14h00: Après une brève suspension, l’audience du procès de l’affaire « charbon fin » a repris au tribunal de grande instance Ouaga 1, toujours avec les observations des avocats de la défense.
En plus de demander la suspension du jugement et la poursuite de l’expertise, Me Moumouny Kopiho a exigé que le rapport financier de l’expertise qui a été menée sur le charbon fin saisi soit produit et leur soit adressé. « Si vous saviez qu’on pouvait faire l’expertise ici au tribunal, pourquoi laisser Essakane débourser environ 1 milliard de FCFA à cet effet ? », a interrogé Me Moumouny Kopiho.
Il a aussi fait observer que deux magistrats du parquet en l’occurrence les procureurs Barro et Nombré, sont appelés à d’autres fonctions et par conséquent, ne sont plus compétents pour connaître ce dossier.
Mais, pour l’agent judiciaire de l’Etat, il n’y a pas matière à polémiquer sur ce point. « Il est vrai que quand un agent de l’État est nommé ou affecté, cela suppose qu’il doit cesser toute activité dans son service et rejoindre le nouveau service dans lequel il a été affecté, mais ça ne se fait pas automatiquement. Il y a d’autres choses qui accompagnent cela. C’est pourquoi quand le conseil des ministres accompagne ses décisions de : avec effet immédiat, moi je trouve que cela a tout son sens », a-t-il dit. Pour lui, en matière administrative, il faut d’abord qu’il y ait un acte de cessation de fonction avant que l’agent ne puisse cesser d’exercer et rejoindre son poste. Mais dans le cas présent, il n’en est rien.
L’avocat du Réseau National de lutte anti-corruption (REN-LAC ), Me Marcellin Ziba, s’est lui aussi inscrit dans cette dynamique. Pour lui, « si on pense qu’un magistrat n’est pas à sa place dans ce procès, qu’on nous dise également ce qu’on lui reproche ». Il va plus loin en disant que ce débat n’a pas lieu d’être parce qu’il n’a aucune influence juridique sur cette affaire.
A la suite des débats, le Tribunal a tenu à faire une observation. « J’ai fait le serment devant le CSM (Conseil superieur de la magistrature, ndlr) de conduire à terme toutes les affaires sur lesquelles la lumière doit être faite. Et je me suis engagé à mener ce dossier à terme. Je rappelle que tous ici, nous sommes en quête de justice et je pense que personne n’a intérêt à ce que ce dossier ne soit pas jugé », a-t-il déclaré invitant toutes les parties à tenir compte de cela dans leurs différentes interventions. « S’il y a des gens qui trouvent un intérêt à ce que ce dossier ne soit pas jugé qu’ils le disent ! », a-t-il martelé en outre.
Oumarou KONATE
Minute.bf