Finie l’appellation Barkhane. Place désormais aux « Forces françaises au Sahel ». C’est le nouveau vocable pour désigner les forces françaises qui interviennent dans le sahel, aux côtés de leurs partenaires, dans la lutte contre le terrorisme.
Le mardi 23 mai 2023, le Général Bruno Baratz, qui commande les « Forces françaises au Sahel », selon le vocable actuellement utilisé par l’armée, s’est exprimé sur des médias français, où il a assuré qu’ « il n’y a plus d’opération française au Sahel ». Désormais, selon la nouvelle donne, les militaires français toujours déployés au Sahel seront au service des pays hôtes, en l’occurrence le Niger, principalement, et le Tchad.
Les médias français confient également qu’une réflexion est actuellement en cours avec d’autres pays ouest-africains pour étendre cette présence des forces françaises.
« Manque de transparence »
Les propos du général français suscitent l’indignation des associations Tournons la page et CCFD-Terre solidaire, qui dénoncent un manque de transparence et de débat démocratique.
« En 2023, ce n’est plus possible de maintenir une opération extérieure de la France au Sahel qui ne dit pas son nom. 2 500 soldats, c’est aujourd’hui le plus important déploiement militaire français à l’étranger, c’est plus important que les 500 militaires qui ont été envoyés l’année dernière en Roumanie en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine », a indiqué Robin Guittard, porte-parole du CCFD-Terre solidaire.
« On continue sur les mêmes erreurs, c’est-à-dire de mener une stratégie et une politique française dans cette région sans aucun débat démocratique, sans aucune consultation. On en appelle aussi en fait aux parlementaires français à s’emparer de cette question, questionner l’exécutif qui nous fait des annonces sans informer sur le statut, sur le mandat de ces militaires français. Donc, il est important de remettre du débat public à un moment où il y a un rejet massif de la politique française au Sahel, mais plus largement en Afrique francophone, et qu’il y a bien évidemment un enjeu d’acceptation », a-t-il poursuivi.
En effet, le CCFD-Terre solidaire dénonce « un manque de transparence » et « un manque de redevabilité ». « Après 10 ans d’échec de la politique qui a été menée par la France au Sahel, une des leçons à tirer, c’est que cette politique a été menée entre les quatre murs de l’Élysée, sans que les différentes forces vives démocratiques en France et au Sahel puissent donner leur opinion et puissent rétablir dans une autre direction une politique qui a failli », a ainsi dénoncé, pour conclure, le porte-parole du CCFD-Terre solidaire.
Minute.bf