samedi 23 novembre 2024
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Marche pour le départ de la France du Burkina : le M30 Naaba Wobgo « satisfait » de la première étape

Le Mouvement M30 Naaba Wobgo était face à la presse le vendredi 19 août 2022 pour faire le bilan d’étape de la « lutte engagée pour la libération du Burkina des griffes de la France ». Yeli Monique Kam et ses camarades ont noté un bilan « satisfaisant » de la première étape de leur lutte.

Le 30 juillet dernier, le Mouvement M30 Naaba Wobgo était porté sur les fonds baptismaux pour « lutter contre la domination française au Burkina ». Le 12 août 2022, une première marche a été organisée pour demander « le départ de Luc Hallade », ambassadeur français au Burkina. Une marche qui était « interdite pour motif que le lieu choisi, à l’ambassade de France est sensible et des risques de troubles à l’ordre public ». Ladite marche avait alors été « réprimée » par la Brigade anticriminelle (BAC). Chose que ne comprend pas le M30 Naaba Wobgo, car pour ses membres, « une marche ou une manifestation publique est un acte légal, c’est-à-dire conforme à la loi. Elle n’est pas un acte illégal ou interdit par la loi. L’acte administratif de la mairie n’a pas pour objet de remettre en cause le décret qui est un droit constitutionnel, mais d’encadrer l’activité pour garantir le maintien de l’ordre public ».

Ainsi, le M30 Naaba Wobgo « condamne fermement cette répression violente et les velléités de privation de libertés au Burkina Faso ». Mais le Mouvement n’entend pas baisser le bras. « Nous avons la conviction que notre lutte est noble et est la voie idoine de retour de la sécurité, la paix, la stabilité et le développement endogène dans notre pays », est convaincu Yeli Monique Kam, coordonnatrice du M30 Naaba Wobgo. Le Mouvement reste donc ferme sur sa volonté de voir « le départ pur et simple de l’ambassadeur Luc Hallade ; l’abolition des accords léonins et le démantèlement du détachement militaire de Kamboinsin, la fin de l’expertise technique de la France et le retrait des assistants et coopérants de nos institutions ».

Lire aussi : Burkina : Des marcheurs demandent le départ de l’ambassadeur de France

Yeli Monique Kam, Coordonnatrice du M30 Naaba Wobgo a encore dénoncé les accords signés entre le Burkina Faso et la France

En définitive, note Yeli Monique Kam, le Mouvement Naaba Wobgo termine « cette première étape non sans difficulté mais avec une note de satisfaction » en ce sens que « la masse populaire vient de prendre conscience que des accords, assistants et coopérants français ont aliéné, dévoyé et sabordé toutes nos politiques de développement en exposant plus de la moitié de la population à la misère abjecte et aux conflits ; la parole est maintenant libérée sur la problématique de la politique étrangère de la France ; les arènes publiques, politiques, juridiques, institutionnelles nationales et internationales seront désormais obligées d’adresser la problématique des accords de coopération avec la France et enfin que la graine de la libération du Burkina Faso a été définitivement semée dans les consciences et pour une des rares fois, dans le fond, une manifestation de dénonciation de la politique française est débat dans nos parquets ».

Pour Yeli Monique Kam, « on ne peut pas quitter un maître pour aller vers un autre maître ». Donc, dans la diversification des partenariats, le M30 Naaba Wobgo est plutôt « pro-africain ». Yeli Monique Kam précise en sus que « leur force, c’est l’information ». « Notre force c’est l’information. Nous ne sommes plus dans l’obscurité. C’est cela notre force. Que chacun aille à la vraie information. L’information devient la connaissance et c’est elle qui devient la force. Ce n’est pas de la propagande », a-t-elle expliqué, avant de renchérir que, « ceux qui nous ont dominés hier, c’est parce que nous étions dans l’obscurité. Aujourd’hui nous sommes dans la lumière. Si nous sommes 20 millions à dénoncer, personne ne peut nous faire taire».

Lire aussi : Manif à Ouagadougou : Yeli Monique Kam trouve refuge au palais de justice

A cet effet, le M30 Naaba Wobgo, qui constitue « ce bataillon de femmes et d’hommes en marche vers la liberté et la Refondation d’une nouvelle République du Burkina Faso », entend ester en justice tous les actes administratifs de la commune de Ouagadougou ». Une pétition est également lancée par ce Mouvement pour collecter des signatures afin de déposer « une plainte de dénonciation publique du caractère léonin et de violation des droits du peuple burkinabè en demande de l’abolition pure et simple des accords ». Une autre pétition sera déposée à l’ONU pour dénonciation du « non-respect par elle de sa Résolution 1514 d’octroi de l’indépendance complète aux peuples indépendants d’exercer leur Souveraineté ».

Mathias Kam
Minute.bf

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