La défense a battu en brèche ce mardi, les réclamations de la Confédération Générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B) et les réquisitions du parquet, dans le cadre du procès opposant ledit syndicat à l’écrivain Adama Amadé Siguiré.
Dans sa plaidoirie, la défense a invité le tribunal à tenir compte de plusieurs aspects avant de rendre sa décision. Pour Me Condombo, l’un des avocats du prévenu, Adama Siguiré a tenu une communication de guerre. « M. Siguiré a communiqué comme un soldat. Est-il un VDP de la communication oui ou non? Oui! C’est un VDP qui s’est engagé. C’est un patriote engagé. Siguiré a communiqué dans un contexte de guerre. Il s’est engagé comme un soldat pour défendre sa Nation. Lui au-moins il s’est engagé et il le fait très bien. Il aurait pu dire, comme Norbert Zongo le disait, que ces choses-là ne le regardent pas. Et aller boire sa bière. Mais il s’est engagé malgré tout. C’est un homme de vertus », a soutenu l’avocat.
Il a ajouté que lorsque son client évoque la question de l’impérialisme, il fait référence aux ennemis de la Nation. Pour lui, c’est un message que l’écrivain veut faire passer aux « ennemis de la nation ». «Quand il parle de l’impérialisme, il parle des ennemis de la nation, de tous ceux qui sont contre la transition. Il veut que tout le monde regarde dans la même direction pour l’intérêt supérieur de la Nation. En communiquant ainsi, est-ce qu’il en veut à quelqu’un ? Est-ce que ce n’est pas pour attirer l’attention des gens? », a-t-il questionné.
L’avocat a également déclaré que pour juger une personne, il faut tenir compte de sa personnalité. « Comme profession, c’est un philosophe. Est-ce que dans un débat, M. Adama en tant que philosophe ne peut pas vous dire que selon lui, le raisonnement se fait de façon logique et que les preuves qu’il a sont basées sur des prémisses. Il faut comprendre que c’est le philosophe qui s’exprime », a-t-il exhorté. « Il faut vraiment tenir compte de la personnalité de la personne que vous avez en face de vous. C’est un père de famille, un bon époux, un bon enseignant. C’est un chef de famille qui a fui son village et qui a aujourd’hui des centaines de personnes à sa charge. Il est saint et blanc, d’une blancheur incroyable. On lui prête des intentions qui ne sont pas vraies. On dit que peut-être, il reçoit du soutien du pouvoir. Peut-être qu’il est ci, peut-être qu’il est ça. On veut envoyer un message négatif à ceux qui soutiennent la transition », a-t-il plaidé.
Il s’est aussi attaqué aux réclamations formulées par la partie civile. Pour lui, cela traduit les « intentions voilées » de la CGT-B qui veut, de son avis, user de cette procédure pour se faire de l’argent. « Moi, je m’attendais à ce que, comme d’habitude quand la CGT-B est attaquée, qu’elle demande une somme de 1F symbolique pour laver son honneur. Au lieu de cela, on vient vous dire que comme la CGT-B a été blessée dans sa chair, il faut 20 millions FCFA. Cela prouve que la CGT-B n’a pas été blessée dans son honneur. Cela dénote aussi clairement l’intention derrière ce procès : C’est l’argent que la CGTB est venue chercher! Mais, madame la Présidente , vous leur ferez savoir que ce tribunal n’est pas la caserne à Ali Baba », a-t-il affirmé.
La plaidoirie se poursuit…
Oumarou KONATE
Minute.bf