Au Burkina Faso, l’utilisation des méthodes contraceptives est en hausse, en particulier chez les jeunes filles et les femmes en quête de solutions pour éviter les grossesses non désirées. Cette tendance, bien que révélatrice d’une meilleure sensibilisation, soulève également des interrogations sur les motivations, les avantages, les clichés et les bonnes pratiques liées à la contraception, dans un contexte où des rumeurs persistantes suggèrent que l’utilisation des méthodes contraceptives aurait des conséquences négatives sur la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles. Reportage dans un univers détricoté par dame rumeur !
En début d’année 2024, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, montre un gardien de cimetière, avec en arrière-plan des tombes, affirmant que la majorité des défunts qui y ont trouvé leur dernière demeure sont des nouveau-nés et des enfants. La cause de cette mortalité infantile, selon lui, est liée à l’utilisation des méthodes contraceptives. Une « rumeur » qui a créé une ruée des femmes vers des centres de santé dans le but d’interrompre le processus qu’elles avaient déjà enclenché dans la planification familiale. « Ce monsieur allait vraiment nous causer des soucis », affirme désespérée Bibata (nom d’emprunt), une sage-femme dans un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), dans l’arrondissement 9 de Ouagadougou. Sous anonymat, elle nous fait comprendre qu’une opération de sensibilisation a été menée par les agents de santé pour contrer cette rumeur qui avait déjà commencé à faire plomber des années d’actions de la planification familiale.
Comme lui, elles sont nombreuses ces personnes qui sont convaincues que ces méthodes sont aujourd’hui la source des problèmes de santé que rencontrent les femmes. L’utilisation des méthodes contraceptives est aujourd’hui un sujet à polémique dans le cercle féminin. Leur adoption connait une hausse, mais les utilisatrices ne manquent pas d’appréhensions sur ces méthodes, arguant qu’elles sont la cause de la stérilité de nombreuses femmes aujourd’hui. Hommes et femmes se prononcent sur la question, dans un micro-trottoir que nous avons mené auprès de certaines personnes pour recueillir leurs avis sur les avantages et les inconvénients de ces méthodes, selon leurs entendements.
Cause de stérilité chez la femme ?
9 décembre 2024. Zogona, à Ouagadougou, un quartier qui abrite la plus grande université publique du Burkina Faso, l’Université Joseph Ki-Zerbo. Nous rencontrons Fatimata Gaméné, vendeuse de calebasses, balais, etc. au Yaar. Assise devant sa marchandise étalée sur une bâche, le visage décontracté, Fatimata devise avec ses voisines sur certains sujets de société. Notre intrusion interrompt cette causerie, chacune d’elle s’empressant de nous proposer ses marchandises. Nous déclinons notre identité et déclarons les raisons de notre passage ce matin-là, sous leurs hangars. Le regard de ces femmes se croisent. Nous lisons une inquiétude sur leurs visages ridés par le poids de l’âge. Mais nous les rassurons qu’il s’agit juste de leurs avis sur la question des méthodes contraceptives. Le sourire refait donc surface. Que pensez-vous de l’utilisation des méthodes contraceptives de nos jours par les jeunes filles et les femmes ? C’est la question que nous lançons. La réponse tombe, tel un couperet : « ces méthodes sont la cause aujourd’hui du nombre élevé de femmes stériles », lâche sans difficulté Fatimata, d’un air rassuré. Sa conviction est ferme sur la question.
Comment est-elle arrivée à cette conclusion ? Selon notre interlocutrice, plusieurs femmes qui ont adopté ces méthodes souffrent aujourd’hui des effets secondaires liés à leur utilisation. « Au début de l’introduction des méthodes contraceptives au Burkina Faso, on nous avait dit que c’est une bonne chose qui allait aider les femmes dans la planification familiale et dans la réduction des complications qui surviennent suite aux grossesses rapprochées. Mais, avec le temps, on a l’impression que cela nous cause beaucoup de problèmes. Ce sont des maladies seulement qu’on nous a envoyées. Il y a des méthodes, comme les implants, qui disparaissent dans l’organisme. Une méthode qu’on utilise pour une durée déterminée et qui, malheureusement, disparait dans le corps, pour une durée indéterminée. Comment peut-on ne pas être malade ? Moi, je reste convaincue que ces méthodes nous causent plus d’ennuis… », se défend cette cinquantenaire. Pour elle, seul le retour à la tradition pourra sauver les femmes. « Sans cela, les femmes continueront de rencontrer certaines difficultés de santé », conclut-elle.
