Les débats dans le cadre du procès opposant la Confédération générale du Travail du Burkina Faso (CGT-B) à l’écrivain Adama Amadé Siguiré continuent du côté du TGI Ouaga 1. La parole est toujours à la partie civile pour sa plaidoirie.
Dans son allocution, Me Prosper Farama a regretté le fait que « le prévenu persiste dans son erreur ». Pour lui, les actions de M. Siguiré visent ses intérêts personnels et non ceux de la transition. « On peut bien commettre des erreurs, mais quand on persiste cela devient diabolique. Et le diable n’a pas sa place dans la société. S’il y a un combat que Adama Siguiré mène c’est pour ses intérêts et non ceux du pays. Il contredit même l’acte fondamental de la transition qui prévoit la liberté des citoyens. En quelle qualité peut-il s’auto-proclamer patriote plus que les autres? Mais c’est son droit. Sauf qu’il s’arroge des droits qu’il refuse aux autres», a indiqué Me Prosper Farama.
Il a également déploré la conception du prévenu selon laquelle, la situation de guerre du Burkina Faso justifie tout. « C’est vrai que le pays est en guerre mais nous ne sommes pas en guerre entre nous Burkinabè. Visionnez les écrits de M. Siguiré, il ne parle jamais de terroristes. Tous ses écrits sont contre les autres. Quel est ce type de guerre ?», a questionné Me Prosper Farama.
Du reste, il a rappelé que la CGT-B a été de toutes les luttes pour la promotion de la liberté, de la justice et des principes démocratiques au Burkina Faso.
« La CGT-B a été l’une des co-fondatrices du CODMPP, la structure qui a mené la lutte pour que justice soit faite pour Norbert Zongo. Lors du coup d’État de 2015, la CGTB est encore restée debout pour dire non au coup d’État. Et j’en passe. C’est a ces gens-là que M. Siguiré enseigne le patriotisme? Comme le dit un confrère, le Burkina Faso est vraiment devenu autre chose. Quel acte M. Siguiré a déjà posé pour montrer qu’il est patriote dans ce pays? Si ce n’est diffamer et insulter? Il diffame tout le temps. Je me rappelle qu’à l’arrestation de mon confrère Me Guy Hervé Kam, il a dit des choses si incroyables. Bon on y reviendra », a soutenu l’avocat de la défense. Et d’ajouter : « Je me demande si ça vaut la peine de continuer ce métier. Nous venons tous les jours condamner des petites gens pendant que certaines personnes se croient intouchables. Et pour protéger leurs petites personnes, ils demandent même à ce que la justice soit supprimée. Je voudrais rappeler à Monsieur Siguiré que si vous, membre du tribunal, vous êtes là pour juger, ce n’est pas vous qui avez décidé cela. C’est le peuple burkinabè qui a décidé que vous soyez là pour juger. Le jour où le peuple décidera que vous devez plus être là, vous ne serez plus là », a-t-il fait savoir.
Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé ce mardi, une peine d’emprisonnement de 3 mois plus une amende de 500 000 FCFA le tout assorti du sursis, contre le prévenu Adama Siguiré, pour les faits de diffamation et injures publiques.
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Oumarou KONATE
Minute.bf