Le monde du cinéma n’a pas été en reste dans la lutte contre la pandémie de la covid-19 au Burkina Faso. En donnant leur accord pour gracieusement diffuser leurs films, les producteurs burkinabè ont contribué à plus de 4 milliards dans la lutte contre la covid-19. Ces chiffres ont été consignés dans un rapport présenté par le Directeur général de la Direction du Cinéma et de l’Audiovisuel (DGCA), Evariste Poda le jeudi 24 septembre 2020 à Ouagadougou, au Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Abdoul Karim Sango.
En réponse à l’appel à la solidarité lancé par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, les producteurs de cinéma ont mis à la disposition de 7 chaines de télévision nationale, « 250 films » pour tenir en haleine les Burkinabè le long du confinement et dans la lutte contre la covid-19 de manière générale. Finalement, « ce sont 195 films (75 longs métrages, 107 courts métrages, 13 séries) » qui ont été diffusés soit « 742 heures 26 minutes 28 secondes », mentionne le rapport de DGCA.
Pour cela, M. Poda a salué l’esprit de solidarité et de « générosité », d’« attachement patriotique » des producteurs burkinabè et la collaboration des chaines de télévision nationale. Des efforts qui ont été sanctionnés par le décernement des attestations de reconnaissance.
Un accompagnement pour une diffusion prioritaire des films burkinabè
Prenant la parole au nom des producteurs, Gaston Kaboré a affirmé à cet effet : « quand l’appel a été lancé, nous avons senti que c’était un moment particulier où on nous sollicitait pour réaffirmer que le cinéma n’est pas seulement un simple divertissement, que c’est aussi un moyen de réappropriation de nos imaginaires, une reprise de contact avec nos réalités sociales, culturelles et je pense que c’est tout cela qui a amené les producteurs à répondre avec enthousiasme et devoir ».
Par ailleurs, le doyen des producteurs comme on l’appelle s’est réjoui de cette initiative, exprimant au nom de ses pairs, la fierté « de rencontrer les publics, les téléspectateurs » au plan national, dans un contexte particulier avant de retenir de tout cela, le fait que le cinéma a toujours été perçu comme « un facteur de socialisation important dans un pays comme le Burkina, terre du FESPACO ».
Aussi, au nom des télévisions qui ont diffusé les 195 films, Evariste Kombary, DG de la RTB s’est dit satisfait de l’initiative qui a permis de « recycler des grands classiques du cinéma burkinabè ». Ce dernier a surtout suggéré au ministère de la culture de collaborer avec les producteurs pour mettre à leur disposition les films nationaux, « même si c’est une fois par an ou tous les deux ans comme le FESPACO ».
Le ministre Sango a essentiellement adressé des remerciements aussi bien, à l’endroit des producteurs que des diffuseurs de films, en réponse à l’appel du président du Faso.
« Merci ! », c’est par ce mot que le ministre de la culture a salué le mérite des acteurs du cinéma, « qui n’ont pas hésité un seul instant à répondre à l’appel du gouvernement » en mettant « gracieusement » leurs productions à la disposition des diffuseurs qui, à leur tour ont mis à disposition « gracieusement leurs espaces » pour accompagner les populations dans la lutte contre la covid-19.
La diffusion des films nationaux, pour le ministre, a permis aux Burkinabè de réapproprier une partie de leur culture, de leur histoire. Et pour ce, M. Sango a réitéré l’engagement du gouvernement à accompagner le secteur du cinéma afin que leurs films soient diffusés prioritairement au profit du public national.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