La coiffeuse, Rasmata Bella, est du même avis que Rosine. Nous l’avons rencontrée à Saaba, bourgade située à la périphérie Est de la capitale burkinabè. Selon ses confidences, elle a déjà utilisé plusieurs méthodes contraceptives qui, malheureusement, ne lui ont pas donné satisfaction. Elle recevait chaque 3 mois, les injections. Ce qui devait lui permettre d’espacer ses naissances. « Mais ça ne m’a pas réussi car, après avoir stoppé la méthode, je faisais des fausses couches. J’ai recommencé avec les pilules, mais ça me faisait grossir. J’ai aussi cessé son utilisation. J’ai encore changé une autre méthode en adoptant le stérilet, mais j’avoue que je veux aller le retirer. Les méthodes ne m’ont pas du tout réussi », déplore-t-elle. Pour Rasmata, les femmes doivent plutôt prendre des dispositions naturelles pour éviter les grossesses.
Nous changeons de cap. Direction Zone 1. Dans ce quartier de Ouagadougou, nous rencontrons Adjaratou Kafando, vendeuse de fruits. Cette quarantenaire, débout au milieu de ses étals garnis de fruits de toute sorte, préfère être expectante sur la question de l’utilisation des méthodes contraceptives. « Pour moi, c’est bon, mais, ce n’est pas trop bon », nous répond-elle sans, à priori, prendre clairement position. Quels sont donc les avantages et les inconvénients de ces méthodes sur la santé sexuelle et reproductive des femmes ? « Je préfère que toute femme qui veut les utiliser ait au moins deux enfants avant de s’y lancer, parce que la méthode n’est pas très opérationnelle », avance-t-elle. Pour dame Kafando, les jeunes filles devraient plutôt opter pour l’abstinence ou, à défaut, utiliser le préservatif en cas de rapport sexuel. Pourquoi donc ? « Pour les jeunes filles, elles peuvent se marier et avoir des difficultés à concevoir à cause de ces méthodes », lâche Adjaratou, comme réponse à notre question.
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Que pensent les hommes ?
Les femmes ne sont pas les seules concernées par les méthodes contraceptives. L’adoption d’une méthode est une décision qui se prend par le couple. Amado Tondé est commerçant à Ouagadougou. Il vend des vêtements d’enfants et d’adultes. De sa conviction, l’utilisation des méthodes contraceptives est lourde de conséquence. « Je ne souhaite pas que les filles utilisent ces méthodes car cela peut retarder ou même empêcher leur enfantement. Si une fille l’utilise, elle peut avoir des difficultés à enfanter, lorsqu’elle sera dans un foyer », a conseillé ce commerçant, convaincu, lui aussi, de la perception qu’il a de ces méthodes contraceptives.
Comme Amado, Tasséré affirme que l’utilisation des méthodes contraceptives ne comporte que des conséquences sur la santé sexuelle et reproductive des femmes. « Les femmes qui les utilisent sont victimes de fausses couches et du dérèglement de leurs menstrues. Certaines méthodes disparaissent dans l’organisme des femmes causant d’autres ennuis », dénonce-t-il. Pour lui, les femmes doivent être beaucoup fécondes pour éviter certaines maladies comme les fibromes, les kystes, etc. « Quand une femme met beaucoup du temps avant d’enfanter, elle s’expose à ces maladies », pense ce mécanicien.
Qu’est-ce qui pousse les filles à l’utilisation des méthodes contraceptives ? En effet, si nous lançons cette interrogation, c’est parce que les méthodes contraceptives ne sont pas uniquement utilisées par les femmes au foyer. Des filles en ont fait leur compagnon de tous les jours. Des pilules aux injections en passant par les implants, le stérilet, les préservatifs, etc., des filles, en âge de procréer (à partir de 15 ans), des lycées aux universités, dans toutes les localités du pays, utilisent ces méthodes pour plusieurs raisons. Nous avons recueilli les avis de quelques-unes d’entre elles que nous vous proposons dans la vidéo ci-dessous.
