L’Union Police nationale (UNAPOL) pleure ses frères d’armes tombés à Barsalogo dans l’exercice de leur fonction. Mais, le syndicat des policiers pense que l’heure est plutôt « aux enseignements et aux responsabilité », invitant les policiers à « prendre leur destin en main ».
Le monde policier est sous le choc de la perte de 11 de ses camarades dans une embuscade tendue par des terroristes sur l’axe Barsalogo-Foubé le lundi 21 juin 2021. Même si 7 policiers ont été retrouvés (bilan officiel), après cet attaque, 3 autres sont toujours portés disparus. Pis, 2 autres soldats de l’équipe de recherche déployée pour retrouver les portés disparus vont perdre la vie après que leur monture ait heurté un engin explosif.
De quoi provoquer la colère de l’UNAPOL, qui condamne « la barbarie et l’ignominie de ces actes inqualifiables ». C’est également le lieu pour le syndicat des policiers de présenter « ses sincères condoléances aux familles éplorées et de souhaiter « prompt rétablissement aux blessés ».
Mais, « après les émotions, place aux enseignements et aux responsabilités », s’est positionné l’UNAPOL avant de s’interroger : « l’axe Barsalogo-Yirgou étant notoirement reconnu pour sa dangerosité, comment peut-on y envoyer des hommes sans un armement à la hauteur du défi ? »
Et au syndicat des policiers de poursuivre : « certains observateurs ont relevé le caractère suicidaire de telles missions et d’autres ont même douté de la conscience des agents » avant de se questionner à nouveau : « qu’a fait le ministre de la sécurité pour que les hommes aient le matériel adéquat ? » A cette interrogation, « rien ! », déplore l’UNAPOL pour qui c’est « bien au contraire, sa passivité, et même sa complicité (le ministre de la sécurité), qui ont permis que des armes pourtant commandées pour la police nationale ne lui parvient pas ».
L’UNAPOL en veut également à la hiérarchie des agents. « Qu’à fait la hiérarchie des agents pour que ces aventures suicidaires n’aient pas cours ? », s’interroge-t-elle avant de répondre là encore « rien du tout ! Au risque de mettre en jeu leur poste ».
Enfin, c’est au gouvernement que le syndicat des policiers s’en prend. « Qu’à fait le gouvernement lorsque la mauvaise volonté du Ministre de la Sécurité a été reconnue de notoriété publique et que l’UNAPOL l’invitait incessamment à mettre un terme aux considérations puériles pour recalibrer les instruments de combats des policiers qui sont engagés dans la lutte ? », se demande l’UNAPOL avant de déplorer « encore rien! »
Partant, « les policiers doivent prendre leur destin en main en opérant des choix et en les assumant », a clairement notifié l’UNAPOL qui convie dans la foulée ses délégués des 13 régions à une large concertation, dès le jeudi 1er juillet 2021 à son siège à 8h00.
Minute.bf