dimanche 24 novembre 2024
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Mariage d’enfants au Burkina : Dans l’univers des filles recueillies au centre Maria Goretti de Kaya

Au Burkina Faso, 52 % des filles sont données en mariage avant l’âge de 18 ans. En 2023, le pays compte 2,8 millions d’enfants mariées, dont 548 200 avant l’âge de 15 ans. Ces chiffres de l’UNICEF témoignent de l’ampleur de ce phénomène au Pays des hommes intègres. En dépit des actions de sensibilisation menées pour son éradication, la pratique a la peau dure dans certaines campagnes et villes du pays. Ces dernières années, elle est allée encore plus grandissante en raison de la crise sécuritaire. Pour lever un coin de voile sur l’ampleur du phénomène dans la région du Centre-nord, nous sommes allés au contact des filles victimes de cette pratique, recueillies dans le centre Maria Goretti de Kaya.

On parle de mariage d’enfants quand un enfant, de sexe masculin ou feminin, est donné en mariage avant l’âge de 18 ans. Au Burkina Faso, le code des personnes et de la famille fixe l’âge légal du mariage à 20 ans pour les hommes et 17 ans minimum pour les femmes. Toutefois, le code permet exceptionnellement aux filles de se marier à 15 ans « à condition qu’un tribunal soit d’accord et que les deux partenaires y consentent ». Mais dans bien des contrées, cette dernière condition n’est pas respectée. Les filles sont données en mariage avant l’âge de 17 ans et même souvent, avant les 15 ans, sans leur consentement, contre leur gré. Pour s’en apercevoir, il faut se rendre au foyer Sainte Maria Goretti de Kaya.

C’est ce que nous faisons, en cette soirée du 17 novembre 2023. Ce centre, créé en 1952, a la particularité d’être un refuge pour les filles ayant échappé aux mariages forcés et précoces. Nous y débarquons autour de 14h. A cette heure, quelques jeunes filles sont assises à l’entrée du centre. Certaines sont installées sur des métiers à tisser, d’autres sont occupées à préparer du jus de Bissap. Elles sont des pensionnaires du foyer. L’une d’elle nous accueille et nous introduit auprès de la Sœur supérieure, Véronique Kansono. C’est elle l’intendante du centre. Vous l’aurez deviné, le foyer Maria Goretti est une initiative du Diocèse de Kaya. Après quelques minutes d’échanges avec la Sœur Kansono, nous avons autorisation pour pénétrer le monde de ces filles.

Mariée à un homme de 50 ans à ses 16 ans, elle a voulu se suicider…

Rosine O. (Nom d’emprunt ) fait partie des pensionnaires du centre Maria Goretti. Originaire de Palsègué, un village de la commune rurale de Pissila dans la province du Sanmatenga, elle a fui son village nuitamment pour échapper à une union à laquelle l’avait contrainte son père. Élève en classe de CM2 au moment des faits, elle n’avait que 16 ans quand sa mère l’a informée un matin, qu’elle irait rejoindre bientôt le domicile de son époux, un homme de 50 ans, marié à une femme et père de « 05 grands enfants ». Elle venait pourtant d’obtenir le Certificat d’études primaires (CEP). « Je suis partie dans la cour de mon mari. Mais je n’y ai passé que 09 jours. C’est la veille de mon mariage que j’ai fui, à 03h du matin, pour rallier Pissila. Je suis allée à la catéchèse de Pissila. J’y ai passé trois jours avant que les sœurs ne m’aident à rallier ce centre ici à Kaya », explique Rosine qui se demande encore Jusque-là, les raisons pour lesquelles ses géniteurs ont bien voulu interrompre si tôt son cursus scolaire pour l’unir à un homme dont l’âge dépasse celui de son père, lui-même.

Rosine ( nom d’emprunt ) a été donnée en mariage à un homme de 50 ans alors qu’elle n’avait que 16 ans

La jeune fille dit s’interroger encore plus sur l’attitude de sa mère restée passive, mais aussi, consentante à l’idée de son union avec le vieil homme. « Ma maman même était d’accord pour le mariage. Même comme je ne voulais pas, c’est elle qui m’a encouragé à aller dans la cour de mon mari. Elle disait qu’il fallait que je suive la décision de mon père et que si je refuse, ils vont me bannir de la famille et du village », confie-t-elle.

