A l’audience du vendredi 08 décembre 2023, le tribunal a fait venir un représentant du Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB) pour apporter des éclairages dans le cadre du procès charbon fin.
A la barre, le représentant a fait savoir que le BUMIGEB n’a pas participé au processus d’échantillonnage du charbon fin. De ses explications, la société minière a transmis des échantillons de charbon fin au BUMIGEB qui a procédé à des analyses de conformité. « Nous ne participons pas à l’échantillonnage. On ne se déplace pas sur le site pour cela. Les échantillons nous sont transmis par Essakane et nous faisons l’analyse », a-t-il affirmé.
Il a en outre indiqué que de tout le processus d’exportation du charbon fin d’Essakane, le BUMIGEB n’a assisté qu’au colisage, en plus de l’analyse des échantillons que la mine leur a transmis. « Est-ce que dans un processus scientifique, cette manière de faire permet d’obtenir un résultat fiable en terme de qualité ? », a demandé le ministère public. « Ce n’est pas forcément la meilleure méthode, mais nous, nous ne faisons que suivre ce qui est conforme à notre mission », a répondu le représentant du BUMIGEB.
« Quand le BUMIGEB obtient la copie du rapport d’analyse de la mine, est-ce que vous faites des comparaisons avec les résultats que vous, vous trouvez ? », a poursuivi le ministère public.
« Non, à notre niveau on ne compare pas les deux résultats. Mais on a nos moyens de contrôle. On a un échantillonneur qui nous permet de savoir si les résultats de la mine sont justes ou pas », a répondu le représentant du Bureau des mines, ajoutant que les résultats de leurs analyses sont par la suite transmis à la Direction générale des Mines et de la généalogie (DGMG).
« En tant que BUMIGEB que pensez-vous de la méthode d’échantillonnage d’Essakane ? », le ministère public qui demande. Le représentant du BUMIGEB a dit ne pas pouvoir apprecier cela. Cependant, il a relevé que la méthode d’échantillonnage utilisée par Essakane ne correspond pas à celle utilisée par le BUMIGEB. Mais il a précisé également que la méthode utilisée par le BUMIGEB n’est pas universelle. A l’en croire, chaque mine a sa méthode d’échantillonnage propre à elle.
A une question du parquet relative au taux d’humidité, le représentant du BUMIGEB a répondu que le taux d’humidité permet de déterminer la teneur de l’or contenu dans le charbon fin. Une réponse qui rejoint ce que l’expert Yonli avait déclaré dans la mâtinée. « Je souhaite que cette précision chirurgicale mette fin aux débats sur cette question. Depuis le matin, la défense a voulu créer la confusion au niveau du tribunal en passant le temps à dire que le taux d’humidité n’a pas une grande importance dans le processus. Je pense que maintenant tout le monde est bien situé », a martelé le ministère public.
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Outre cela, le parquet a dit ne plus pouvoir se fier au rapport d’analyse du BUMIGEB dans la présente procédure car « biaisé ». « Il est reproché dans cette affaire à Essakane, des variations dans les teneurs aussi bien au niveau de l’or que de l’humidité. Et vous, en tant que représentant de l’administration douanière, vous venez nous dire que vous ne participez pas physiquement au prélèvement. Donc vous attendez tranquillement que Essakane vous envoie ce que Essakane veut, pour que vous analysez. A ce moment là quelle est votre utilité dans la chaîne ? Ou bien vous vous contentez d’être une caisse de résonnance d’Essakane ? », a martelé le procureur.
« C’est une question de confiance. Comme nous prenons part au colisage, nous avons déjà le code qui nous permet de savoir si ce qui nous a été envoyé est juste », a répondu le représentant du BUMIGEB.
L’audience est suspendue. Elle reprendra le mardi 12 décembre 2023 a 09h.
Oumarou KONATE
Minute.bf
