Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Faso, chef suprême des armées nationales, est allé encourager le détachement militaire de Mangodara, dans les Cascades, le 20 mai dernier. Il a invité les forces de défense et de sécurité à multiplier les efforts pour libérer le Burkina Faso de l’emprise des groupes armés terroristes. Il appelle toutes les FDS à réfléchir sur cette phrase : « la sueur épargne le sang ». Nous vois proposons la réaction du président du Faso, face aux FDS du détachement de Mangodara.
« Je voudrais que chacun réfléchisse sur cette phrase, et l’applique convenablement jusqu’au retour dans une position arrière, jusqu’à ce que la personne retrouve les conditions normales de fonctionnement.
La phrase est : « la sueur épargne le sang ». C’est à dire que toute personne qui est engagée au compte de l’Etat, dans le combat contre l’extrémisme violent, doit s’attendre à faire couler sa sueur. On a beaucoup de positions qui, malheureusement, ont préféré garder la sueur dans leur corps, et ont payé, par moment, le plus cher de leur vie. Nous voulons que les forces soient à la recherche permanente des individus ou des groupes qui sont dans la violence extrémiste. Vous devez les rechercher et vous devez aussi mettre fin à leurs activités, parce qu’on ne peut pas tolérer qu’ils passent le temps à semer la désolation au sein de nos forces et au sein des populations.
Je sais qu’il y a la fatigue parce que ce n’est pas aujourd’hui seulement que les gens sont à la traque des terroristes ou djihadistes. Mais tant que [la lutte] n’est pas finie, on est dedans.
Il faut savoir se donner encore, accepter les sacrifices que cela demande d’être dans une zone comme Mangodara. Les terroristes finiront quand on va réduire leur nombre. L’objectif n’est pas de savoir pourquoi ils nous en veulent, c’est (plutôt) de comprendre qu’ils nous en veulent.
Il est normal qu’on fasse tout, qu’on donne tout ce qu’on a à donner pour l’anéantir. Je souhaite que vous dormez tous avec cette phrase : la sueur épargne le sang. Lorsqu’on est dans une zone d’insécurité, il faut accepter les contraintes que la zone d’insécurité demande. Nous n’avons pas besoin de gendarmes classiques ici dans le GARSI (Groupe d’action rapide et d’intervention du Sahel). Nous n’avons pas besoin de militaires classiques ici, dans votre détachement. Nous n’avons pas non plus besoin de VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) classiques ici pour le combat. Nous avons besoin de gendarmes combattants, de militaires combattants et de VDP combattants. Combattant regroupe trois aspect : comment on se déplace, comment on se poste et comment on emploie ses moyens de combat. Sachez vous remobiliser. Je sais qu’il y a la fatigue mais il faut savoir se remotiver. Sachez que c’est par la sueur qu’on peut préserver notre nez (vie, ndlr). Actuellement le grade, c’est la qualité de combattant de la personne. Tu peux être général et puis être un très mauvais combattant; tu peux être caporal ou première classe et être très mauvais combattant.
Je souhaite qu’à la fin de votre déploiement ici, on sache que le niveau de la menace a diminué. On ne vous demande pas de faire de l’arbitraire. On n’ôte pas la vie de quelqu’un parce qu’il est de telle communauté ou non. Ce n’est pas ce qu’on vous demande. On vous demande de vous attaquer aux groupes armés qui sèment la violence dans votre zone d’activité. Il faut que vous sachez vivre en intelligence au niveau des populations. Il ne faut pas que les populations rejettent les forces. Si les populations commencent à vous rejeter, il faut savoir que vous avez déjà perdu. Il faut savoir bien vous comporter au sein des populations pour qu’elles vous acceptent, et facilitent et accompagnent votre travail.
Bravo pour ce que vous avez déjà fait. Mais je m’attends à ce que vous fassiez encore mieux. Transmettez mes solutions aux autres et relayez ce message aux autres : la sueur épargne le sang. La sueur nous permet d’éviter le sang. »
Minute.bf