aux dires de Adama Amadé, dans son ouvrage, le modèle de démocratie en Afrique calqué sur le système français a contribué à radicaliser une partie de la société, car ayant fait le lit, dit-il, de la misère et de la pauvreté dans ces couches sociales. « La France elle-même qui nous a envoyé la démocratie n’a adopté cette démocratie qu’au 19e siècle. Les premières élections françaises c’est en 1848. La France a évolué pendant huit siècles dans les dynasties. La France n’a jamais aimé la démocratie. La France, ce sont les conquêtes, les razzias, les guerres et cela remonte au 8e siècle. Pendant ce temps, la démocratie naissait en Grèce. Et pendant que ça se développait en Grèce, la France elle, s’enfermait sur son empire, les rois français faisaient des razzias pour élargir l’empire français économiquement et territorialement. C’est au 19e siècle quand ils ont fini les conquêtes et qu’ils savent qu’ils dorment bien, ils mangent bien, qu’ils adoptent maintenant la démocratie où ils vont aller vers les libertés », a expliqué M. Siguiré.

L’œuvre a été présentée à la presse en présence de parents, amis et connaissances

Après un tel diagnostic , l’auteur propose dans le dernier chapitre de son œuvre, une rupture d’avec la démocratie française pour, pense-t-il, se donner l’espoir du développement économique en Afrique. « Tant que nous ne rompons pas avec la démocratie française en Afrique, économiquement nous n’avons pas d’avenir. Et tant que tous les Burkinabè ne mangent pas et ne boivent pas à leur faim, nous ne pouvons pas combattre le terrorisme. Le premier facteur du terrorisme c’est la pauvreté alors que cette pauvreté est fondamentalement alimentée par la démocratie », a-t-il soutenu.

Soulignons que l’œuvre « Le terrorisme ou l’échec de la democratie française en Afrique : Cas du Burkina Faso» est disponible dans l’ensemble des librairies de Ouagadougou ou auprès de l’auteur lui-même, au prix unitaire de 5000 F CFA.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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