Le général Abdourahmane Tiani, dans son adresse à la nation, à l’occasion du 63e anniversaire de l’accession à l’indépendance du Niger, a fait le point de la situation sécuritaire de son pays. Il a noté une « normalisation progressive de la situation sécuritaire » grâce aux efforts des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui ont permis la réinstallation de population et la réouverture d’écoles.
« 18 décembre 1958-18 décembre 2023, voilà 65 ans, jour pour jour, que notre pays a accédé au statut de souveraineté internationale avec la proclamation de la République. C’est donc un grand jour que nous devrions honorer avec joie et ferveur, car il fut désormais annonciateur d’un statut juridique nouveau consacrant l’entrée de notre pays dans le concert des Nations. 65 ans, c’est certes peu dans la vie d’une Nation, mais le chemin parcouru nous a permis de réaliser de grandes œuvres et d’être confrontés à des défis majeurs dont certains ont trouvé des solutions et d’autres demeurent sans réponses satisfaisantes », a déclaré l’actuel dirigeant du Niger sur les efforts fournis depuis l’accession à l’indépendance.
Toutefois, poursuit-il en : « sans vouloir verser dans un bilan rétrospectif, force est de reconnaitre que les dernières décennies, en raison d’une mauvaise gouvernance, n’ont pas permis à notre peuple d’asseoir son légitime espoir d’un développement durable dans un espace de paix et de sécurité pour tous ».
Il explique : « alors que le système démocratique doit rimer avec la bonne gouvernance et la justice, notre pays a été malheureusement otage des tenants politiques qui ont fait de la politique un fonds de commerce, piétinant allègrement les règles minimales d’éthique et de déontologie consacrées pourtant par les textes de la République ». Pour lui, « la justice sélective faite de népotisme, de corruption, d’impunité et d’opportunisme érigée en mode de gestion par excellence » ont favorisé « le détournement des deniers publics, le bradage de [la] souveraineté et l’effondrement du service public ». « Cette démission de la gouvernance, a dénoncé le Général Tiani, s’est illustrée par I’incapacité de l’Etat à faire face au défi sécuritaire, d’où sa sous-traitance avec les forces du mal ayant occasionné de nombreux morts et déplacés ».
Parlant de l’insécurité, le Général Tiani a rappelé le contexte en Afrique de l’Ouest avec les changements politiques dans différents pays et la remise en cause de la coopération avec « l’ancien pays colonisateur, la France ». « Nous avons dénoncé certains accords justifiant la présence des troupes françaises au Niger ainsi que des accords léonins », a-t-il rappelé avant de souligner : « cette dynamique nous a amenés à bâtir une stratégie globale de défense, de lutte contre le terrorisme et toute agression de quelque forme qu’elle soit ».
Concrètement, grâces aux efforts des soldats nigériens, le dirigeant nigérien a fait noter « une normalisation progressive de la situation sécuritaire ».
A titre illustratif, il a mentionné : « le retour des communautés déplacées dans leurs villages; la réouverture de près de deux cents (200) écoles restées fermées pendant plus de deux ans du fait de l’insécurité dans la région de Tillaberi; la sécurisation du corridor de ravitaillement en produits alimentaires et pharmaceutiques; la reprise des activités socio-économiques dans plusieurs régions du pays au grand bonheur des populations ».
Pour cela, le Général Tiani a salué « l’engagement, I’abnégation et le professionnalisme des FDS qui ont permis ces succès éclatants ».
En outre, il a souligné que la création de l’AIliance des Etats du Sahel (AES) s’inscrit dans la volonté de son pays, en coopération avec le Burkina Faso et le Mali (2 autres pays membres et également touchés par le terrorisme) de « faire du Sahel un espace de paix et de prospérité ». « Notre nouvelle organisation travaillera dans le seul intérêt des Sahéliens et pour une Afrique libre et décomplexée », a-t-il assuré.
Minute.bf