Vidéo – Les filles donnent leurs motivations sur l’utilisation des méthodes contraceptives
Malgré la promotion accrue des méthodes contraceptives, des rumeurs et des perceptions « erronées » persistent. Certaines femmes pensent que les méthodes hormonales causent une infertilité permanente. Les témoignages livrés plus haut mettent en avant certaines perceptions négatives forgées au fil du temps, par toutes les catégories de personnes, sur ces méthodes promues par le ministère en charge de la santé, à travers la Direction de la santé et de la famille (DSF), en vue de lutter contre les grossesses non désirées en milieu scolaire, et réduire la mortalité infantile et maternelle.
Bien qu’objet d’appréhensions négatives, des études scientifiques montrent que les méthodes contraceptives sont sûres lorsqu’elles sont utilisées correctement et sous supervision médicale. C’est ce qui nous a été confirmé par la Direction de la santé et de la famille. Dans un pays où les grossesses précoces et non planifiées restent courantes, l’accès aux méthodes contraceptives s’impose comme une nécessité. C’est la conviction de la DSF que nous avons pu rencontrer le 10 décembre dernier, à travers le Dr Mathieu Bougma, médecin de santé publique, chef du bureau de la Planification familiale (PF), et Dr W. Sylvianne Tapsoba/Konseiga, gynéco-obstétricienne. « Les grossesses en milieu scolaire sont aujourd’hui une problématique avérée. Si nous faisons la promotion de l’éducation de la jeune fille et que les jeunes filles repartent chez elles avec des grossesses, ça pose problème », soutient Dr. Bougma, confiant que des réflexions sont en cours pour voir la faisabilité dans l’introduction de ces méthodes chez les filles de moins de 15 ans, sexuellement active, mais non prises en charge dans la PF. « Ces filles, le plus souvent, sont accompagnées par les parents, pour l’adoption d’une méthode contraceptive », ajoute-t-il.
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Une diversité d’options
Au Burkina Faso, confie le chef du bureau de la PF, il y a une variété de méthodes contraceptives. La pilule contraceptive. Elle est facile d’accès, bien appréciée pour son efficacité et nécessite une prise quotidienne régulière. L’implant sous-cutané est une autre méthode contraceptive qui offre une protection de longue durée (3 à 5 ans). Cette méthode est de plus en plus plébiscitée. L’on y retrouve aussi les Dispositifs intra-utérin (DIU), reconnus pour leur durée de vie prolongée (5 à 10 ans). Enfin, il y a les préservatifs, qui sont très efficaces contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et sont prônés pour leur double protection. « Lorsque les couples ou les clientes se présentent pour y avoir accès, nous leur présentons toutes les méthodes contraceptives. Ils font leur choix et nous les accompagnons dans ce choix », assure-t-il, notant que les méthodes les plus utilisées sont les formes injectables et les implants. Mais, déplore le Dr. Bougma, les contraceptions d’urgences, comme la « pilule du lendemain », sont abusivement utilisées par les jeunes filles. Alors que, selon ses explications, ces contraceptions d’urgence devraient être utilisées dans les cas urgents, comme le viol ou l’inceste. « Ce sont des méthodes contraceptives, mais utilisées à forte dose, qui auront un impact sur le l’évolution hormonale des utilisatrices. Cela peut retarder la conception chez les filles », a relevé le docteur, qui a saisi l’occasion pour inviter les filles à aller dans les centres de santé pour avoir des conseils sur l’adoption d’une méthode contraceptive. « Les filles peuvent s’abstenir. A défaut, elles peuvent adopter une méthode contraceptive ordinaire. Il y a même les préservatifs (masculins et féminins) qui sont conseillés », a-t-il ajouté.
