Sam’s K Le Jah, membre de la société civile, un des acteurs principaux de l’insurrection populaire d’octobre 2014, a marqué sa « déception » sur la décision du président du tribunal militaire de ne pas enregistrer ni retransmettre directement le « procès historique ». « C’est vraiment dommage », regrette-t-il.
« Ma seule déception aujourd’hui, c’est que la décision a été prise de ne pas enregistrer ce procès. Je trouve que c’est vraiment dommage. Pour l’histoire, Sankara ce n’est pas n’importe qui ; c’est l’un des rares présidents sur qui il y a eu beaucoup de films documentaires, il y a eu beaucoup d’œuvres littéraires ; beaucoup d’écrivains ont écrit sur Sankara.
Que le Burkina aujourd’hui ne peut pas enregistrer le procès de Thomas Sankara, imaginez-vous ce que cela fait. On se retrouve à quelle époque de notre histoire ? Ils disent que cela va déranger le procès, mais il y a trop de techniques aujourd’hui pour ne même pas qu’on sache qu’on filme le procès. Les enfants, les chercheurs, qu’est-ce qu’on va leur laisser pour l’histoire ? Je trouve cela vraiment dommage qu’on n’enregistre pas ce procès. Vous ne pouvez pas avoir confiance à notre justice militaire parce que c’est un manque de confiance. Quand on dit que cela va fuiter et autre, franchement, il y a encore du boulot à faire dans ce pays-là.
Le début de ce procès est un motif de satisfaction mais la satisfaction aurait été que ce procès soit archivé. Ce n’est pas pour nous mais pour ceux qui vont venir après, pour ceux qui vont faire des recherches ; des gens vont quitter partout pour avoir des éléments d’informations sur ce procès, et même qu’est-ce qui vous dit que les gens ne vont pas dire des choses aujourd’hui et pendant le procès, reviendront dire qu’ils n’ont pas dit ceci ou cela ?
Me Guy Hervé Kam l’a dit, pendant le procès du putsch on veut revenir sur des éléments primaires mais il n’y a rien. Ce n’est pas simple ».
Minute.bf