Les péripéties sur le problème foncier à Kalsin dans la commune de Saaba n’ont pas encore connu de dénouement. Le 15 janvier dernier, le maire de la commune, Joseph Dipama initiait une rencontre pour apporter « l’information juste », aux populations de Kalsin sur le processus de recensement devant aboutir à leur « recasement » sur un site de la Société nationale d’Aménagement des Terrains urbains (SONATUR). Toute chose qui semblait satisfaire les concernés, quand, le dimanche 17 janvier, au cours d’une rencontre, ces derniers ont déploré l’absence de cadre d’échange avec le bourgmestre, menaçant de porter l’affaire en justice si le dialogue n’est pas au rendez-vous.
Des noms qui n’ont pas été pris en compte, des noms qui ne correspondent pas à des numéros ou des numéros qui ne correspondent pas à des noms, des non-résidents recensés au détriment des résidents : ce sont là, les griefs formulés par les habitants de Kalsin contre le recensement devant aboutir à leur « recasement » sur le site de la SONATUR. Contre ces plaintes, le maire Joseph Dipama proposait la mise en place de comités de cinq personnes composés d’un représentant des populations, d’un représentant de la mairie, d’un représentant de la SONATUR, d’un représentant de la gendarmerie et d’un représentant du commissariat pour redescendre sur le terrain, investiguer afin de sortir une liste définitive des personnes qui bénéficieront du « recasement ». Mais que pensent les concernés ?
« On ne peut pas accepter ces comités parce qu’il (le maire) ne nous a pas écoutés », a prévenu le porte-parole des plaignants, Daouda Zakari-Yaou Maïga. Ce dernier pense que lorsqu’il est question de recensement il y a au préalable le consentement des logeurs. « Tu ne peux pas rester dans ton bureau, prendre un engagement et vouloir l’appliquer comme si c’était de la dictature », fustige-t-il.
Le dialogue, M. Maïga et ses camarades disent l’avoir vainement demandé à plusieurs reprises avec le maire. En effet, les plaignants disent ne pas savoir pourquoi l’on veut les faire quitter leurs habitations pour un autre site. Mieux, ils craignent que leur terrain ne soit cédé à des sociétés immobilières. « Nous sommes pour les projets sociaux, nous sommes pour tous les projets de développement. Mais il faut qu’on sache à l’avance, c’est quel projet, pourquoi ils veulent le site, à quelle fin », précisent les habitants de Kalsin.
Le consensus ou la plainte en justice
Les plaignants disent être des victimes de leur situation. « Là où on veut nous envoyer, ce n’est pas pour que nous vivions, c’est pour que nous partons nous débrouiller parce que quelqu’un qui vit dans un non-loti n’est important que pendant les campagnes électorales; il n’est important que quand on veut tester un nouveau vaccin », regrette un des habitants, déplorant le comportement de celui-là qui a été élu pour défendre les intérêts des populations. Par ailleurs, si « recasement » il y a, ce dernier exige la présence de services sociaux de base (santé et éducation ) sur le site.
Face à toutes ces inquiétudes, les plaignants n’ont qu’un seul vœu : rencontrer le maire pour des échanges afin d’aboutir à un consensus avant la reprise du recensement. Faute de cela, M. Maïga et ses camarades qui ont déjà approché leur avocat, Me Prosper Farama, pour prendre conseil, menacent d’attaquer le maire en justice pour que « la loi soit appliquée en situation de déguerpissement afin que personne ne se sente lésé dans cette affaire ».
Franck Michaël KOLA
Minute.bf