Entamée depuis le 28 octobre dernier, la caravane « Nos voix pour pour la paix » tend vers sa fin. Après avoir prêché la paix par la musique dans 6 villes du Burkina Faso, la caravane a deposé ses valises pour la 7e étape, à la place de la nation de Ouahigouya, dans la province du Yatenga, region du Nord. C’était dans la nuit du vendredi 1er décembre 2023.
Comme il est de coutume depuis le début de cette tournée artistique, l’étape de Ouahigouya a débuté par une visite de courtoisie chez le Mogho Naaba Kiiba, roi du Yatenga, question de lui présenter le projet et recueillir ses bénédictions pour le grand concert prevu dans la soirée.
Après ce détour important, la délégation conduite par l’artiste musicien Alif Naaba, s’est rendue à la direction provinciale de l’action sociale du Yatenga. Là-bas, les membres du collectif « Nos voix pour la paix », ont fait parler leur cœur à travers un don aux personnes déplacées internes de la ville.
Ce don remis par le pilote de l’initiative, Alif Naaba, est composé essentielleement de farine de tô, de farine de bouillie pour enfants et d’huile. « On a une tonne de farine pour les ménages et 300 Kg de farine de bouillie enrichissante pour les enfants. Nous avons aussi 120 litres d’huile », a détaillé l’artiste musicien Alif Naaba, qui dit vouloir à travers cet acte symbolique traduire sa solidarité et celle de l’ensemble du monde artistique à ces personnes que la situation sécuritaire du pays a rendues vulnérables.
Les artistes ont communié avec leurs fans autour de la paix…
Après cette journée assez chargée en activités, l’équipe a regagné son pied à terre afin de se préparer pour le grand concert du soir. 19h, c’est l’heure du concert. Les artistes sont prêts, le public également. Pour ne pas se faire conter l’événement, la population de Ouahigouya est sortie nombreuse. Elle veut chanter la paix avec ses artistes et pour ce faire, elle a fait le déplacement de la place de la nation.
Le concert s’est ouvert avec l’hymne de la victoire, le dytanié, entonné en choeur par le public encore plus rassuré par la présence des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Jusqu’au bout de la nuit, le public de Ouahigouya a vibré au rythme des mélodies des artistes mobilisés au nom de la paix au Burkina Faso. Sur la scène, des lives et playbacks ont servi de canal pour prêcher la paix à cette population résiliente du Yatenga.
Des artistes comme Alif Naaba, Amzy, Malika la Slamazone, ATT et Sissao, Toksa, Wendabo, Kas le cerveau, Wedra, et bien d’autres, ont, tour tour, uni leur voix pour appeler leurs fans à la culture de la paix, du vivre-ensemble, la fraternité et la cohésion sociale.
Aussi ont-ils invité le public à sortir des considérations ethniques, religieuses et linguistiques et de s’unir pour un Burkina Faso prospère.
Pour l’artiste-musicien Toksa, la musique est l’arme des artistes dans la lutte contre le terrorisme. « Nous sommes réunis autour de cette caravane du grand frère Alif Naaba parce qu’il nous a permis à travers nos voix pour la paix de donner de la voix parce que nous n’avons pas d’armes pour combattre l’ennemi. Mais je pense qu’avec la musique nous pouvons combattre l’ennemi », a-t-il déclaré au public de Ouahigouya.
Sissao, de son côté, s’est dit convaincue que ces concerts étaient une nécessité au regard de la situation du pays. « La cours du Naaba grâce à qui nous sommes là ce soir, sincèrement un grand merci parce qu’on attendait ça. La cohésion sociale, la paix pour le Burkina Faso, c’est ce que nous voulons. Que Dieu bénisse la population de Ouahigouya, longue vie au Burkina Faso, que Dieu protège les Burkinabè », a-t-elle lancé.
Pour l’initiateur du projet, Alif Naaba, l’espoir est permis car, dit-il, « demain nous appartient. Nous savons que nos pères, mères, nos femmes, nos enfants, nos petits frères, tout le monde aura la paix. Que ça soit le rire demain entre tous les jeunes qui sont ici ».
Les représentants des autorités administratives et coutumières eux-aussi, ont apprécié l’évènement. Ils ont traduit leur gratitude à l’artiste Alif Naaba et sa délégation pour cette initiative qui disent-ils, « contribue à redonner des moments de joie aux populations en cette période tumultueuse de notre pays ».
La caravane « Nos voix pour la paix », faut-il le rappeler, est une initiative de la Cour du Naaba portée par l’artiste-musicien Alif Naaba, en collaboration avec l’Union européenne. Cette caravane sillonne les grandes villes du pays à l’effet de prêcher les valeurs de paix, de cohésion sociale et de vivre-ensemble aux populations. Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Pô, Gaoua et Koudougou ont déjà accueilli cette caravane. Rendez-vous est pris pour la semaine prochaine à Bobo-Dioulasso pour la dernière étape.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf
