La matinée de ce 18 janvier fut quelque troublée à la mairie de Ouagadougou. Et pour cause, la première session extraordinaire de l’année du conseil municipal de ville qui était prévue n’a pas pu se tenir. Sur les treize points inscrits à son ordre du jour, il y en a un qui n’a pas l’assentiment de l’opposition : la volonté du Maire Armand Béouindé de soumettre au conseil le relèvement du seuil d’approbation.
De l’avis du bourgmestre, la législation lui autorise une telle initiative, ajoutant en plus que le seuil d’approbation aujourd’hui plafonnée à cent millions est caduque. « Cette loi avait été prise en 2003 alors que le budget de la ville était de six (06) milliards. Maintenant, ce budget est de 55 milliards… ». Pour le maire central, au regard de l’importance de ce budget et du volume de chantiers dans la ville, il est nécessaire que ce seuil soit revu à la hausse.
Toujours selon Armand Béouindé, l’attribution d’un marché ne revient pas au maire, mais à une personne compétente préalablement désignée par le conseil municipal. Elle ajoute que toute délibération du conseil est soumise à l’approbation d’un comité technique interministériel qui peut le retoquer en cas de défaillance quelconque. En plus, la commune de Ouagadougou a une administration qui est chargée de veiller sur la conformité des attributions des marchés avec la loi.
Pour Armand Béouindé, l’opposition refuse de jouer le jeu de la démocratie en voulant empêcher que le problème soit posé. L’opposition dont les conseillers municipaux avaient quitté les lieux au moment où nous y arrivions a promis de faire parvenir un communiqué. En attendant le maire annonce que le quorum est atteint pour la tenue du conseil municipal le lendemain 19 janvier et appelle les conseillers de l’opposition à la « sagesse », car pour lui, le développement de la ville incombe à tous. A ceux qui tenteraient d’empêcher qu’il se réunisse, le maire promet qu’ils seront expulsés.
Soumana Loura
Lefaso.net