dimanche 8 septembre 2024
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Lutte antiterrorisme : « Nous sommes toujours à l’introduction ! » ( Capitaine Ibrahim Traoré)

A l’aune du premier anniversaire de sa prise du pouvoir, le Président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré s’est prêté aux questions des journalistes ce vendredi 29 septembre 2023 sur la télévision nationale. Occasion pour le Chef de l’État burkinabè de faire le tour des grandes actions qui ont été entreprises par son gouvernement depuis son accession au pouvoir le 30 septembre 2022.

Interrogé sur la situation sécuritaire actuelle, le Capitaine Ibrahim Traoré a d’abord déploré l’attaque survenue à Koumbri, ayant fait 53 morts. Il a indiqué que des enquêtes sont en cours pour déceler les défaillances qui ont favorisé ce drame. S’il reconnaît que le nombre de morts est élevé, il estime cependant que l’offensive menée sur la localité de Koumbri était une « action audacieuse » en raison du fait que la localité a longtemps été abandonnée et était donc sous contrôle terroriste. « Toutes ces zones où on est absent depuis plusieurs années, il faut y aller. Ça sera des batailles dures, mais il faut qu’on y aille ! », a maintenu le Chef de l’État.

Poursuivant ses propos, le Capitaine Ibrahim Traoré s’est satisfait de ce que la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée depuis sa prise du pouvoir. Il a toutefois indiqué que la guerre au Burkina Faso est toujours dans sa phase introductive. « On est toujours à l’introduction parce que l’équipement qui doit venir, on n’est même pas à 10% d’abord. Nous sommes toujours à l’introduction. Les opérations sont plus aériennes et souvent aéroterrestres. Nous avions beaucoup de soucis. Que ce soit l’effectif, les logistiques, les équipements, ce n’était pas ça. On se disait qu’il y avait de la logistique, des équipements et tout mais on ne voulait pas nous donner. Mais on est arrivé on a constaté que ce n’était pas ça. Il n’y avait rien. Les gens n’ont pas préparé la guerre. Il n’y avait rien dans nos soutes. (…) Il fallait s’équiper. Aujourd’hui, on peut se réjouir. (…) Aujourd’hui aucun groupement ne vient à la portion centrale pour chercher ses moyens. Ils ont tous leurs moyens et ils font leurs opérations. C’est en un an », a rappelé le président.

Il a aussi noté la reprise de plusieurs localités. Mais de ses dires, la communication autour de ces localités reconquises n’est pas dans la strategie communicationnelle de son équipe gouvernementale. « Ceux qui veulent le constater peuvent aller sur le terrain. Il y a des zones aujourd’hui quand vous partez, vous circulez. Donc les gens peuvent aller constater. Mais on ne voudrait pas que les gens s’exposent en se filmant (…) Il n’ya pas cette partie du Burkina où nous ne pouvons pas mettre pieds. Même si demain nous sommes à 100% on va toujours faire des escortes parce que c’est une guérilla, c’est une guerre dans laquelle deux, trois, quatre individus sortent, ils commettent des attaques sur des camions et disparaissent. Donc on va toujours protéger nos itinéraires, nos commerçants et ceux qui se déplacent », a répondu le président à une question des journalistes. A une autre question de savoir s’il est toujours dans la dynamique du tout militaire qu’il a prôné à sa prise du pouvoir, le Capitaine Ibrahim Traoré a répondu que son régime n’est pas dans une logique de tout militaire comme l’on pourrait le penser.

« Nous ne sommes pas dans les armes seules. Nous sommes dans la communication aussi n’est-ce pas ? On a fait comprendre que nous connaissons le problème et que des gens devraient s’abstenir de se lancer dans ces mouvements parce qu’on sait ce qui a amené les gens à rejoindre les camps de ces criminels. On a assez communiqué pour leur dire de se soustraire. On a sensibilisé. Les armes, ça fait partie », a-t-il affirmé.

La question du dialogue avec les groupes armés terroristes est aussi revenu au cours de ce grand entretien. Et sur le sujet, le président de la transition est resté sur sa position de départ qui est que l’on ne peut pas dialoguer avec des personnes que l’on ne connait pas. « On ne les connait pas. On ne les voit que quand ils apparaissent avec les armes. Donc on ne sait pas avec qui on va dialoguer. C’est pour cela qu’on parle sur les antennes pour qu’ils puissent comprendre et déposer les armes », a dit le Chef suprême des armées.

Interrogé sur la question de la cohésion au sein des forces armées nationales, Ibrahim Traoré a invité à prendre la question sous plusieurs angles. « Quand on dit unité, ça fait un. L’armée c’est des unités, on n’avait pas d’unité en tant que tel, juste quelques unités constituées. Il fallait se réorganiser. Aujourd’hui nous avons plusieurs bataillons avec des hommes qui se connaissent très bien, qui travaillent ensemble, la cohésion commence par ça (…) Les problèmes de cohésion, ce ne sont pas des problèmes en tant que tel. C’est des individus qui ne croient pas toujours que nous pouvons aller de nous-mêmes. Quand on a décidé d’arrêter avec certains partenaires, il y a des officiers qui ont carrément écrit. D’autres sont venus nous voir pour dire qu’on ne va pas tenir un mois. Ils sont pessimistes, ils ne croient pas en eux. Donc ces gens vont véhiculer des messages, qu’on ne s’entend pas très bien et tout », a indiqué le président de la transition.

Minute.bf

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