Le ministre des Ressources animales et halieutiques (MRAH) a présidé ce lundi 26 juillet 2021 à Ouagadougou, l’ouverture d’un atelier sur les concertations entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs. L’objectif global de l’atelier est de prendre en compte les préoccupations des producteurs dans les activités de la recherche à travers un cadre de concertation entre chercheurs et structures de vulgarisation.
Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale avec un cheptel numériquement important et varié. Le sous-secteur de l’élevage, selon le ministère en charge des ressources animales, constitue un pilier important de l’économie nationale à côté de l’agriculture et plus récemment, de l’extraction minière. Il contribue, en effet, pour plus de 18% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) et représente près de 26% des exportations en valeur (PNDEL, 2010).
Le sous-secteur de l’élevage contribue de façon inestimable à la lutte contre la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire et à l’amélioration des productions végétales. Cependant, malgré son apport considérable dans le développement socio-économique du pays, force est de constater que ce secteur reste confronté à des difficultés qui limitent son plein essor. Au nombre de ces difficultés figure la faiblesse des liens institutionnels entre les instituts de recherche, les services de vulgarisation agricole et les producteurs.
Pour éponger cette difficulté principale, il convient de renforcer et d’améliorer la collaboration entre les instituts de recherche et les services de vulgarisation. C’est dans ce sens qu’un cadre de concertation a été formalisé à travers le Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV) pour la mise en place de meilleures stratégies de diffusion des technologies et innovations. Le présent cadre de concertation qui se tiendra pendant trois jours, contribuera à renforcer la liaison recherche-développement (RD) et à créer les conditions d’une participation fructueuse au succès du Système National de Vulgarisation et d’Appui Conseil en Elevage (SNVACE).
L’élevage, rappelle le Ministre en charge des ressources animales, Modeste Yerbanga, occupe une place très importante dans l’économie sociale du Burkina Faso. « Il est très important que régulièrement, les recherches mettent à la disposition du ministère des outils de production améliorés », a estimé le ministre, qui note que la rencontre de ce jour va permettre aux participants d’évaluer les résultats des recherches en matière de nutrition et d’alimentation animale. « L’alimentation constitue un défi de production au niveau des ressources animales », fait-il savoir. Ainsi, à travers cette rencontre, il sera question pour la recherche de mettre à la disposition des ministères, utilisateurs et vulgarisateurs, des méthodes d’alimentation équilibrée à moindre coût.
Le ministre Yerbanga veut ce cadre d’échange pérenne, ce qui permettra à tous les acteurs de la chaine de se retrouver régulièrement « pour pouvoir évaluer les résultats de la recherche afin d’améliorer la productivité et la compétitive du sous-secteur de l’élevage qui apporte énormément à l’économie de notre pays ». « C’est un cadre que nous souhaiterons créer avec d’autres partenaires de la recherche pour pouvoir mettre à la disposition des producteurs les innovations en matière technologique et en matière de productivité pour pouvoir accroitre la productivité et être compétitif sur le marché national et sous régional », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que ce cadre va profiter aux producteurs et éleveurs du Burkina Faso.
Maminata Traoré/ Coulibaly, Ministre déléguée auprès du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a, pour sa part, noté que la recherche dispose de beaucoup de résultats, non seulement dans le secteur des productions agricoles, mais aussi, dans bien d’autres domaines dont l’agriculture, la santé et la recherche technologique, en gros, la nutrition. Cet atelier sera un cadre de partage de ces résultats de recherche avec le ministère des ressources animales. « Nous allons présenter les résultats que les chercheurs ont au niveau des laboratoires, qui vont permettre de lever les contraintes qui se posent au niveau des producteurs », a-t-elle indiqué.
La question de la nutrition des animaux reste, à l’entendre, une préoccupation majeure pour le domaine de la recherche. « On doit bien nourrir les animaux », dit-elle, avant d’assurer que la recherche dispose de résultats dans ce domaine. Lesquels résultats seront donc partagés au cours de cette rencontre entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs.
Les résultats de ces recherches qui ont été faites en partenariat avec l’université de Floride, a confié le partenaire, docteur Adesogan Adegbola de l’université de Floride, « sont des solutions, des technologies, des réponses qui sont à même effectivement de faire bouger les lignes dans ce secteur et bénéficier à l’entièreté du pays ».
Pour rappel, l’atelier de « concertation entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs » qui se tiendra pendant trois jours à Ouagadougou et à Ziniaré et qui réunira une trentaine de participants, est organisé en collaboration avec le Projet EQUIP de l’Université de Floride, mis en œuvre au Burkina Faso par le département productions animales de l’INERA pour, d’une part, le partage des résultats de recherche sur la thématique alimentation et nutrition animale, et d’autre part contribuer à la formation des techniciens et cadres du MRAH et partenaires sur un logiciel de formulation des rations équilibrées et à moindre coûts pour les petits ruminants développé par le projet EQUIP.
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