Désespérée, mais surtout désemparée, elle confie avoir pensé souvent au pire ( se donner la mort, ndlr), quand elle a rejoint le domicile de son mari. « Quand j’étais chez lui, je passais mon temps à pleurer. Certaines nuits, je voulais même me suicider », lâche-t-elle les yeux embués de larmes.

Au foyer Sainte Maria Goretti, Rosine a pu reprendre le chemin de l’école. Aujourd’hui, du haut de ses 18 ans, elle fait la classe de 5e. Mais, même deux années après les évènements, sa famille ne lui a toujours pas pardonné son acte, une « trahison » selon les gens de son village. Elle n’est pas encore autorisée à retourner à Palsègué et est interdite d’adresser la parole aux membres de sa famille. Elle confie que même sa génitrice ne lui parle pas. « La dernière fois que je l’ai appelée, elle m’a dit que tant que je ne reviens pas dans la cour de mon mari, de considérer que je n’ai plus de famille, ni de mère ni de père. Elle dit que si je m’entête, quelque chose va m’arriver. Ma maman dit que je leur ai mis la honte. Que toutes les filles de mon âge ont accepté les mariages au village sauf moi. Elle dit que je suis un mauvais exemple et qu’elle-même a été mariée à mon âge », nous révèle Rosine, la tête baissée, le regard triste. Ainsi, aujourd’hui, la jeune fille n’a de famille que les sœurs intendantes du centre Maria Goretti et les autres pensionnaires avec lesquelles elle partage son quotidien.

Lire aussi : Lutte contre le mariage d’enfants au Burkina : Des journalistes et communicateurs font le constat sur le terrain

Toutefois, en dépit de son chagrin, elle dit nourrir l’espoir qu’un jour, ses parents reviendront à de meilleurs sentiments envers elle. En attendant ce jour, elle redouble d’ardeur à l’école pour se donner toutes les chances de réaliser son rêve de « devenir infirmière ».

Dans cette vidéo, Rosine lance un cri de cœur à l’ensemble de la population burkinabè ⤵️

Bannie de la famille et du village…

Comme Rosine, Alima S. ( nom d’emprunt ) est aussi pensionnaire du foyer Sainte Maria Goretti de Kaya. Originaire d’un village de Tougouri, elle a été donnée en mariage après le décès de son père, à un homme de 45 ans. C’était en 2021. Elle n’avait alors que 14 ans. « Après le décès de mon père, mon demi-frère qui est notre aîné, a coutumièrement épousé ma maman. Il est donc devenu le chef de famille. Il a dit à ma mère que si on me laisse poursuivre l’école, ils ne pourront plus me récupérer après pour donner en mariage. On était en plein milieu de l’année scolaire quand il m’a retirée de l’école. Lorsque le directeur de notre école a appris cela, il est venu lui demander pardon pour qu’il me laisse au moins avoir le CEP. Il a accepté et c’est ainsi que j’ai pu passer l’examen. Mais après cela, il m’a retirée de l’école pour le mariage », raconte Alima de son histoire.

Alima (nom d’emprunt) a été promise à un leader Koglweogo à ses 14 ans

Elle ajoute que pendant que sa famille préparait son mariage, son futur époux, un chef Koglwéogo (un groupe d’autodéfense au Burkina Faso, ndlr) lui a affecté un jeune homme pour assurer sa garde nuits et jours, par crainte qu’elle ne s’enfuie avant les épousailles. Alima était donc surveillée où qu’elle aille, même jusqu’aux portes des toilettes. Mais personne n’osait compatir à sa situation. Même pas sa mère qui craignait aussi des représailles, non seulement de la part du chef de famille, mais aussi de l’homme à qui elle était promise. Des dires de la jeune fille, celui à qui elle était promise était un homme craint et vénéré dans la communauté. « Des gens compatissait à ma situation mais ils ne pouvaient rien dire. Celui a qui on m’a unie était le leader du groupe Koglwéogo de notre village. Tout le monde le craignait et le respectait. On disait de lui qu’il avait des pouvoirs surnaturels. Donc les gens ne voulaient même pas m’approcher de peur qu’on dise après que c’est eux qui m’ont aidée à m’enfuir », lâche-t-elle tristement. Pour fuir son village, Alima a dû user de stratégie. C’est à la faveur d’une activité au champ en pleine nuit, qu’elle a pu s’échapper. Il était 22h quand elle a réussi à s’éclipser du groupe avec lequel elle était. Elle confie avoir parcouru une quarantaine de kilomètres à pieds avant d’atteindre Tougouri à 4h du matin. Là-bas, elle affirme avoir fait la connaissance d’une vieille dame qui l’a référée au centre Maria Goretti de Kaya.

