Le comité des résidents Wronssi-Yaar dans l’arrondissement 10 et 11 de la commune de Ouagadougou a attiré l’attention des autorités de la Transition et de la délégation spéciale desdits arrondissements sur les avis de déguerpissement dont ils sont « victimes ». Au cours d’un point de presse ce mardi 9 janvier 2023, ils ont demandé à l’État d’intervenir sur cette situation afin de les rétablir dans leur droit.
La grogne sociale liée à l’accès à la terre a encore repris en cette nouvelle année 2024. Cette fois-ci, ce sont des résidents de Wronssi-Yaar dans l’arrondissement 10 et 11 de la commune de Ouagadougou qui sont montés au créneau. Pour cause, ces habitants protestent un avis de déguerpissement qui leur a été adressé par « des particuliers revendiquant l’espace comme étant la leur ». Selon les conférenciers du jour, les lotissements de 2003-2006 dans la zone dite commerciale « ont été entachés de fraudes et d’irrégularités ». Cette situation les « a exclus d’accès aux attributions de parcelles », ont-ils dénoncé.
« Ainsi, depuis quelque temps, nous résidents non-attributaires de parcelles, faisons l’objet de déguerpissement par des particuliers sans l’apurement du passif par l’État. Nous nous interrogeons s’il y a une réelle volonté des autorités de la transition et des délégations spéciales (PDS) à nous rétablir dans notre droit au logement. (…) Avec la situation de transition politique que connaît notre pays sous le MPRS-2, nous avons osé espérer un apurement heureux du passif pour nous rétablir dans notre droit à se loger et à vivre décemment. Malheureusement, notre situation s’empire. Aujourd’hui, nous faisons l’objet de convocations et d’assignation de déguerpir de la zone où nous résidons depuis plus de 30 ans avant les opérations de lotissement. Comment est-ce possible de comprendre que des populations résidentes victimes des lotissements irréguliers et frauduleux et qui attendent d’être rétablis dans leur droit à se loger peuvent être menacés de déguerpir sans l’apurement du passif ? Comment comprendre que dans ce contexte sécuritaire difficile que connaît le pays, il y ait des Burkinabè capables de jeter d’autres Burkinabè à la rue sans abri et lieu d’activité de commerce, sous le regard des autorités de la transition et des délégations spéciales ? », a interrogé le porte-parole des résidents, Dominique Bougouma.
Au regard donc de cette situation, ces résidents ont interpellé les autorités de transition et les délégations spéciales des arrondissements 10 et 11 à « faire arrêter les velléités de (les) déguerpir ; apurer le passif du foncier et (les) rétablir dans (leur) droit à un logement décent ; attribuer les parcelles aux résidents non-attributaires et aux commerçants installés depuis belle lurette dans la zone pour mener leurs activités afin de prendre en charge leur famille ». Les conférenciers disent ainsi tenir « les autorités responsables de toute dégradation de la situation dans les zones litigieuses ».
Les conférenciers ont aussi appelé les populations et les résidents des quartiers de la zone dite commerciale à « s’organiser et à se solidariser pour l’apurement du contentieux sur le foncier ».
Mathias Kam
Minute.bf