Ils manient la langue de Molière avec dextérité. Ces « enfants » artistes donnent du boom au cœur dans leur prestation. Évoluant dans le rap, Stéphane et Messi Ouédraogo, deux frères, plus connus sous le nom d’artiste de « Petits pionniers », font parler d’eux depuis quelques années. Et pour le futur, il faudra compter avec eux. Leur prestation est virevoltante, pleine d’engagement et de sens pour le public. En marge de la préparation de leur tout premier album, les Petits pionniers, ont accordé un entretien le mercredi 04 octobre 2023, à Minute.bf. Lecture !
Le 04 juillet 2012, à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, une femme, dans les cris et pleurs, donnait naissance à garçon. Ainsi naissait le leader de ceux qui se font appeler les « Petits pionniers », en référence à ces enfants à qui le Père de la révolution burkinabè, le Capitaine Thomas Sankara, a passé le flambeau de sa lutte. Marie Abdel Stéphane Ouédraogo, l’aîné, par qui tout a débuté, est donc né en 2012.
Quelques années plus tard, précisément en 2015, le benjamin, Messi Ouédraogo, voit lui aussi le jour. Ce dernier se fait naturellement remarquer par ses dreadlocks, très chaud, bouillant sur scène. Tous deux, ils vont constituer le duo de rappeur les « Petits pionniers ». Un nom qui rend hommage à Thomas Sankara, selon eux.
Ironie du sort, ces deux jeunes garçons ont « dribblé » leur père, Adama Ouédraogo. Lui qui les voyait devenir des grands footballeurs. Dès la tendre enfance, leur cœur a choisi de suivre la voie de leur géniteur, lui même ancien rappeur.
L’école d’abord, la musique après !
Stéphane et Messi Ouédraogo, sont de brillants élèves. Respectivement en classe de CM1 (Cours moyen première année) et CP2 (Cours préparatoire deuxième année), pour l’année scolaire écoulée, ils ont été classés premiers de leur classe. Mieux, depuis la classe de CP1 (Cours préparatoire première année), les frères Ouédraogo sont « toujours 1ers de classe ». Stéphane Ouédraogo passera l’examen du Certificat d’études primaire (CEP) cette année scolaire 2023-2024. Messi Ouédraogo lui est admis en classe de CM1 (Cours moyen première année). Du reste, à en croire Stéphane Ouédraogo, c’était la condition posée par leur père, pour leur permettre de faire la musique.
« Quand je voulais commencer à rapper, mon papa n’était pas d’accord. Il voulait que je sois un footballeur. Mais après, je lui ai dis que je ne voulais pas jouer au ballon et que je voulais faire de la musique. Donc il m’a dit que si je travaille bien à l’école, il va m’accompagner. Je l’ai écouté et mes résultats scolaires sont bons. Je suis toujours 1er de ma classe avec au moins 09/10 de moyenne. C’est comme ça que l’accord est venu de mon papa et il a commencé à m’accompagner. Mon frère aussi voulait me ressembler. Papa lui a aussi dit de travailler à l’école d’abord. Lui aussi s’est mis à la tâche. Il est toujours premier de sa classe. C’est comme ça qu’a débuté notre carrière en duo », a expliqué Stéphane Ouédraogo.
Propos corroborés par son binôme, Messi Ouédraogo. « La musique ne nous empêche pas de bien étudier à l’école. Nous faisons la part des choses. L’école d’abord et la musique après. Jusqu’à présent, nous faisons partie des meilleurs élèves dans notre établissement scolaire », a-t-il soutenu.
De plus, ils ont rassuré qu’il n’est pas question d’arrêter l’école pour se consacrer à la musique. Pour eux, l’école c’est la base, la clé pour leur succès dans la musique. « On bosse à l’école pour devenir ce que nous sommes aujourd’hui. On va continuer l’école parce qu’on veut pouvoir discuter avec les grandes personnes et pouvoir apporter le développement dans notre pays. Donc, on veut continuer les deux à la fois pour pouvoir être des gens de demain parce que nous sommes des pionniers », ont-ils laisser entendre.
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Un duo humble
Selon Stéphane Ouédraogo, le kunde d’or 2022, l’artiste rappeur Salif Kieketa connu sous le nom de scène « Smarty », est le catalyseur de leur choix musical. « Nous nous sommes inspirés de tonton Smarty et de notre père qui était un rappeur. Smarty nous motive. Nous voulons lui ressembler et faire mieux que lui », a-t-il fait savoir.
Le début des deux frères n’a cependant pas été un long fleuve tranquille. Stéphane Ouédraogo a révélé qu’ils avaient du mal à écrire leur texte et se positionner sur scène. « Mais notre père, nous aide. Il nous coach. C’est lui qui nous prépare. Il nous montre comment nous tenir sur scène. Nous profitons au maximum de son expérience. Nous écoutons les conseils également de Smarty », a détaillé le Lead vocal du groupe.
Si d’autres artistes ont souvent pour habitude de se prendre la tête quand vient la célébrité, les Petits pionniers ont, pour leur part, la tête sur les épaules. Leur leitmotiv : « l’humilité comme [leur] idole Smarty ». « On ne se prend pas la tête. À l’école, nous sommes des élèves normaux comme tous les autres. Nous ne nous prenons pas pour des stars auprès de nos amis. Papa nous a toujours dit d’être humble comme notre modèle Smarty. Donc dans notre tête, on doit rester humble. On ne doit pas se prendre la tête », a souligné Stéphane Ouédraogo.
Hisser le drapeau du Burkina à l’international
De leur jeune âge, les « Petits pionniers » nourrissent d’énormes ambitions pour le futur. La relève du rap burkinabè semble donc assurée, avec ce duo. Ces jeunes « patriotes » déjà soutenus par plusieurs grands noms de la musique burkinabè, Smarty, frère Malkom, Amzy ou encore Kayawoto, entendent défendre les couleurs nationales et hisser haut le drapeau national partout dans le monde. « Notre rêve, c’est de représenter le Burkina Faso dans les quatre coins du monde. Faire retentir la musique burkinabè sur toutes les scènes », ont-ils décliné.
Les petits pionniers en a cappella ⤵️
Les Petits pionniers ont déjà à leur actif, plusieurs singles. Des chansons en soutien aux Forces de défense et de sécurité, un appel à la paix et un hommage aux mamans, par exemple.
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Mathias Kam
Minute.bf