À son arrivée au centre, avec l’aide des premières responsables, Alima a pu faire la classe de 6e bien que l’année scolaire était déjà très avancée. Aujourd’hui en classe de 5e, elle nourrit l’ambition de devenir sage-femme. Mais, si l’effet du temps à fait baisser les tensions avec certains membres de sa famille, notamment sa mère, ce n’est toujours pas le cas avec son demi-frère ainé. Selon la jeune fille, ce dernier juge avoir été humilié. Il a donc coupé tout contact avec elle. « Quand je l’appelle et qu’il entend ma voix, il raccroche le téléphone. Jusqu’à présent, il ne m’adresse pas la parole. Il dit que je suis une rebelle et que j’ai mis la honte sur la famille », nous confie-t-elle.

Victime d’une situation qu’elle n’a jamais souhaitée, la jeune fille de 16 ans a saisi l’occasion de notre micro, pour lancer un cri de cœur à sa famille et à l’ensemble de la communauté burkinabè sur le danger du mariage des enfants. Elle appelle aussi les autorités en charge de la question à maximiser la sensibilisation au profit des populations des zones rurales.

Voir le message d’Alima dans la vidéo ci-dessous ⤵️

Des plaies difficiles à panser…

Des témoignages comme ceux de Rosine et Alima sont légions dans la région du Centre – nord et partout au Burkina Faso. Le foyer Sainte Maria Goretti de Kaya abrite actuellement à lui seul, 110 jeunes filles ayant échappé à des mariages précoces scellés contre leur volonté. Selon Véronique Kansono, Sœur de l’Immaculée conception de Ouagadougou (SICO), responsable du centre, ces filles viennent de plusieurs provinces du Burkina Faso notamment le Sanmatenga, le Namentenga, le Sourou, le Passoré, le Ganzourgou et même la Tapoa. Elle indique que la plupart de ces filles sont arrivées dans le centre, avec des traumatismes à la fois physiques et psychiques dus à la maltraitance qu’elles ont subie soit de la part de leurs familles soit au domicile de leurs époux.

Sœur Véronique Kansono, Sœur de l’Immaculée conception de Ouagadougou (SICO), responsable du centre Sainte Maria Goretti de Kaya

« Quand elles arrivent ici, ces filles sont blessées sur tous les plans, physique, moral et surtout psychique. Physique, parce que quand ces filles arrivent chez leurs maris coutumiers, le mariage est déjà consommé, donc elles ne peuvent pas dire non à leur monsieur. Il y a des filles même qu’on traîne comme des chiens devant leur co-épouses pour qu’elles rentrent dans la case du mari. Même si elles crient, les voisins restent sourds, personne ne vole à leur secours. Donc quand elles arrivent à s’échapper, il y a des filles qui arrivent blessées. Elles sont souvent même malades mais n’osent pas en parler parce que ça touche à leur intimité », a confié le sœur Kansono.

Selon ses explications, le centre fait en sorte que ces filles, une fois arrivées, soient suivies sur le plan sanitaire et psychologique. Un médecin et un psychologue sont commis à cette tâche. Ainsi, avec l’accompagnement de ces personnes, les filles parviennent à se rétablir de leurs « blessures » avec le temps. Toutefois, a entendre la première responsable du centre, certaines blessures sont si profondes qu’elles résistent même à l’effet du temps et des soins. C’est la situation, dit-elle, de certaines filles qui ont vécu des évènements si traumatisantes que même plusieurs mois après, elles ont toujours du mal à se rétablir. « On a des filles qui ont dormi un mois dans la brousse, sur des tombes, dans les arbres, avant d’arriver ici. Elles vivaient des feuilles des arbres et buvaient l’eau des marigots. En plus des problèmes psychologiques qu’elles ont, elles arrivent ici les pieds tout enflés. Pour aider ce genre de filles à sortir de la souffrance c’est très difficile. Ça met du temps », nous raconte l’intendante.

