« Le tabac est la première cause de mortalité évitable dans le monde ». Éviter cette « substance autorisée qui tue », c’est l’objectif que se sont fixé les associations de lutte contre le tabac, le ministère du commerce et celui de la santé qui ont co-organisé une conférence de presse le mardi 25 juin 2019 sur l’implémentation du marquage sanitaire graphique des produits du tabac au Burkina Faso.
Plus de 4800 personnes meurent chaque année au Burkina Faso à cause du tabac. Le tabagisme est reconnu aujourd’hui comme « un problème de santé publique aux conséquences économiques et sociales graves, face auqulles les pouvoirs publics et les organisations internationales comme l’organisation mondiale de la santé (OMS) ne saurait rester insensibles », a informé Johanny K. Nalkessé, Directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes.
Ainsi, des actions ont été menée contre cette substance qui ronge principalement la jeunesse. Les associations de lutte contre le tabac dont Afrique contre le tabac (ACONTA) avait plusieurs fois demandé au gouvernement, spécifiquement au ministère de la santé de faire respecter les textes par l’industrie du tabac au Burkina Faso qui devrait s’exécuter dans l’apposition d’image graphique de sensibilisation sur les paquets et cartouches de cigarettes.
Le 1er juillet prochain, tous doivent se conformer
Aujourd’hui, un grand pas a été fait dans cette lutte. En effet, le 1er janvier dernier, débutait l’implémentation du marquage sanitaire écrit et illustré sur les conditionnements de tabac mis sur le marché au Burkina Faso. A partir du 30 mai 2019, il a été formellement interdit de produire et d’importer pour les fabricants et les entreposeurs agréés, les paquets et les cartouches de cigarettes sans avertissements illustrés et écrits. Le 30 juin 2019, la prochaine étape dans cette lutte, ce sera l’interdiction pour les revendeurs détaillants de vendre au consommateur final les paquets et cartouches de cigarettes sans avertissements illustrés et écrits. A partir du 1er juillet prochain, des contrôles seront menés à tous les stades et les produits ne respectant pas les normes seront saisis et détruits.
Même si c’est une victoire d’étape pour le ministère de la santé et les associations de lutte contre le tabac, des efforts restent encore à faire. Les nouveaux paquets de cigarettes avec des images côtoieront pendant quelques temps, les anciens paquets dans la limite du stock actuellement disponible. Les commerçants sont donc invités à communiquer leur stock restant.
1 à 6 mois d’emprisonnement pour les contrevenants
Tous les contrevants à cette nouvelle mesure dans la commercialisation du tabac subiront la rigueur de la loi. Ils encourent une peine d’emprisonnement de 1 à 6 mois avec le paiement d’une amende allant d’un à cinq millions de francs CFA.
Le coordonnateur de ACONTA, Salif Nikiema s’est réjoui de l’aboutissement de la lutte menée contre le tabagisme. C’est une victoire d’étape et ACONTA continuera son rôle de veille dans la sensibilisation aux effets néfastes du tabagisme, a-t-il assuré avant de rappeler aux industriels et commerçants des produits du tabac que la cohabitation voulue par le ministère de la santé entre ancien et nouveau paquet de cigarette « ne sera pas longue », puisque, selon ses explications, ces derniers auraient été avertis depuis décembre 2018 et devraient s’exécuter il y a de cela 6 mois.
Armand Kinda
Minute.bf