« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara », s’est excusé Blaise Compaoré dans une missive à lui attribuée qu’il a fait porter au président Damiba à travers une délégation ivoirienne dont sa fille Djamila Compaoré. Depuis la diffusion de sa lettre ce mardi 26 juillet 2022, les réactions vont bon train allant de la validation à la désapprobation. C’est le cas du panafricaniste et membre-fondateur du cadre « 2 heures pour nous, 2 heures pour Kamita », Imhotep Bayala qui s’interroge sur la « sincérité » de la contrition de l’ancien président, dénonçant une « démarche assez légère et honteuse. » En clair, M. Bayala qui s’est exprimé sur www.minute.bf pense que le volet justice reste à intégrer dans la démarche.
« C’est une manœuvre assez honteuse et assez rocambolesque pour consacrer l’impunité comme outil d’harmonie sociale », a réagi Imhotep Bayala suite à la démarche ayant conduit à la lecture de la lettre attribuée à l’ancien président, Blaise Compaoré, dans laquelle il demande pardon.
« Quand Blaise Compaoré était venu au forceps d’une réconciliation à la kalach, il y avait eu une vive contestation de ce procédé. Le projet de la réconciliation qu’on voulait imposer au peuple burkinabè ayant échoué, on revient en arrière, mais sans aucune sincérité, sans aucun mea-culpa qui respecte les victimes, la gravité du crime qui a été commis », a-t-il dénoncé.
Imhotep Bayala qui réagissait au micro de www.minute.bf a rappelé que « Blaise était à Ouagadougou du 7 au 9 juillet 2022 et la lettre qu’il a écrite est datée du 8. » Pour cela, s’interroge-t-il : « pourquoi Blaise, lors de la prise de parole du chef de l’Etat (rencontre Damiba-anciens présidents, ndlr), le vendredi (8 juillet ndlr), n’a pas profité de l’occasion pour demander pardon au peuple burkinabè en reconnaissant qu’il a commis des actes ? »
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Partant, il s’est interrogé sur la « sincérité » du pardon de l’ancien président. « Le pardon ne peut être accepté, sincère, que s’il est couvert par les deux principes fondamentaux que sont la vérité et la justice », postule-t-il, jugeant « inviolable » le « tryptique vérité-justice et réconciliation. »
« Blaise demande pardon pour quoi ? Il faut une identification assumée des actes de criminalité commis. “Je demande pardon parce que sous mon règne, j’ai tué Sankara pour prendre le pouvoir”. “J’ai commis tel ou tel autre crime” pour que les gens sachent qu’il y a une reconnaissance officielle et affirmée de la faute. », pense ce membre-fondateur du cadre « 2 heures pour nous, 2 heures pour Kamita » qui relève par ailleurs que tous les crimes commis sous son règne ne lui sont pas imputables. « Les gens qui ont commis des crimes. Est-ce qu’il faut les imputer à Blaise ? Je pense qu’il y en a même qui purgent leur propre peine (…) Par exemple, François Compaoré est identifié dans l’assassinat de Norbert Zongo, il a ses casseroles judiciaires. Pourquoi Blaise veut devenir responsable des crimes qu’il n’a pas commis ? », s’interroge-t-il dénonçant « une sorte de fuite à sa propre responsabilité » avant de lancer: « Nous demandons à Blaise d’assumer son visage de bourreau »
Pour M. Bayala, « le pardon ce n’est pas une mascarade, il ne se décrète pas. » Pour ce faire, il pense que cela « aurait pu être encore plus intelligent, plus respectueux du peuple burkinabè, que, par exemple, si Blaise est en incapacité de parler ou de se mouvoir, qu’il fasse lire cette lettre par sa fille et que ce soit à son domicile à Ziniaré. »
« Pour voir la sincérité d’une telle démarche, c’est de dire que je demande pardon aux victimes et je me mets à la disposition de la justice et du peuple burkinabè afin que justice soit faite. Cela rend élégante et sincère la démarche », a-t-il soutenu estimant qu’il y a « anguille sous roche avec un tel procédé de pardon. »
Par ailleurs, poursuit-il : « il faut se souvenir que le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) en son sein avec ses deux branches a régulièrement contesté les courriers qui ont été officiellement rendu publics dans les médias donc nous considérons que jusque-là, nous ne pouvons pas authentifier de la capacité de Blaise à rédiger une lettre de ses propres mains et de ses propres facultés au regard de la faiblesse qu’il avait présentée lors de son séjour. »
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
On dirait que vous, .vous ne vivez qu’avec la haine. Si la demande de pardon de BC est sincère, BC n’a plus de problème c’est plutôt vous qui avez des problèmes. Moi si je suis sincère dans ma demande de pardon, vous etes libres de prendre ou de laisser, BC sait que les impardonnables sont toujours là et que seuls ceux ayant une foi inébranlable en Dieu l’accepteront. La veuve de SANKARA aussi est libre de l’accepter ou de le refuser. Certaines veuves burkinabés, savent leur regretté mari, votre mari a été aussi leur bourreau. Pensez, Madame SANKARA aux veuves NEZIEN, SOME, GUEBRE, TIENDREBEOGO, KABORE OUEDRAOGO, SAWADOGO et autres qui n’ont pas eu un procès équitable.Votre mari a déjà répondu de ces crimes devant DIEU. Vous êtes croyante, cette fois ci vous êtes prise au piège du pardon, faites ce que vous en voulez, accepter ce pardon ou le jeter dans la poubelle, vous ferez face à l’éternel au denier jour. Les autres veuves dont leur mari a connu la mort criminelle sous votre Mari, ont peut être déjà pardonné leur bourreau.