Le pire, déplore-t-elle, c’est que la situation des mariages d’enfants s’est aggravée avec la situation sécuritaire. La pauvreté des familles, exacerbée par le déplacement des populations en raison de la crise, complique davantage la situation des jeunes filles. Considérant que leurs filles sont des charges supplémentaires, les parents les confient au premier venu pour peu qu’il propose une petite somme d’argent et quelques présents. Aux dires de la sœur, la situation a contribué à augmenter le nombre des filles du centre. « Il y a des moments où en l’espace d’un mois, on peut recevoir au moins 30 filles. Les parents voient les filles comme des charges dont il vaut mieux s’en libérer. Les garçons eux, ça va. Ils se disent que si le garçon est là et qu’il va à l’école, à un moment donné, il peut être utile. Mais les filles, ce n’est pas le cas », déplore l’intendante du centre.

Lire aussi ➡️ Burkina : 52% des filles sont données en mariage avant l’âge de 18 ans (Save the Children)

Le centre accueille actuellement plus de 110 filles victimes de mariages forcés

Dans cette situation, s’il y a bien une chose que Soeur Kansono dit déplorer en plus de la pratique elle-même, c’est la non-application des dispositions légales qui existent présentement au Burkina Faso. Pour elle, une application effective de la loi permettrait de réduire considérablement le phénomène. « Si la loi était vraiment appliquée, je pense qu’au niveau de Kaya ici, l’effectif de ce foyer allait baisser. Parce que si on faisait comprendre au parents que c’est interdit ce qu’ils font, ils allaient abandonner la pratique. Une fois, on est allé a une formation avec les chefs coutumiers. Eux, ils disaient que quand ils s’agit de mariage forcé, il est préférable que l’action sociale et la justice leur laissent gérer ça. C’est vrai que dans les temps, c’était ainsi, mais aujourd’hui, même les décisions des chefs coutumiers ne sont pas respectées par les parents. Même quand le chef coutumier arrive à faire la médiation, les parents passent outre pour faire partir l’enfant chez son mari. Si cette loi était vraiment appliquée, on allait sauver pas mal de filles », pense la sœur supérieure qui appelle les premières autorités à intensifier les actions pour lutter contre le phénomène, surtout en ces temps de crises securitaire et humanitaire. La lutte doit, selon elle, passer par un accroissement de la sensibilisation mais aussi par l’application de la législation en la matière à travers la répression. Parlant justement de sensibilisation, elle dit saluer les actions d’ONGs comme Save the children, qui ne cessent de multiplier les actions dans le centre-nord, en vue de l’éradication du phénomène.

Save the children à la rescousse…

Dans la lutte contre le mariage des enfants, l’ONG Save the children mène en effet, depuis maintenant plusieurs années, des actions dans les différentes régions du Burkina Faso. Au Centre-nord où la pratique est fortement répandue, des équipes de Save the children parcourent les campagnes pour sensibiliser les populations aux conséquences des unions précoces de leurs enfants. Selon Hassimi Zouré, Coordinateur médias et communication à Save the children Burkina Faso, l’organisation développe non seulement des actions de prévention, mais aussi de prise en charge des enfants victimes du phénomène. En plus de cela, elle mène aussi, à l’en croire, plusieurs actions de plaidoyer auprès des autorités étatiques pour la prise de mesures dissuasives en vue de l’éradication de cette pratique au Burkina Faso. « En terme de prévention, nous faisons la sensibilisation auprès des communautés, des parents, sur les conséquences de cette pratique. Nous menons aussi des plaidoyers auprès des leaders coutumiers et religieux sur la question. Nous organisons aussi des causeries-débats, des activités culturelles au niveau des villages, des causeries-radios, des théâtres – forum au profit des populations pour les sensibiliser et obtenir des résultats satisfaisants. Nos actions de plaidoyer sont aussi orientées vers les décideurs pour les inciter à plus de mesures, à plus de lois en vue de dissuader les personnes qui seront tentées de s’adonner à cette pratique. En matière de prise en charge, nous travaillons avec de nombreux partenaires comme le centre Maria Goretti, qui, accueille et essaye d’appuyer ces jeunes filles victimes en terme de prise en charge psycho-sociale, d’éducation, de formation sur des métiers de réinsertion sociale », a-t-il expliqué.

