Les habitants du quartier Silmiougou Trame d’accueil de Ouagadougou étaient face à la presse, le samedi 14 septembre 2024, pour, disent-ils, exprimer leur désarroi face à « un refus » de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR) de viabiliser une partie de son propre lotissement réalisé en 2018.
Selon les populations de Silmiougou, le litige qui les oppose à la SONATUR date de 2018, année où les autochtones ont décidé de céder leurs terres cultivables au profit d’un lotissement. Et, à en croire leurs explications, tout le site devait être aménagé et viabilisé par la société, afin de permettre l’adduction en eau potable du quartier et le branchement de l’électricité (SONABEL), la réalisation des caniveaux pour l’évacuation des eaux, et de la voirie.
Malheureusement, ont-ils déploré, depuis le lotissement, la SONATUR n’a pas viabilisé la part qu’elle a cédée aux autochtones de la Trame d’accueil. Chose que les habitants de Silmiougou qualifient « d’arnaque » de la part de la société.
Pis, au début du dernier semestre de l’année 2023, les habitants disent avoir constaté que la SONATUR a entamé les travaux pour l’électrification de son site à travers l’installation des poteaux de la SONABEL, et l’aménagement des voiries, « mais la Trame d’accueil où des maisons ont poussé, n’a ni reçu de poteaux, ni même un tuyau d’eau jusqu’à ce jour ».
« Notre joie fut grande lorsque nous avons vu les machines envoyés par la SONATUR arriver pour la réalisation des voies. Après avoir terminé les travaux dans leur site, la SONATUR s’est contentée de tracer sommairement quatre voies dans la trame d’accueil. A la question de savoir pourquoi cet engagement n’a pas été respecté, la société a fait comprendre à la population que les machines ont besoin d’une maintenance d’où leur renvoi en ville. C’est par la suite que nous avons compris qu’il s’agissait d’un argument pour pouvoir s’échapper. Après cette première forfaiture, la SONATUR a entamé les travaux pour l’électrification de son site à travers le dépôt des poteaux de la SONABEL. C’est avec amertume que nous avons constaté que la trame d’accueil n’a pas reçu de poteaux. Et lorsque nous sommes allés aux informations, il est ressorti que la trame d’accueil n’est pas concernée par les travaux d’adduction entamés au niveau de la cité. Pourtant, les personnes ressources de la localité, ont réitéré que c’est l’engagement de la société à viabiliser aussi bien la trame d’accueil que la cité qui les a convaincus à céder leurs terrains pour le lotissement », ont-ils expliqué.
Les conférenciers disent avoir fait des dénonciations sur des stations radios à Ouagadougou. « Cela a contraint la société à rencontrer les habitants pour leur signifier qu’au commencement, c’est-à-dire en 2008, elle a promis seulement deux (02) points d’eau, l’ouverture sommaire des grands axes en plus de la rétrocession de 100 hectares à la population soit 28% de leur superficie lotie. Cette déclaration inattendue a surpris tout le monde » , ont déploré les conférenciers, qui confient également avoir entrepris des démarches auprès de la SONATUR pour obtenir la viabilisation de la zone.
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Ainsi, ils exhortent les autorités burkinabè à se pencher sur le cas de la trame d’accueil de la SONATUR de Silmiougou « afin que l’électricité et l’eau ne soient pas seulement l’apanage de ceux qui vivent dans les cités ».
Une « confusion », selon la SONATUR
Selon Adama Séré, Conseiller Principal du Directeur Général de la SONATUR, rencontré par une équipe de Minute.bf pour avoir la version des faits de la SONATUR, sur l’affaire de la trame d’accueil de Silmiougou, il s’agit « d’une confusion ».
A en croire M. Séré, tous les engagements pris par la SONATUR envers les résidents de la Trame d’accueil à Silmiougou ont été respectés avec des protocoles d’accords. Il dit même avoir été « surpris », par la sortie des résidents, après tous les compromis que la SONATUR a pu faire, dans un cadre social pour eux. « Ce qu’ils nous demandent cette fois-ci est au dessus de nos moyens et de nos possibilités. En dehors des travaux que nous avons faits pour eux, nous sommes en train de faire un forage, des toilettes pour leur école publique. Mais nous n’avons jamais pris un engagement avec quelqu’un pour dire que de la même façon que nous allons connecter notre site à une adduction d’eau potable et à un branchement d’électricité, nous allons faire la même chose sur la trame d’accueil. Nous ne l’avons jamais dit. Nous n’avons pas pris cet engagement avec quelqu’un », a martelé M. Séré.
A l’entendre, l’amalgame vient du fait que les propriétaires terriens qui ont cédé les trames dans leur majorité, ont vendu à d’autres individus. Et pour rehausser le coût de la vente, « ils aiment dire qu’il s’agit de parcelles SONATUR ». « Or, quand tu dis à quelqu’un que c’est une parcelle SONATUR, les gens s’attendent à ce que ça soit fait comme notre site. Le problème vient de là. Sinon les autochtones savent que nous n’avons jamais pris un tel engagement. Quand nous prenons un engagement avec quelqu’un, nous respectons notre engagement », a-t-il soutenu.
« Ce qu’ils oublient de dire, lorsque nous faisons le raccordement de l’eau et l’électricité sur notre site qu’on vend aux clients, nous rapprochons d’eux, l’eau et l’électricité, ce qui va améliorer plus tard leur connexion. Aussi, ce que je dois vous dire, ils nous ont approchés à travers certains sages pour nous demander si nous pouvons intercéder auprès de l’ONEA et de la SONABEL pour faciliter leur raccordement. Et nous leur avons dit qu’étant donné que nous travaillons avec l’ ONEA et la SONABEL, nous pouvons voir avec eux si dans leur plan de développement, ils ont prévu d’aller vers ce site, ou s’ils peuvent accélérer. Nous nous sommes engagés à cela, mais nous n’avons jamais dit que nous allons faire le raccordement nous-mêmes », s’est-il défendu, avant de lancer : « ce je vous demande, à vous journalistes, c’est de leur demander de vous produire des documents qui montrent que la SONATUR a pris cet engagement ».
Cependant, le représentant de la SONATUR a exhorté la population à favoriser le dialogue et la communication pour lever toutes les incompréhensions.
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Guibrina KABORE (Stagiaire)
Minute.bf