Les jeunes filles et les femmes, selon les confidences du Dr. Bougma, adoptent de plus en plus les méthodes contraceptives pour la planification familiale. Le taux de prévalence contraceptive était à 32% au Burkina Faso, en 2021. Le taux d’utilisation de ces méthodes qui s’obtient des rapports mensuels, oscille entre 27 et 28%.
Quelques statistiques que nous avons obtenues d’une source anonyme à l’Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial (ABBEF), montrent que l’utilisation des méthodes contraceptives est plus importante en milieu jeune, surtout chez les 15 à 19 ans. Au premier semestre de l’année 2024, en effet, ce sont 197 nouvelles utilisatrices des méthodes contraceptives, âgées de 15 à 19 ans, qui ont été dénombrées, contre 134 pour les 20 à 24 ans; 103 utilisatrices âgées 25 à 29 ans et 27 utilisatrices pour les femmes âgées de plus de 30 ans.
Les statistiques de la Semaine nationale de la Planification familiale (SNPF) tenue du 21 au 27 octobre 2024, montrent également que les jeunes filles et les femmes adoptent de plus en plus les méthodes contraceptives. 19 692 nouvelles utilisatrices âgées de 15 à 19 ans ont été enregistrées, au cours de cette semaine, sur toute l’étendue du territoire. Sur la même période, les nouvelles utilisatrices âgées de 20 à 24 ans, étaient au nombre de 23 248, contre 18 141 de femmes âgées de plus de 25 ans.
Ci-dessous, une vue des statistiques des nouvelles et anciennes utilisatrices enregistrées au cours de la SNPF
Plusieurs facteurs expliquent cette ruée vers la contraception : la pression sociale et économique. Les jeunes filles sont souvent confrontées à la stigmatisation liée à une grossesse hors mariage, tandis que les femmes actives cherchent à concilier vie professionnelle et familiale. Au Burkina Faso, les campagnes de sensibilisation se multiplient. Des organisations non gouvernementales (ONG) et les services de santé publique multiplient les efforts pour promouvoir la planification familiale, en insistant sur ses bénéfices sanitaires et socio-économiques.
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« Aller à la bonne information… »
La planification familiale est un espacement de grossesses, au moins deux années entre deux grossesses. « Il y a une confusion qui se fait. Les gens pensent que c’est une limitation de grossesse. Non. C’est un espacement de grossesses », a défini le Dr. Mathieu Bougma. « Quand on fait cet espacement, la femme sera en bonne santé, son enfant aussi. Mais, lorsque les grossesses sont rapprochées, cela peut être une source d’ennuis de santé pour la femme avec un risque aussi pour son enfant », a-t-il ajouté. C’est dans ce sens que les méthodes contraceptives sont utilisées. « Ces méthodes sont réversibles. Vous pouvez les arrêter à tout moment. Si vous voulez tomber enceinte pour diverses raisons, vous êtes libre d’arrêter et de recommencer lorsque vous le désirez », précise-t-il.
Quelles peuvent donc être les conséquences liées à l’utilisation de ces méthodes ? En clair, quelle réponse la DSF a-t-elle à faire suites aux différentes perceptions des populations sur l’utilisation des méthodes contraceptives ? « Il faut que les populations aillent à la bonne information », introduit, en guise de réponse, le docteur. A l’entendre, les inconvénients sur l’utilisation de ces méthodes sont plus liés aux effets secondaires, bien que rares. « Cela concerne n’importe quel médicament. Il y a des effets secondaires partout. Et, lorsqu’une personne veut adopter une méthode, nous lui expliquons cela. Tout le monde ne peut pas ressentir ces effets secondaires car les organismes ne sont pas les mêmes. Certaines personnes les ressentent, d’autres par contre, non. Nous prenons en charge celles qui ressentent les effets secondaires », a-t-il répondu, avouant que sa direction fait face aux « rumeurs » sur la question, sapant ainsi les efforts abattus par les agents de santé dans la planification familiale.
