Comment se nourrir, se donner de la force pour affronter la campagne agricole 2022-2023 ? C’est l’une des équations auxquelles font face les cultivateurs de Nagréongho et Songpélcé, dans la commune de Ziniaré. Du reste, c’est ce qu’ils ont confié aux hommes et femmes de medias, le lundi 27 juin 2022, lors d’un séjour dans l’Oubritenga, région du Plateau central.
« Ventre vide n’a point d’oreille », dit-on souvent. Pour les cultivateurs de Nagréongho et Songpélcé, la réalité qui prévaut, c’est « ventre vide n’a point de muscle pour cultiver. » Alors que la campagne ne vient que de commencer, ces paysans qui travaillent toujours à la daba s’interrogent sur comment se nourrir pour cultiver leurs champs. En clair, ils font face, à la fois, à l’indisponibilité et à la cherté des céréales.
« Sur le marché, les vivres ne sont pas disponibles. Nos productions agricoles n’arrivent pas à couvrir nos besoins n’en parlons pas de vendre aux autres », a relevé Sambo Paul Ouédraogo, le président des Producteurs Semenciers de Nagréongho.
Dans le même sens, Amado Sebgo, le Président de l’Union régionale des producteurs semenciers a signifié que même quand l’on a l’argent, il est difficile d’avoir des céréales sur le marché. Et là encore, lui aussi postule que c’était aux producteurs de mettre sur le marché les céréales. Mais, il se ravise en soulignant : « comme la saison écoulée n’a pas été fructueuse, chacun garde sa production sans chercher à vendre. » Ainsi, il a fait savoir que le mil et le sorgho ne sont pas disponibles, tandis qu’il leur faut compter sur la région de l’Est pour s’approvisionner en maïs.
Outre l’indisponibilité des vivres, c’est leur « cherté » même qui inquiète à Nagréongho et Songpélcé. Le prix du plat du mil, à Nagréongho, selon M. Ouedraogo est de 875 F CFA. Et à M. Sebgo de renchérir que « le sac [de mil] qui coûtait habituellement 17 500 F CFA est passé à plus de 27 000 F CFA. » En ce qui concerne le riz importé, sans avancer de prix, Amado Sebgo a fait savoir que c’est « disponible mais cher. »
Face à tout cela, Nagréongho et Songpélcé ont le regard tourné vers l’Etat à qui, ils demandent une assistance, de quoi se nourir pour pouvoir cultiver et réussir leur campagne agricole. « Il n’y a pas à manger, les gens ont faim. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose pour nous aider à pouvoir nous nourrir et cultiver », a plaidé Sambo Paul Ouedraogo.
Pour terminer, M. Sebgo a tenu à signifier que les boutiques de la Société nationale de Gestion des Stocks de Sécurité alimentaire (SONAGESS) à Ziniaré n’ont jusque-là, « pas encore ouvert leurs portes. »
Franck Michaël KOLA
Minute.bf