Hassimi Zouré, Coordinateur médias et communication à Save the children Burkina Faso

De ses dires, les plaidoyers de Save the children auprès des autorités portent actuellement sur la révision du code des personnes et de la famille (CPF). A l’entendre, l’actuel code des personnes et de la famille qui fixe l’âge légal du mariage à 20 ans pour les hommes et 17 ans minimum pour les femmes avec une exception de 15 ans pour les filles, est assez permissif et ne permet pas de décourager la pratique.

L’ONG travaille donc, de concert avec l’Etat burkinabè et d’autres partenaires, à réviser l’actuel CPF de sorte à ce que l’âge minimum pour le mariage soit fixé à 18 ans aussi bien pour les jeunes filles que pour les jeunes garçons. « Actuellement ce n’est pas le cas. Le code permet aux jeunes filles de se marier à 17 ans et même dans des situations exceptionnelles à 15 ans. Pour nous, c’est du mariage d’enfants, mais le code cautionne cela. Donc, le but de Save the children est de demander à toutes nos autorités, qu’elles soient politiques, coutumières, religieuses, de faire en sorte que les enfants atteignent l’âge de la majorité qui est de 18 ans avant le mariage », a confié M. Zouré.

Lire aussi: Burkina : Des filles plaident pour la fixation de l’âge minimum du mariage à 18 ans

L’insécurité, un autre facteur à risques

L’autre facteur qui contribue à accentuer le mariage des enfants au Burkina Faso, en plus de cette permissivité de la loi, c’est l’insécurité. La crise sécuritaire avec son corollaire de paupérisation des populations constitue ces dernières années un véritable accélérateur du phénomène. Dans un contexte où les familles sont contraintes de tout abandonner pour fuir leurs villages, la fille devient une charge dont il faut se débarrasser. Pis, elles sont une monnaie d’échange que le chef de famille livre au premier venu, pour peu qu’il propose quelques espèces sonnante et trébuchante. C’est la nouvelle réalité à laquelle est confrontée l’ONG Save the Children Burkina Faso.

Selon la Conseillère technique genre de cette ONG, Sylvie Valian/Zoundi, les données en matière de mariage d’enfants sont allées crescendo depuis la survenue de la crise sécuritaire au Burkina Faso. « Bien que nous ne nous disposons pas d’une étude réalisée sur l’ensemble du territoire, les données que nous avons au niveau du cluster Protection de l’enfant révèlent que la situation d’insécurité favorise les risques de mariage d’enfants. Surtout que la majeure partie des personnes déplacées internes est constituée de femmes et d’enfants, lorsque les moyens de subsistance s’amenuisent et que les charges augmentent, cela constitue les risques de mariage d’enfants. Quand les écoles sont fermées et que les filles ne vont plus à l’école, cela également constitue un risque de mariage d’enfants. Lorsqu’il y a un prétendant juste un peu nanti qui peut aider la famille à subvenir aux charges, la fille est très vite donnée en mariage », regrette-t-elle.

Voir la réaction de Sylvie Valian/Zoundi ici ⬇️

Cette situation pose la nécessité travailler, selon Mme Zoundi, à la sensibilisation et à l’accompagnement des familles déplacées internes. Dans ce sens, Save the Children déroule actuellement, à l’en croire, une serie de programme sur les sites PDI des huit régions dans lesquelle elle est représentée.

« Nous travaillons à ce que les besoins essentiels, c’est-à-dire la nourriture, le logement, soient disponibles pour ces populations-là. Nous travaillons également à offrir à ces enfants, une éducation en situation d’urgence à travers des programmes que nous avons dans ce secteur. Nous accompagnons les écoles également dans ce sens à travers la construction d’espaces temporaires d’apprentissage pour faire en sorte que les enfants déplacés puissent aussi bénéficier de leur droit à l’éducation », a-t-elle expliqué.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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