Les membres de l’Association pour le développement socio-économique de Mansila (ADSEM) ont affirmé, face à la presse ce dimanche 29 août 2021, que les populations de Mansila vivent dans la famine depuis plusieurs mois.
« Depuis décembre 2020, les populations ne disposent plus de vivres parce que leurs greniers ont été vandalisés (par les terroristes, ndlr), les marchés fermés, le transport interrompu, les réseaux de communication abîmés », ont confié les conférenciers, ressortissants de Mansila réunis autour de l’ADSEM, ajoutant que « par manque de vivres, la majorité des familles se nourrit exclusivement de feuilles et d’herbes commestibles ».
Selon les conférenciers, « la famine sévit gravement à Mansila » des « pertes en vies humaines » sont déjà enregistrées. « Des centaines de femmes quittent Mansila avec leurs bébés en abandonnant le reste de la famille. C’est le cas du 21 août 2021 ou un groupe de 47 personnes dont 30 femmes et 17 enfants ont pris la route à la recherche de quoi se nourrir. Malheureusement, suite à la faim, dame B.N., mère de 4 enfants, a succombé le 25 août dernier », révèlent les conférenciers.
« Cette dame est décédée, non par balles des terroristes, mais de faim. Elle s’est écroulée en chemin. Sa coépouse a voulu la secourir, mais la bonne dame était déjà à bout de ses forces. Avant de rendre l’âme, elle a dit ses derniers mots à ses enfants (adolescents 6-7ans) », confie Hamadou Ly, membre du bureau exécutif de l’ADSEM, qui appelle les bonnes volontés à mobiliser « de l’aide pour les enfants de cette dame ».
« Mansila est en train de disparaître. Mansila se meurt », alerte Abdourahim Barry, Secretaire général adjoint, le principal conférencier du jour, qui appelle à soutenir les populations afin qu’elles puissent « renouer avec leur dignité « .
A l’entendre, les populations manquent aussi d’eau potable. Ces populations, confie M. Barry, sont donc obligées de « consommer des eaux sales probablement contaminées par des cadavres d’humains et d’animaux ».
Au plan sanitaire, les conférenciers notent « une insuffisance de personnel soignant et de médicaments (…). Le dépôt pharmaceutique manque presque de tout, aucune possibilité d’évacuer un malade. Les déplacés venus des villages voisins vivent dans des conditions d’hygiène très mauvaises ». Face à cette situation, les membres de l’ADSEM disent « redouter une épidémie ».
Les conférenciers ont poussé un « cri de désespoir », en appellant le gouvernement à « ouvrir les voies d’accès à Mansila, ou à défaut, aider les populations de quitter Mansila ».
Minute.bf
Merci pour cette initiative citoyenne d information et d enterpellation