« Des rumeurs négatives circulent souvent, poussant certaines femmes à demander l’interruption de leur méthode. Après interruption de la méthode, ces femmes nous reviennent le plus souvent avec des grossesses non désirées, parfois avec des complications d’avortement. Il y a des cas où c’est la mort », regrette-t-il. Le médecin en santé publique a ainsi invité les populations « à aller à la bonne information ». « Les femmes prennent des informations souvent avec leurs amies ou leurs coépouses, sans même aller dans les formations sanitaires, et y croient. (…) Nous travaillons malgré tout à donner la bonne information pour minimiser ces rumeurs. Avec les agents de santé, des sensibilisations sont faites à l’endroit des femmes, dans les formations sanitaires, pour mieux leur expliquer l’importance des méthodes contraceptives », a fait savoir notre interlocuteur.
Pour sa part, Dr. Sylvianne Tapsoba/Konseiga a rassuré que l’utilisation des méthodes contraceptives n’est pas à l’origine de la mortalité infantile. « Les causes de décès des enfants sont bien connues au Burkina Faso. Il y a le paludisme, les infections respiratoires aigües, la diarrhée, la rougeole, la malnutrition, etc. », soutient-elle. La gynécologue a aussi indiqué que le retard à la conception de certaines femmes n’est pas imputable à l’utilisation des méthodes contraceptives. « Naturellement, il y a même des femmes qui n’ont adopté aucune méthode mais qui mettent du temps à tomber enceinte. Certaines font 4, voir 5 ans sans tomber enceinte. Si par malheur, cette femme est passée par la PF, on va imputer ce retard à la PF, alors que, peut-être, elle a un autre problème », poursuit Dr. Tapsoba. Elle précise qu’en dehors de la ligature des trompes et de la vasectomie, toutes les autres méthodes contraceptives sont réversibles, « à telle enseigne qu’il y a des femmes sous méthode qui tombent enceinte ». « C’est pour dire que les méthodes contraceptives n’ont pas d’effet délétère sur la fertilité. Les méthodes contraceptives ne rendent pas les femmes stériles. Au contraire, elles sont là pour aider les femmes à espacer les naissances, à tomber enceinte quand elles sont prêtes, quand la famille est prête à accueillir un nouvel enfant », assure-t-elle.
Concernant les jeunes filles, Dr. Tapsoba a également rassuré que l’utilisation de la méthode contraceptive n’aura aucun impact sur leur fécondité. « Les causes de l’hypofertilité sont connues. Cela peut être lié à l’homme ou à la femme. Ce n’est pas parce qu’une fille a utilisé la contraception dans sa jeunesse que cela aura un impact sur sa santé reproductive. Les cas qu’on rencontre le plus souvent, ce sont des jeunes filles qui ont pratiqué l’avortement. Cela peut avoir un impact sur leur fertilité », a défendu la gynécologue, insistant sur la nécessité pour les populations à « aller à la bonne information ».
« Nous sommes déjà à un taux de prévalence contraceptive de 32%. C’est pour dire que sur 100 femmes, nous avons 32 qui les utilisent. Si c’était aussi néfaste que cela, on n’aurait pas ce taux. Je veux inviter les populations à toujours aller vers les agents de santé pour se renseigner lorsqu’elles sont confrontées à des rumeurs. S’il y a un problème, il faut qu’on s’adresse aux agents de santé. Si on a pris une méthode qui a des effets qui ne sont pas souhaités, il faut qu’on puisse s’adresser aux agents de santé qui sont qualifiés pour mieux expliquer, en fonction des mécanismes d’action, pourquoi vous avez tel ou tel effet, et vous accompagner pour la résolution », a-t-elle longuement conseillé.
Abondant dans le même sens, Dr Bougma a fait savoir qu’un gouvernement ne donnera pas « de mauvais médicaments à sa population ». « Tous les produits sont contrôlés et vérifiés. Ce sont des produits de bonne qualité », a-t-il conclu.
Retrouvez ci-dessous, le Plan national de Planification familiale 2021-2025
Malgré les rumeurs persistantes, l’utilisation des méthodes contraceptives par les filles au Burkina Faso est un levier essentiel pour améliorer leur santé sexuelle et reproductive. Une sensibilisation accrue, associée à des services de santé de qualité, peut éliminer les perceptions erronées et permettre aux filles de bénéficier pleinement des avantages de la contraception.
Armand Kinda
Minute.bf