Le procès opposant la Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B) à l’écrivain Adama Amadé Siguiré suit son cours du coté du tribunal de grande instance Ouaga 1. La parole est aux avocats de la partie civile pour interroger le prévenu.
Echanges entre Me Prosper Farama, avocat de la Confédération générale du Travail du Burkina Faso (CGT-B) et le prévenu Adama Siguiré :
Me Farama : Vous dites que vous êtes un logicien, d’abord dites moi c’est quoi un logicien?
Adama Siguiré : Un logicien c’est quelqu’un qui se base sur des preuves et des démonstrations pour expliquer des faits.
Me Farama: Est ce que toute logique est forcément vraie ?
Adama Siguiré : Oui toute logique est vraie s’il y a des faits qui attestent de cela.
Me Farama : Ok. En se basant sur cette logique que vous défendez, si quelqu’un dit aujourd’hui que vous Siguiré, vous défendez la transition parce que vous avez reçu de l’argent, est-ce que c’est vrai ?
Adama Siguiré : Non ce n’est pas vrai! Parce que la personne n’a aucune preuve pour le prouver. Moi aujourd’hui je défends le Burkina Faso. Nous sommes en guerre et je pense que personne ici dans cette salle ne peut le nier. Me, vous-même vous n’êtes pas un Tchadien, n’est ce pas ?
Saisissant cette occasion, Me Prosper Farama va lui rétorquer que sa publication également est fausse. Du reste, il va lui faire remarquer que ce sont 12 organisations de la société civile qui avaient prévu de faire la manifestation et non la CGT-B seule.
L’avocat de la CGT-B a ensuite invité Adama Siguiré à se prononcer sur l’une de ses publications où il affirmait que l’un des membres de la CGT-B lui a soufflé que la CGT-B est en contact avec des puissances impérialistes et qu’elle aurait même conclu des contrats tacites avec des puissances impérialistes pour déstabiliser la transition. Me Farama lui a demandé de décliner l’identité de cette personne. « Je ne répondrai pas à cette question. C’est mon procès. Laissez quand on va arrêter cette personne, vous allez lui poser la question », a répond l’écrivain. Il a poursuivi ses propos en martelant que dans le contexte de crise actuel, « toute action poursuit un objectif ». « Il faut situer les choses dans leur contexte et leur socialisation. On ne communique pas pour rien dans ce contexte actuel. Si vous communiquez c’est que c’est pour votre partie. Et moi ma partie c’est le Burkina Faso, c’est ma région, c’est ma province. Je n’ai jamais dit un mensonge. La CGT-B a refusé de participer à l’effort de guerre Oui ou non ? », s’est-il défendu.
Réagissant à ses propos, l’avocat Me Farama va insister sur le fait qu’il dit des contre-vérités. « Vous dites que quelqu’un vous a dit quelque chose. On vous demande de donner l’identité de cette personne, vous n’en êtes pas capable. Si on s’inscrit dans votre logique puisque vous dites que vous êtes un logicien, nous disons que ce que vous dites c’est du mensonge », a fait remarquer Me Prosper Farama.
L’audience est momentanément suspendue à la demande de la défense. Les avocats disent vouloir s’entretenir avec leur client et permettre à l’audience de se poursuivre plus calmement.
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Oumarou KONATE
Minute.bf
