Le gouvernement burkinabè a organisé une conférence de presse ce mardi 15 juin 2021 à Ouagadougou autour de l’initiative présidentielle : « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour ». Cette conférence a été co-animée par Salifou Ouédraogo, Ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation ainsi que ses collègues ministres de l’éducation, de la santé et des ressources animales.
« Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour », c’est l’objectif principal du gouvernement. En conférence de presse ce mardi, les différents ministres qui interviennent dans chaine de la réalisation de cet objectif ont décliné aux journalistes, les différentes stratégies qui permettront d’atteindre cet objectif, dans un contexte marqué par un déficit alimentaire dans certains ménages du Burkina Faso.
A l’entame, le Ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo a expliqué qu’au regarde des difficultés économiques de nombreux ménages qui se traduisent aussi par un déficit alimentaire qui impacte fortement la croissance des plus jeunes et surtout leurs performances scolaires, « l’état et ses partenaires déploient des efforts afin d’accompagner le système scolaire avec des cantines ».

En effet, selon ses explications, le fonctionnement des cantines scolaires a montré beaucoup de limites, parmi lesquelles, « les insuffisances dans la qualité, la disponibilité et la diversité des repas, mais aussi la gouvernance même du dispositif ». C’est face à ce constat et dans la nécessité d’une bonne alimentation, « facteur d’amélioration des performances scolaires », que l’initiative « d’assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour » a été initiée en 2019. A travers cette initiative, le Burkina Faso entend « améliorer la disponibilité des denrées alimentaires pour un approvisionnement optimal des cantines scolaires ; améliorer les revenus des ménages en état de précarité alimentaire ; améliorer la valeur nutritionnelle des menus en milieu scolaire par la diversification des aliments qui les composent et améliorer la gouvernance des cantines scolaires ».
Cette initiative est « innovante » dans la mesure où elle établit un lien formel entre les cantines scolaires et la production endogène de denrées alimentaires, répondant ainsi au concept « Consommons burkinabè », a rassuré le ministre Ouédraogo, notant que le développement de la production agricole qui en découlera, permettra d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et les performances scolaires, et de lutter efficacement contre la pauvreté notamment dans les zones rurales.
« Dans cette nouvelle vision, le parent d’élève, producteur de denrées alimentaires, sera fournisseur de la cantine scolaire de son enfant. Une implication avec une double portée. En plus de pouvoir écouler aisément sa production et améliorer ses revenus, il donne l’assurance à son enfant d’avoir au moins un repas équilibré par jour. L’enseignant aura donc un élève dans de meilleures dispositions d’esprit pour apprendre », a fait comprendre le Ministre en charge de l’agriculture.

Les élèves seront déparasités…
Le coût total de l’initiative, à en croire le ministre, s’élève à 488 297 250 000 FCFA et le financement sera assuré à hauteur de 52% par le budget de l’Etat, 47 % par les Partenaires techniques et financiers, ONG et Associations de développement et 1% par les bénéficiaires (communes et communautés de base).
Le Ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, a pour sa part, indiqué que l’intervention de son département dans cette initiative portera sur le suivi, sur le plan sanitaire, de l’état nutritionnel des élèves. A cet effet, les élèves seront déparasités sur le terrain et « le ministère de la Santé veillera à la conception des menus pour que les repas soient équilibrés et apportent plus de nutriments aux élèves », a-t-il conclure.
Quant au ministère des Ressources animales et halieutiques, son apport se fera sur quatre produits à savoir le lait, la volaille, le poisson et le miel. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre Modeste Yerbanga. Dans la mise en œuvre, il s’agira, explique-t-il, « de doter les ménages de kits pour la production de ces produits ».
En fin, Stanislas Ouaro, Ministre chargé de l’Education nationale a d’abord appelé les populations à ne pas confondre les cantines scolaires et l’initiative présidentielle. Il a précisé que la cantine scolaire participe au développement de cette initiative qui, confie-t-il, « permettra de mieux organiser la gouvernance des cantines scolaires qui vont rester et renforcer pour plus de performance ».
Boureima Ouédraogo (Stagiaire)
Minute.bf