Le mercredi 24 avril 2024, a eu lieu, au bureau SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso à Kaya (Centre-Nord), la cérémonie de remise de kits d’installation à 52 jeunes bénéficiaires de la formation professionnelle. Il s’agit de la première phase de la mise en œuvre du projet « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage » qui prévoit à terme de former 200 enfants et jeunes dans le Centre-Nord.
Le Centre-Nord est l’une des régions les plus touchées par l’insécurité au Burkina Faso. Cette situation affecte plus les enfants, les femmes et les jeunes qui constituent la cible privilégiée pour le recrutement forcé et la radicalisation. Fort de ce constat, l’Organisation non-gouvernementale (ONG) SOS Villages d’Enfants, avec l’appui financier du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères (GFFO), par la mise en œuvre du projet « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage » veut apporter sa contribution à la résolution de la problématique de l’enrôlement forcé et de radicalisation des enfants et des jeunes qui est toujours d’actualité. Pour le Directeur national de SOS Villages d’enfants, Sâïrbèterfa Somé dit Maurice, c’est une dynamique de réponse à la question du moment.
« L’Etat burkinabè dans cette situation d’insécurité s’investit dans plusieurs domaines pour répondre à la crise humanitaire et il a besoin d’être accompagné par les ONG et structures humanitaires. C’est dans ce sens que SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso s’est inscrit dans la dynamique enclenchée par l’Etat notamment à travers le ministère en charge de l’Action Humanitaire et aussi celui en charge de la Jeunesse et de l’emploi pour accompagner ces jeunes qui ont malheureusement abandonné leurs localités d’origine pour se réfugier à Kaya et qui ont besoin d’un accompagnement », a-t-il expliqué.
Pour ce faire, 200 jeunes PDI et hôte non-scolarisés (filles comme garçons) bénéficiéront d’un renforcement de compétence entrepreneurial de base courant mars 2024 avant d’être placés auprès des centres d’apprentissage selon leur choix de métier.
La première phase du projet a permis de former 52 jeunes dans 3 des 7 métiers qui répondent aux choix des bénéficiaires, a assuré Rachelle Ouédraogo, la Cheffe du projet. Ces 52 premiers bénéficiaires du projet ont reçu des kits d’installation dont 47 en saponification, 02 en lavage de motos et véhicule et 03 en coiffure homme. D’un coût d’environ neuf millions de F CFA, cette première phase de remise de kits d’installation vise l’autonomisation des jeunes tout en les mettant à l’abri des recrutements forcés et de la radicalisation, a indiqué Rachelle Ouédraogo.
Pour ce qui est du suivi, elle a rassuré que bien avant le démarrage effectif, un forum a été organisé pour mieux expliquer les objectifs du projet aux jeunes et des visites à domicile ont été également effectuées. Elle a, en outre, souligné que des suivis vont démarrer dès la semaine prochaine pour s’assurer du démarrage effectif des activités sur le terrain. Elle a à cet effet invité les bénéficiaires à se mettre au travail pour répondre aux objectifs du projet.
En dehors du volet entrepreneurial dont la formation professionnelle, le projet intervient également dans le domaine de la protection des enfants à travers l’animation des espaces amis des enfants et la dotation en kits d’hygiène, de dignité et de rations alimentaires aux populations déplacées et hôtes affectées par la crise.
Tout cela a été salué par la Directrice régionale en charge de la Jeunesse, de l’Emploi, de la Formation et de l’Insertion professionnelle, Nida Blanche Hien/Traoré.
« C’est un sentiment de satisfaction pour nous car nous avons été du début jusqu’à la fin du processus et nous assistons ce soir à la remise de kits aux jeunes. Nous sommes fiers car cela va permettre de réduire le chômage et permettre l’emploi d’autres jeunes également. Cela rentre en droite ligne avec les objectifs du ministère et nous, en tant que service étatique, allons assurer le suivi même après le projet », s’est-elle satisfaite.
De même, le Directeur régional en charge de l’action humanitaire, Pierre Lompo a réitéré ses remerciements à SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso pour ce précieux acte en faveur de la jeunesse qui ploie sous les effets de l’hydre terroriste.
« C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime ce soir car cette action s’inscrit en droite ligne de la politique du Ministère en charge de l’action humanitaire. Elle permet aux jeunes d’être autonomes à travers l’exercice d’une activité génératrice de revenu », a soutenu M. Lompo.
Pour les premières autorités communales, cette activité est la première qui s’est voulue participative du fait de l’implication de la délégation spéciale de la commune de Kaya. Ils ont tenu à féliciter SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso et inviter les autres partenaires à faire autant. Ils ont manifesté leur disponibilité à accompagner les jeunes pour leur installation dans la ville de Kaya.
Après la remise des kits, la joie se lisait sur les visages des jeunes formés ainsi que de leurs parents qui étaient tous mobilisés pour la circonstance.
« Nous sommes très contents de SOS Villages d’Enfants. Quand je serai de retour, je vais m’investir afin que mon activité puisse me profiter et profiter à ma famille », a rassuré Daouda Ouédraogo, lui qui a été outillé en coiffure homme.
Et à son père de renchérir : « je suis très content de ce que SOS Villages d’Enfants a fait pour nos enfants, ce qui leur permettra d’être autonomes grâce à ces métiers. Je vais mettre l’accent sur les conseils et le suivi de ce que mon fils va faire », a témoigné Ponswendin Ouédraogo, représentant des parents des bénéficiaires.
Rolande Zabré, pour sa part, s’est dite fière pour avoir bénéficier de la formation en saponification : « Nous remercions beaucoup les donateurs (SOS Villages d’Enfants, ndlr) car grâce à eux, nous n’allons plus dépendre d’autres personnes. Nous aimons ce que nous avons choisi comme métier».
Bénéficiaires comme représentants de l’État ont salué cette initiative de SOS villages d’Enfants, une ONG qui œuvre utile pour l’épanouissement des jeunes.
Samdpawendé SAWADOGO/Correspondant
Minute.bf