mardi 15 avril 2025
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Ouagadougou : Des résidents de Silmiougou manifestent contre une « usurpation » de leurs parcelles par des associations

Les travailleurs de la Société nationale d’aménagement des Terrains urbains (SONATUR) n’ont pas eu une journée tranquille ce lundi 10 juillet 2023. Pour cause, aux premières heures de la matinée, une trentaine de résidents de la zone non-lotie de Silmiougou, dans l’arrondissement 8 de Ouagadougou, ont envahi la devanture du siège, pour, disent-ils, protester contre une « usurpation » de leurs parcelles par certaines associations.

Selon les manifestants du jour, la SONATUR a entrepris dans leur quartier, des opérations de dédommagement entrant dans le cadre d’un projet d’aménagement qu’elle y a entrepris. Ainsi, d’après eux, il a été procédé à un dédommagement des résidents par vagues et une première vague de personnes, constituée essentiellement de propriétaires terriens, a été dédommagée. Le problème, disent-ils, est survenu lors de la seconde vague de dédommagement. En effet, des dires des manifestants, à cette étape, des individus se seraient érigés en association dans le quartier et, prétendant qu’ils assurent la défense des intérêts des populations, ils auraient inscrit leurs proches sur les listes des recensements en lieu et place des véritables ayant-droits qu’ils sont.

Les manifestants ont pris d’assaut la devanture du siège de la SONATUR

« Nous habitons la zone non-lotie de Silmiougou depuis des années. Entre-temps il y avait un projet de lotissement initié par la mairie au cours duquel il y a eu un premier recensement en 2005. Après ça, sans qu’on ne comprenne grand-chose, la mairie est venue nous dire que la zone appartient à la SONATUR et que c’est elle qui a pris les choses en main désormais. On s’est rendu compte après qu’on allait nous dédommager. Mais on n’a vraiment pas compris comment les choses se sont passées par la suite. Il y a eu une première vague de dédommagement. Mais comme les gens n’étaient pas satisfaits, certaines personnes se sont érigées en association pour, soi-disant, défendre la cause des populations auprès de la SONATUR. Il se trouvait que la SONATUR avait dégagé un certain nombre de parcelles qu’elle voulait attribuer à ceux qui n’ont pas pu avoir lors de la première vague. Sans qu’on ne sache pourquoi, ces soi-disant associations ont pris le devant des choses pour venir faire les recensements sur le terrain. Tous ici avions été recensés. A notre grande surprise, quand la liste est sortie au niveau de la mairie, ceux qui étaient censés avoir des parcelles sont allés trouver des noms de personnes qui n’ont jamais habité même Silmiougou et qui ne connaissent même pas la zone. C’est pourquoi la population a décidé aujourd’hui d’atterrir ici ce matin », a expliqué Abdoul Aziz Songnaaba, porte-parole des manifestants. Il a confié qu’une action a même été entreprise en justice contre les responsables de ces différentes associations. Par leur manifestation, ils disent attendre de la SONATUR, qu’elle trouve solution à leur problème.

Abdoul Aziz Songnaaba, porte-parole des manifestants

Sur les lieux, les manifestants ont été reçus par les premiers responsables de la Nationale de l’aménagement des terrains urbains au Burkina Faso. Après environ une heure d’échanges, leurs représentants sont ressortis mais pas satisfaits, selon leurs dires. « On n’a pas pu voir le directeur mais nous avons été reçus par 4 personnes. Ils nous ont dit de repartir chez nous et qu’ils vont nous revenir. C’est ce qu’ils nous ont dit même si ça ne nous enchante pas. Parce que les personnes que vous voyez ici n’ont plus d’endroit où dormir. Ça fait 5 mois qu’ils dorment dehors. Mais on retourne chez nous en ayant seulement la foi que d’ici une semaine, une solution sera trouvée », a dit Abdoul Aziz Songnaaba.

Les responsables de la SONATUR que nous avons rencontrés, ont dit, de leur leur côté, n’avoir plus de solution au problème des manifestants. Selon les explications données par Adama Séré, Auditeur interne de la SONATUR, le terrain dont il est question est d’une superficie de 250 hectares avec une trame d’accueil de 100 hectares. Il a été acquis par la SONATUR à l’effet de l’aménager pour les propriétaires terriens qui y étaient. Ce qui a été fait.

Adama Séré, auditeur interne à la SONATUR

« Nous pensions que le problème était même résolu jusqu’à ce qu’en 2022, un groupe est venu nous dire que, eux ils avaient acquis des terrains avec les propriétaires terriens et que ces propriétaires terriens ne les ont pas dédommagés. Dans le sens de jouer à l’apaisement social, la SONATUR a pris sur elle de disponibiliser plus de 300 parcelles pour satisfaire ces personnes là. Lorsque nous avons commencé à attribuer ces parcelles en janvier, un autre groupe est encore revenu pour dire qu’ils n’avaient pas été pris en compte. Là encore, la SONATUR toujours dans le sens de l’apaisement du climat social a demandé que leurs représentants nous envoient la liste des personnes qui n’ont pas encore reçu de parcelles. Et quand la liste est arrivée, nous avons analysé la liste et nous avons voulu extraire des gens de cette liste parce que nous avons vu que ces personnes ne devaient pas être résidentes à Silmiougou. Mais le Conseil d’administration a bien voulu satisfaire à leur demande en dépit de tout et nous a demandé de disponibiliser plus d’une centaine de parcelles pour tous les éléments qui étaient sur la liste. Nous pensions avoir joué notre rôle jusqu’à ce que ce matin, on constate encore un autre groupe qui revient. Et là nous estimons que trop c’est trop », a martelé Adama Séré.

Adama Séré essayant d’apaiser les manifestants à leur arrivée

Il a souligné que l’ensemble des personnes inscrites sur les listes ont bien été recensées sur le site et qu’au regard de tout ce qui a été fait, la SONATUR ne peut plus répondre à leurs besoins. « Ils ont estimé qu’ils ont été fourbés par les associations qui les représentent et comme nous sommes dans un État de droit, nous leur avons conseillé de se référer à la justice sinon, nous, à notre niveau, nous pensons que nous avons fait l’essentiel », a-t-il conclu.

Oumarou KONATE

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Beaucoup de problèmes de terrain: Silmiougou, Rond point de Bonheur-ville, Komsilga. Nous disons, c’est bien fait pour vous. Continuez de soutenir le mpsr !
    Ceux qui disaient RSP en mouvement sont où ? Ce n’est plus RSP en mouvement ? On se connait dans ce pays.

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